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Née en Vendée en 1910, Reine est contrainte par sa famille de renoncer à sa vocation religieuse et accepte d‘épouser un métayer qui lui donnera treize enfants. Entre sa progéniture, les durs labeurs de la ferme, et son mari tyrannique, violent et bon à rien, elle mènera une vie marquée par le dévouement et la pauvreté, que d'aucuns iront jusqu'à baptiser sainte.


Reine est représentative de toutes les femmes de son siècle qui passèrent directement de la tutelle parentale à celle de leur mari, nées pour procréer et servir les hommes de leur famille, sans ressources personnelles et donc incapables de partir même si leur mariage s'avérait un calvaire. L'histoire est jusque là crédible et intéressante. Yves Viollier a choisi en outre de doter son personnage d'une résignation et d'une soumission sans borne, justifiées par une motivation religieuse toute catholique, qui, à la longue, ont fini par me gêner : comment lire sans révolte qu'une femme maltraitée, battue et humiliée, puisse presque y trouver une forme d'accomplissement, si religieux soit-il ?


Fluide et d'une lecture agréable, le récit est linéaire et descriptif : accentuée par le parti-pris d'une narration a posteriori qui s'adresse à l'héroïne en la vouvoyant, une certaine distanciation s'établit avec les personnages, observés de l'extérieur sans jamais vraiment les pénétrer. le texte en acquiert la dimension nostalgique d'un retour sur le passé et des êtres aujourd'hui disparus, mais prend en même temps l'aspect d'une photographie lisse et glacée, où l'on peine à retrouver la véritable épaisseur des sentiments humains. Je n'ai pas réussi à me glisser dans la peau des personnages, ni à ressentir pour de bon leurs émotions. Reine n'est pas parvenue à m'émouvoir, si ce n'est à m'irriter.


Rappel de la dure condition féminine dans les campagnes françaises du siècle dernier, ce roman historique et de terroir, agréable mais un peu trop superficiel, ne me laissera pas de souvenir impérissable, si ce n'est un certain malaise face à l'acceptation catholique de la souffrance ici-bas.

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Au début du siècle dernier, en Vendée, Reine, orpheline de mère à l'âge de sept ans, se retrouve à la charge de sa belle famille qui la transforme très vite en servante. Très jeune, on la marie à un survivant de la guerre de 14 qui ne l'aime pas et ne songe qu'à l'humilier et à lui imposer sa volonté. D'abord métayer sur un domaine où il survit difficilement, il décide d'acheter une ferme en ruine en Charente en prenant un crédit et en vendant le pauvre héritage de Reine sans même lui en parler. La malheureuse aura treize enfants, travaillera comme une bête de somme et se dévouera sans jamais se plaindre alors que son bellâtre de mari, non content de tyranniser sa famille, échouera dans la plupart de ses tentatives d'élevage ou de culture. A toutes les épreuves, Reine saura toujours opposer son amour pour sa famille et sa foi en Dieu.
Un portrait de femme absolument magnifique. Un itinéraire quasi christique, proche d'une sorte de long chemin de croix que ce roman de terroir (dans l'esprit du grand Giono) fort intéressant qui nous décrit la vie besogneuse de petites gens courageux dont les souffrances sont muettes et l'espoir en un au-delà meilleur immense. La vie de Reine aurait pu la broyer et l'aigrir et c'est tout l'inverse qui se produit. Au bout du compte, elle sera récompensée : elle est à l'origine d'une belle famille honnête, unie et prolifique. La fin du livre, touchante et généreuse, évacue le côté un peu mélodramatique des années trente et quarante. le style de Viollier est toujours aussi agréable et facile à lire. Une histoire positive, un hymne à l'amour maternel, au courage et au dévouement d'une femme exceptionnelle dans son incroyable modestie, ce qui nous place aux antipodes des thèmes actuels. Emouvant et revigorant.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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J'ai lu ce petit livre d'une traite, j'ai bien accroché.

