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Critique de fanfanouche24


Un livre acquis début 2016… débuté nonchalamment et repris ce 1er décembre, le dévorant en une nuit !!
Un moment de pur bonheur à travers une promenade singulière, chaleureuse mettant en relief, à partir d'un simple restaurant populaire, une grande partie de l'Histoire littéraire de la première moitié du 20e siècle….et les soubresauts tragiques des deux guerres, nous ayant ôté prématurément un grand nombre d'artistes !...

De Frédéric Vitoux, je connaissais sa passion pour les chats, et les nombreuses années à étudier, scruter l'oeuvre et le parcours de Louis-Ferdinand Céline,jusqu'à un ouvrage sur »Bébert » le chat de l'écrivain !... L'oeuvre de Frédéric Vitoux est prodigue… et variée…J'allais oublier son autre horizon de prédilection « La Sérénissime » Venise... !

« C'est l'histoire d'un restaurant populaire dans l'île Saint-Louis, où l'on prenait ses repas à même le marbre des tables et où la patronne présentait l'addition sur une ardoise. Son enseigne ne trompait pas : Au Rendez-vous des Mariniers
Au 33, quai d'Anjou, s'y donnèrent rendez-vous, de 1904 à 1953, les habitants du quartier, les patrons des péniches amarrées sur les berges et les blanchisseuses des bateaux-lavoirs tout proches…
Nombre d'écrivains et d'artistes y trouvèrent aussi refuge et s'en firent souvent l'écho dans leurs oeuvres – de Jean de la Ville de Mirmont à Picasso, de John Dos Passos à Pierre Drieu la Rochelle, d'Hemingway à Aragon, de Simenon à Blaise Cendrars, etc. Et c'est encore là que dînèrent, un soir de mars 1933, François Mauriac et Louis-Ferdinand Céline – une rencontre entre deux romanciers que tout opposait !” [extrait du 4e de couverture ]

Un style fluide, vivant, prodigue en anecdotes, belles descriptions d'un amoureux de Paris et de la Littérature… qui à travers un lieu symbolique, ayant réuni au tout début du XXe siècle, mariniers, blanchisseuses, ouvriers, et artistes, écrivains en herbe ou célèbres, nous offre une chronique insolite et coloré d'un certain îlot de Paris… Un mélange heureux des classes sociales : ouvriers et intellectuels…Un très beau livre plein de poésie, d'humanité , de passions des Arts, magnifique récit qui nous communique la magie et la singularité de cette île Saint-Louis….et de ses habitants....

*****J'ai juste omis de préciser que l'auteur a vécu sa jeunesse dans cette Ile Saint-Louis, mais que ses parents d'un autre milieu, ne seraient évidemment pas rentrés dans ce restau populaire , et je laisse la parole à notre narrateur: "Par bien des aspects, je pourrais hélas définir le -rendez-vous des mariniers - par cette simple affirmation : c'était le lieu de l'île Saint-louis où mon père n'allait pas.
Est-ce aussi pour cela qu'il m'attire ? On rêve de ce qui rompt avec l'ordinaire de sa vie ou avec les conformismes de ses parents. Là, à quelques mètres, il y avait ce bistrot tenu par des restaurateurs d'un autre milieu que celui de mon père, surtout depuis qu'il s'était marié et était devenu beaucoup plus docile aux rites, aux modes de vie et peut-être aussi aux préjugés de moyenne bourgeoisie (...)
(p. 272)

Ouvrage enrichi de quelques illustrations, photographies et croquis…Des pages éblouissantes sur un grand nombre d'écrivains, français comme américains, etc. Dont mes préférées concernent un écrivain que je méconnais : John Dos Passos…Portrait des plus attachants et brillants d'un homme et d'un écrivain, hors du commun, fidèle à ses convictions !
Sans oublier la prégnance d'un lieu, d'un paysage sur les personnes : "Le paysage est un état d'âme, disait Amiel. Nous y sommes ! L'île Saint-Louis si miroitante et contradictoire semble avoir toujours eu cette vertu d'encourager ou de consoler les humeurs des artistes qui l'ont habitée-ou, si l'on préfère, de faire écho à celles-ci, d'y répondre." (p. 201)


*** Merci à mon ami dechosal qui m'a rappelé un détail essentiel, dont je voulais en plus parler et que j'ai zappé involontairement.....
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