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Critique de Emma555


Roman ? Pas tout à fait. Essai ? Pas vraiment. Autobiographie ? Probablement. Sans doute, car ces accents de vérité ne trompent pas – ou bien l'art de l'écrivain règne ici, suprême. Exutoire ? Certainement.

C'est certainement une claque ! Dès les premières pages, le tout premier "non !", ce refus de la maternité imposée, résonne bien haut ; cri de rage contre un dictat social, comme si une femme ne pouvait être – et seulement – qu'un "ventre". La traversée des années 70, 80, 90 par l'héroïne avec son cortège de désillusions, au milieu d'une planète de plus en plus exsangue, est une trajectoire, poignante, celle de toute une génération… La prégnance d'une supposée collectivité unie par l'esprit (ou, pire, sur un "développement personnel" menteur qui ne vise qu'à fabriquer des rouages dans l'industrie du travail) ne serait-elle qu'une machine à décérébrer, atomisant toute individualité ? C'est ce que ce texte pose comme question acide, et la poser, c'est aussi y répondre… Face à ces forces centrifuges que reste-t-il d'autre que la créativité ? Et suffit-elle toujours ?

A travers ce court texte, s'exhale une révolte qui résonne avec force, et dont la vibration résonne toujours, une fois la dernière page tournée. Constat sévère, mais si juste, d'illusions additionnées, de modes de pensées vite effilochées pour laisser place à la suivante… Et la consommation, de plus en plus frénétique, toujours.

Avec un style rugueux comme il le faut, claquant comme il se doit, marquant au fer rouge, Catarina Viti fait le constat d'une faillite générale et d'une civilisation qui va dans le mur. Finalement, les enfants idéaux ne seraient-ils pas ceux que l'on peut encore se rêver ? Une lecture jouissive et salutaire.
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