Pourtant, à la longue, la passivité, la résignation de Reine, m'ont un peu énervé.
Mais la foi et l'amour de cette femme, m'as fait un peu oublier cela.
Le dernier paragraphe, m'a carrément mis la larme à l'oeil et m'a fait finir le livre sur un bon sentiment. Un bel hommage à l'amour maternel.



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Son vieil ami, le curé Papillon, dit un jour ceci à Reine : « Vous semez dans les larmes. Ceux qui sèment dans les larmes moissonnent en chantant… »

Cette petite vendéenne lumineuse de vie et d'amour, empêchée de devenir religieuse pour ensuite enseigner, mariée finalement à un tyran ordinaire qui décidera de l'exiler, elle et ses treize enfants, en Charente, et l'isoler définitivement de sa famille, en versera des larmes durant cette vie de labeur et de peu de joies, sinon celle d'aimer malgré le poids d'un destin contraire.

Avec des mots évidents, qui ne s'envolent pas dans le lyrisme facile, Yves Viollier raconte un chemin de Croix ; celui d'une sainte anonyme dont le miracle sera de répandre cet amour dont elle est pleine et qu'elle reçoit si peu en retour de la part d'un mari vaniteux, cruel et égoïste, qui, malgré les soins déployés par sa femme, la rudoie jusqu'au bout, jouissant du spectacle de son humiliation.

Pauvre Reine, « qui ne demandait [à ce mari] qu'un peu plus de délicatesse et de tendresse pour s'abandonner davantage. Elle frissonnait de voir ses prunelles zébrées d'éclairs qui ressemblaient à de la haine. » Et pourtant : « Elle ne désespérait pas de l'amadouer, avec l'aide de l'amour de Dieu. »

Un mari qui se croit souverain chez lui au point d'agenouiller physiquement ses enfants en signe de soumission à sa personne, lorsque Reine leur demande de le faire seulement pour prier et jamais sur le ton de l'injonction mais celui de l'invitation humble à demander le secours de plus haut que soi.

Roman de la terre et du Ciel, pourrait-on dire à propos de la Mère. Parce que si l'ici-bas est dur, la promesse de l'au-delà n'en est que plus grande. Et n'y voyons là aucune bigoterie, car l'auteur n'est pas un juge austère mais bel et bien un vivant qui sait le poids de la vie.

La Mère d'Yves Viollier est un récit de l'adversité, certes, mais il est aussi un hymne à l'abnégation maternelle ; abnégation qui sera récompensée par le souvenir intergénérationnel, cette immortalité terrestre…

Certains y verraient un récit de la servitude ; ce qui serait une erreur, car l'espérance habite l'âme de cette mère dévouée, résumée tout entière dans cette phrase : « Reine s'est toujours voulu une servante. Elle n'a jamais pris le chemin des grandeurs. Elle n'a vécu que pour le bonheur des autres, entièrement donnée à sa famille, à ses voisins, à ce petit monde qui était le sien et le nôtre ? »

Reine aurait sûrement aimé ces vers de Louis Aragon, si merveilleusement chantés par Jean Ferrat : « La souffrance enfante les songes / Comme la ruche les abeilles / L'homme crie où son fer le ronge / Et sa plaie engendre un soleil / Plus beau que les anciens mensonges. »

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Quel plus beau mot que celui de MAMAN ? Riche ou Pauvre une maman est la chose la plus importante dans une vie.
Alors oui parfois vous trouverez Reine un peu trop passive, soumise mais elle est avant tout non pas une mère mais une MAMAN.
Un roman plein de tendresse et d'émotions.
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La vie d'une femme entre les deux guerres. Elle a accouché de 13 enfants et s'est dévouée toute sa vie à sa famille, corps et âme. Elle a subi le harcèlement d'un mari qui n'avait pas de limites, était trop ambitieux. La misère était souvent au rendez-vous mais jamais elle ne s'est plainte ou découragée. Une écriture simple mais beaucoup d'émotions à la fin du roman.
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TRES BIEN !!
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