L'ombre de Bella

Au premier abord, à cause de la clarté de son visage, de l’abondance de ses cheveux roux laissés en liberté, Catherine l’avait prise pour une jeune fille d’une vingtaine d’années. Vue de près, elle semblait beaucoup plus âgée, plus proche de la quarantaine que des vingt ans. Elle n’en demeurait pas moins d’une beauté surprenante. L’éclat de sa peau et de sa chevelure illuminait la pièce peu à peu envahie par la pénombre. Le seul défaut qu’on pût lui reprocher était des cils trop pâles, que n’arrivait pas à accentuer le maquillage.

Dans une maison où il y a eu des morts tragiques, il y a toujours des ombres qui rôdent. Il n’est pas nécessaire de les évoquer pour les rencontrer et il se pourrait fort bien que l’une d’elles s’attache à vos pas et ne vous lâche plus !

L’agrément qu’il y a à vieillir, c’est qu’on peut dire et faire à peu près tout ce qu’on veut. On n’ose pas faire de reproches aux vieilles personnes et elles peuvent ainsi se permettre toutes leurs fantaisies.

Ce devait être un simple d’esprit tels qu’on en emploie parfois dans les grandes maisons pour certaines besognes, attiré par la curiosité, désireux de mieux voir la femme de son maître.

...certaines amours croissent aussi rapidement que des fleurs des tropiques, en répandant le même grisant parfum.