MARTA (ivre) : Et chaque événement de ma vie depuis ce moment-là paraît désormais différent, parce que je sais que tout autour de moi demeure en amour. Je ne le remarquais pas, parce que je n’aimais pas. Il me semblait, qu’il y avait autour de moi tant de merde et tant de malheur. Je ne voyais que de la merde, il me semblait que tout ce pays, n’est qu’une merde seule et entière. Que tous ces congénères, tous ces amis à moi, tous sont une vraie merde, tous ils parlent tout le temps de cette vraie merde, tout ça est une vraie gerbe, tout ce monde est une vraie gerbe. Où que je sois, putain, je ne le supportais pas, mes parents, putain, n’aiment personne mon mec est simplement une espèce de con d’avorton stupide, nulle pat il n’y a aucune vie, tout est mort autour, tout est fait d’une sorte de pâte à modeler et de plastique, il n’y a de vie chez personne, personne ne ressent foutrement rien, personne putain ne ressent, et ce qui est le plus essentiel, personne ne ressent, ce qui se passe, je pensais, pour quelle raison à la con dois-je vivre dans ce putain de monde en caoutchouc, avec ces putains de gens en plastique qui ne font que bouffer, baiser et dormir ? Je pensais que dans tout ça il n’y avait pas la moindre goutte de sens, et maintenant je vois que du sens il y en a, Gustav. Le sens est dans l’amour, Gustav. Maintenant je t’ai rencontré, Gustav et j’ai compris que l’essentiel dans tout ça c’est l’amour, parce que dans tout ça, en fait, il y a de l’amour. Parce que la vie est amour. En fait, la vie est amour. En fait, l’amour c’est la vie même. Si tu aimes tu vis, si tu n’aimes pas, tu dors ou tu vis dans la merde. Le monde est toujours tel, qu’il est, ce qui importe c’est si tu sais aimer ou pas. Peu importe, comment est le monde, ce qui importe c’est si tu sais aimer ou pas. Peu importe comment est la vie, il n’y a que l’amour qui importe. Seul amour importe et rien d’autre. Si tu aimes, tu vis, si tu n’aimes pas, tu n’es qu’un putain de morceau de polystyrène et c’est tout. Soit tu es dans l’amour soit tu es dans la merde, tu me comprends, Gustav ?
Les enivrés d'Ivan Viripaev.