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EAN : 9782363583352
300 pages
Editions Vendémiaire (05/09/2019)
3.83/5   3 notes
Résumé :
C’est l’époque où la duchesse de Berry invente les bains de mer, Charles Bourseul le téléphone, Aristide Boucicaut les grands magasins, où les premières lignes de chemin de fer relient la gare Saint-Lazare à Saint-Germain, celles du métro la Porte Maillot à Vincennes, où un jeune ingénieur esquisse la silhouette de la tour Eiffel, où le baron Haussmann métamorphose Paris, où l’avenue de l’Opéra s’illumine à l’électricité. L’époque où Alice Guy tourne le premier cour... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Marie-Paule Virard nous fait revivre le 19e siècle à travers 30 portraits de personnes célèbres ou d'anonymes qui ont participé à la naissance du monde moderne. Un siècle d'innovation, mais aussi d'inquiétude face à ce progrès. Un siècle où l'on est persuadé que les champs de bataille vont laisser la place à des chantiers, où la bourgeoisie se lance dans l'entreprise.
Voici des milliers de Parisiens qui se bousculent pour s'asseoir dans un des wagons du premier train entre Paris et St-Germain. Les Parisiennes se précipitent « au Bon Marché », le premier grand magasin, une profusion de marchandises sans obligation d'achat, un nouveau jardin d'Eden, temple de la tentation. Voici des gens qui s'extasient sur la fraîcheur des lieux en ce mois caniculaire de juillet 1900, ce sont les premiers voyageurs du métropolitain.

Voici le baron Hausmann, l'exécuteur de l'ambition de Napoléon III pour transformer Paris, 17 ans de travaux colossaux. Voici un jeune homme de 20 ans qui dans son petit atelier de la maison familiale invente la boite à vitesses, il s'appelle Louis Renault. Voici Henri Desgranges, qui emmène 60 aventuriers, en six étapes de nuit comme de jour sur des routes parsemées de nids de poules, le tour de France est né. Voici Louise Michel derrière le drapeau noir qui réclame du pain et du travail. Les ouvriers s'agitent, bousculés par la mécanisation voleuse d'emplois et les conditions de vie difficile dans les villes. Des ouvriers, des femmes et des enfants qui défilent le 1er mai 1891 dans les rues de Fourmies pour réclamer la journée de huit heures, neuf vies fauchées en 45 secondes, dont celle d'Émile 11 ans.

Pendant ce temps, certains profitent des premiers bains de mer, visitent le premier concours agricole, un salon consacré à l'automobile où plus curieux encore une exposition de la locomotion aérienne.

Certains de ses hommes ou femmes sont célèbres d'autres sont tombés dans l'anonymat comme ce Karl Marx dont les obsèques à Londres sont suivies par onze personnes seulement. Et qui se souvient aujourd'hui de Charles Bourseul, inventeur de la transmission électrique de la parole, une vraie aberration selon l'élite scientifique, l'ancêtre du téléphone. Ou bien Maurice Koechlin qui a dessiné à la va-vite un croquis d'une tour de 1000 pieds de haut, la future tour Eiffel. Et Léon Hamel, patron des filatures du même nom, qui met en place dans son usine en 1890, un comité pour l'hygiène et la sécurité de ses ouvriers, 55 ans avant la mise en place des CHSCT.

Même si deux ou trois chapitres ne m'ont pas paru très intéressants, l'ensemble de ce livre est passionnant. Nous sommes tellement habitués à notre monde moderne, que nous avons de la peine à imaginer les hommes et les femmes qui sont derrière toutes ces inventions qui rythment notre quotidien, leurs souffrances, leur génie, leurs batailles contre des esprits rétrogrades. Marie-Paule Virard les remet en lumière avec une écriture vivante tout au long de récits parsemés d'extraits de journaux ou de livres d'époque qui éclairent son propos.

Un grand merci Aux éditions Vendémiaire et à Babelio de m'avoir permis cette plongée dans ce siècle d'effervescence.



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Un livre qui se picore plus qu'il ne se dévore. Une histoire par ci, une autre par là. On suspend sa lecture quelques jours, ou quelques semaines, puis on y revient. On l'ouvre au hasard, ou on cherche directement les inventeurs et les inventeuses qui nous intéressent, délaissant pour un temps celles et ceux qui ne nous inspirent pas ou que l'on ne connaît pas encore.

À travers une trentaine de portraits d'hommes et de femmes, l'autrice nous fait revivre les petits ou grands moments qui ont fait que certains et certaines se sont mis, parfois bien involontairement, à créer des objets ou des concepts destinés à leur survivre. le téléphone, l'impressionnisme, les huit heures par jours, le cinéma de fiction, ou encore la bibliothèque rose d'Hachette. Autant de personnes qui, sur un coup de génie ou après de longues années de travail, ont enfanté de choses qui, aujourd'hui, nous semble aller de soi mais qui, pour l'époque, étaient simplement révolutionnaires.

