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EAN : 9782848190426
126 pages
Créer (28/07/2005)
5/5   1 notes
Résumé :
En 1848, il y avait ici, sur un promontoire du lieu dit « le chapitre », la plus belle église gothique de la région. Elle avait été bâtie par un grand seigneur, conseiller chambellan et premier sénéchal de Louis XI puis de Charles VIII et enfin de Louis XII, Robert de Balsac. Ce militaire intriguant rendit aux rois des services suffisants pour en recevoir terres et donations qui en firent un opulent mécène. Ses pérégrinations et ses combats le conduisant en Aquitain... >Voir plus
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
SAINT GEORGES
Chevalier martyr, officier dans la légion romaine, Saint Georges tue le dragon à qui une princesse va être sacrifiée. Il aurait été martyrisé en 303. Son culte se répand en Orient et Occident à partir du VIe siècle pour se développer au retour des croisades. Au XIIe siècle les croisés de retour d’Orient agrémenteront l’histoire de leur saint patron avec le récit du combat contre le dragon pour sauver la fille du roi de Libye. La légende du dragon est une invention greffée sur les récits de l’époque des ménestrels, et elle a totalement supplanté la légende du martyr du saint. Dès lors, il devint le champion de la foi et va s’approprier les éléments de divinité païenne en tant que grand martyr de Cappadoce. Attaché à la roue, plongé dans les chaudrons remplis de plomb bouillant, écartelé par les chevaux et la tête hérissée de soixante clous, il mourut trois fois et ressuscita trois fois. Il incarne à la fois le courage d’un Persée, l’audace d’un Cadmos et la force d’un Hercule. Persée chassé dans tous les sens par des vents turbulents survole la Libye. Il ne trouva pas Silène dans la forêt vierge, pays de grottes et des monstres car l’antiquité ne connaissait pas de lieu de ce nom en Libye. Ni les auteurs grecs, ni les auteurs romains, n’avaient eu l’idée d’attribuer une ville au démon des montagnes et forêts. Silène est une invention des croisés, et c’est alors que Saint Georges quitte sa peau de martyr pour endosser l’armure étincelante du tueur de dragon. Parallèlement à la métamorphose du saint, on assiste à la mutation du monstre : Au XIIe siècle le dragon roman sans ailes se transforme en dragon gothique avec la crête de lézard, les ailes de l’hyménoptère, voire les ailes des chauves-souris, créatures qui craignent la lumière, vivant dans les grottes. Il semblerait que l’aspect nouveau de ce dragon soit arrivé de Chine en Occident par la route des Tartares.
Ici, à Saint-Chamant nous avons le dragon gothique. En haut et à droite la jeune princesse les mains jointes en attitude de prière. Le cheval est cabré. Le saint auréolé tue le dragon à ses pieds alors qu'au fond du tableau apparaît dans un paysage une lumière divine. Sa gueule grande ouverte pouvant lancer des flammes figure l’entrée de l’enfer car le dragon symbolise la force tellurique : en lui plantant une épée dans le corps, le saint acquit cette puissance brute qui s’oppose à la force maîtrisée de la Connaissance.
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Robert de Balsac a séjourné de son vivant peu de temps à Saint-Chamant. Il y avait Antoinette son épouse, qui s’occupait des travaux, mais l’essentiel reposait sur cet homme : le maître d’œuvre. Ce pouvait être un chanoine qui s’était spécialisé, ou tout simplement un maçon ou un charpentier qui avait acquis les connaissances techniques de l’architecture et l’application du nombre d’or : 1,618. Comment avait-il été désigné ? venait-il d’ailleurs ? L’exercice de sa profession était régi par le cadre juridique contraignant, appelé « métier » et qui n’était pas spécifique des professions du bâtiment, mais général au monde du travail médiéval. L’exercice des métiers avait été fortement figé, au milieu du XIIIe siècle, par la rédaction de leurs statuts respectifs dans le livre des métiers.

Son niveau de vie était plus élevé que celui des autres ouvriers qui étaient la plupart du temps des compagnons comme lui. Sur les chantiers, il était amené à fréquenter les marguilliers qui étaient souvent de grands bourgeois occupant des fonctions importantes, les nobles et les ecclésiastiques, et, il y avait en échange de cette fréquentation une reconnaissance sociale. Avec le maître d’ouvrage, le maître d’œuvre partageait la charge et la responsabilité de payer les ouvriers et il fallait certifier du travail effectué.

A Saint-Chamant l’argent venait essentiellement de Robert de Balsac, mais on ne peut exclure la participation du peuple avec les troncs, les quêtes et divers dons. Il y avait aussi les soutiens privés de particuliers avec en échange l’obtention d’une concession dans une chapelle pour y mettre un banc ou un lieu de sépulture.
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