Un ouvrage intéressant et instructif, plutôt très bon dans l'ensemble, même si j'aurais deux/trois petites choses à lui reprocher.
Déjà, le style, pas toujours à la fête. Si certains chapitres se lisent très bien, d'autres sont assez lourds à digérer. On me rétorquera qu'il n'est pas besoin d'être conteur pour relater des faits historiques, mais quand on prend le parti de faire autant de storytelling que dans ce livre, autant soigner un peu le style. Or, certains paragraphes sont amenés comme des compte-rendus de manuels scolaires, ce qui ne donne pas très envie d'aller plus loin. C'est d'ailleurs souvent après de tels paragraphes que j'ai laissé le livre à l'abandon quelques jours.
(Et ici ce n'est pas une mauvaise chose, le storytelling, j'entends. Quitte à écrire de courtes biographies, autant rendre les protagonistes intéressants et attachants, à ce niveau-là le livre s'en sort bien.)

Je regrette aussi que les images soient toutes réunies en milieu d'ouvrage, elles auraient été plus à leur place à la fin des histoires les concernant. Ce n'est pas un gros défaut, mais vraiment, elles sont réunies pêle-mêle, dans une mise en page abominable qui ne donne envie ni de s'y attarder, ni de lire les légendes. C'est quand même fort dommage.

Plus de points positifs que négatifs, malgré tout, et une lecture qui m'a appris pas mal de choses.
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Bien que n'ayant pas l'habitude de lire des livres historiques pure, je dois avouer que me plonger dans ces petites histoires m'a agréablement surpris.
Je ne m'attendais pas quand j'ai coché la case du livre durant masse critique a me retrouver avec un tel livre : je le pensais beaucoup plus illustrés, beaucoup plus grand aussi.
Chaque chapitre correspond à une histoire qui présente une invention ou une mode pour certains au travers d'un personnage, célèbre ou inconnu. A nous de deviner les personnes qui y sont cités ou sous-entendus. J'ai particulièrement aimé celui de la naissance de la Tour Eiffel : le style d'écriture m'a fait rappeler celui du narrateur dans le film d'Adèle blanc sec. Style que l'ont retrouve dans tout le livre. Un narrateur très actif, comblant les blancs par de subtiles informations ou d'autres anecdotes sur la vie du personnage du chapitre, des descriptions très détaillés qui nous laissent poser le cadre de l'histoire. Les lecteurs se laissent donc guider par le rythme du narrateur, dont l'écriture n'est pas compliqué et cela permet de ne pas les perdre. Bref, pour moi, le texte est rythmé, met une ambiance qui donne au lecteur un point d'ancrage dans la livre. (Surtout sur certaines thématiques que j'ai eu du mal à finir parce que le thème, je ne le maitrisais pas : la politique...)
La construction du livre permet de le lire lentement, pouvant s'arrêter pendant une longue période, sans pour autant perdre l'histoire. Ce que je regrette est l'emplacement des illustrations au milieu du livre. C'est peut être juste moi qui est l'habitude des livres/documentaires pour le collège, mais je pense que les illustrations auraient du accompagner les fins de chapitres, afin d'avoir un autre visuel que la description.
Pour rebondir sur une critique précédente, je suis d'accord que ce livre nous permet de comprendre les causes et contextes de la création de ces inventions. Mais ce qui marquent surtout ces histoires, c'est le fait qu'on désacralise les inventeurs. je rebondis encore une fois sur celle de la Tour Eiffel, mais l'image décrit au début me rappelle carrément ma personne quand je suis à un café. Ce sont de simple personnage qui ont réussi à faire de grandes choses, mais ils ne sont pas présentés comme des héros, mais comme des hommes/femmes qui ont saisi leur chances.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Comme lui, il veut créer un grand magasin dans lequel on ne trouvera plus seulement des articles textiles et quelques nouveautés mais, comme à New-York, toutes sortes de marchandises, et surtout tout ce qu'une femme peut désirer. Il s'agit, dit-il à qui veut l'entendre, de vendre le désir lui-même.
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Videos de Marie-Paule Virard (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marie-Paule Virard
Avec la levée du confinement et la réouverture des magasins, la consommation repart à la hausse. Outre-Atlantique, la relance de l'économie est marquée par une augmentation des prix : en un an, ils ont augmenté de 4,2%. le marché, déséquilibré, est impacté par des pénuries et la hausse du coût des matières premières. L'Europe redoute une contagion qui menacerait la stabilité financière.
Avec la reprise, faut-il craindre une forte inflation ? Après la pandémie, le système économique aura-t-il changé ? Quel rôle peut jouer la monnaie dans la régulation ?
Pour en parler, nous recevons Patrick Artus, chef économiste de Natixis. Il publie, avec Marie-Paule Virard, "La dernière chance du capitalisme" (Odile Jacob). Il est rejoint par Nicolas Chéron, stratégiste marchés pour Zonebourse.com, spécialiste de cryptomonnaies.
L'invité des Matins de France Culture. Comprendre le monde c'est déjà le transformer(07h40 - 08h00 - 25 Mai 2021) Retrouvez tous les invités de Guillaume Erner sur www.franceculture.fr
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