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Marie-Claude Hubert (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070406777
211 pages
Gallimard (03/03/2000)
3.94/5   50 notes
Résumé :
Pièce étonnante, chef-d'œuvre du théâtre surréaliste (d'ailleurs créé par Antonin Artaud, en 1928), Victor ou Les enfants au pouvoir est en apparence une comédie bourgeoise : à l'occasion d'un anniversaire, celui d'un garçon de neuf ans, éclatent la folie des uns, l'adultère des autres ; la bonne couche avec le maître de maison. Mais Victor, l'enfant, a la taille et l'esprit d'un adulte ; avec une petite amie de cinq ans, il s'emploie à dénoncer les apparences, à ré... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Connaissez-vous Roger Vitrac ? On en parle assez peu dans les médias. Pourtant, ce poète et dramaturge français (1899-1952) a côtoyé André Breton et Antonin Artaud. Il a même fait partie du mouvement surréaliste.

Victor ou les enfants au pouvoir (1928) fut la pièce qui contribua peut-être le plus à son succès. Elle fait partie, avec Coup de Trafalgar (1930) et Sabre de mon père (1950) d'une trilogie dite autobiographique.

Dans cette pièce somme toute atypique, que je viens de relire avec plaisir, Victor est un enfant de neuf ans qui fête son anniversaire. Jusque-là, rien de bien nouveau… Cependant, sa maturité le fait réfléchir comme un adulte. Et ce qui pouvait ressembler à une comédie bourgeoise se transforme soudain en une satire mordante de la société et du conformisme. Comme l'indique le titre, Victor et sa petite copine de 5 ans prennent le pouvoir, faisant ainsi éclater ce milieu bourgeois en dénonçant les tromperies et les adultères. Ils vont jouer avec les nerfs des parents et de Lili, la bonne. La cruauté sera sans limites…

Je vous conseille vraiment cette pièce au texte ravageur qui, de comédie, devient une farce tragique qui donne à réfléchir. Cerise sur le gâteau, le dramaturge prend un malin plaisir à associer avec finesse les mots, les images et les situations.
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Une pièce qui dérange. Roger Vitrac, met en oeuvre son théâtre de la cruauté pour troubler le spectateur. Ce qui pourrait être un bon vaudeville, une comédie de moeurs tourne au drame par la présence de Victor, 9 ans, qui a la taille d'un adulte et pense tout comme. Sa méchanceté se révèle dès les premières pages et va semer la pagaille lors du diner que tiennent ses parents pour fêter son anniversaire. Méchanceté, ou clairvoyance, d'ailleurs? Tout le malaise vient des propos déplacés dans la bouche d'un enfant. Critique de la bourgeoisie, de l'hypocrisie ambiante, cette pièce aura tout pour plaire aux non conformistes!
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Je n'ai pas lu le livre, mais je l'a vu représenté à la Cartoucherie en 98 et la pièce m'avait grandement impressionnée; un univers fou qui dynamite la famille bourgeoise.
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Cette pièce m'avait beaucoup plus au théâtre avec Laurent Deutsch dans le rôle de Victor. Elle m'a moins transporté lors de sa lecture aujourd'hui. Mais cela me donne envie de lire d'autres pièces de cet auteur, qui sont teintées de surréalisme et de folie!
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Roger Vitrac met en scène un enfant de neuf ans qui a la taille d'une grande personne qui mène en bâteau tous les adultes, déconcerté par certains dialogues, la lecture m'a néanmoins été plaisante.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
VICTOR – Rien… rien… je me parle à moi-même. Je me dis que je suis un salaud.
Comment ! On fête mes neuf ans ; tout le monde
se réunit dans la joie de bénir un si joyeux
évènement ; et je fais pleurer ma mère. Je rends
soucieux le meilleur des pères, j’empoisonne la
vie de madame Magneau, je provoque la folie
de son malheureux mari, je bafoue l’armée fran-
çaise. Quant à la bonne, je lui prête je ne sais
quelles complaisances. Jusqu’à Esther, la chère
petite, que je mêle à cette affaire immonde. ah,
mais à la fin, qui suis-je ? Suis-je transfiguré ?
ne m’appelé-je plus Victor ? Suis-je condamné
à mener l’existence honteuse du fils prodigue ?
Enfin, dites-le moi. Suis-je l’incarnation du vice
et du remords ? ah ! s’il en est ainsi, plutôt la
mort que le déshonneur ! Plutôt le sort tragique de l’enfant prodigue ! (Il se prend la tête
dans les mains.) Oui ouvrez toutes les portes !
Laissez-moi partir, et tuez le veau gras pour
mon vingt-cinquième anniversaire !
LE général – ah, Charles ! ceci est presque une
confession. Si j’étais prêtre, je dirais cet enfant
est possédé du diable.
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Dans la salle à manger

Lili, dressant la table; Victor, la suivant.

Victor. - ...Et le fruit de votre entraille est béni.
Lili. - D'abord, c'est le fruit de vos entrailles, qu'il faut dire.
Victor. - Peut-être, mais c'est moins imagé.
Lili. - Assez, Victor! J'ai assez de ces conversations. Tu me fais dire des bêtises.
Victor. - Parce que tu es une vieille bête.
Lili. - Ta mère...
Victor. - ...est bien bonne.
Lili. - Si ta mère t'entendait...
Victor. - Je dis qu'elle est bien bonne. Ah! Ah! Elle est bien bonne! Bien, bien, bien bonne.
Lili. - Ai-je dit une plaisanterie?
Victor. - Eh bien, ne puis-je pas aimer ma mère?
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Ida Mortemart – Tu ne me reconnais pas ?
Émilie – Non.
Ida – Regarde-moi.
Émilie – Vous êtes ici chez madame Paumelle.
Ida- Moi je m'appelle Ida, n'es tu plus Émilie ?
Émilie – J'ai connu trois Ida dans ma vie. La première …
Ida – Moi, je suis la dernière, sans doute. Je m'appelle Ida
Mortemart.
Émilie – Ida Mortemart !
Ida – J'avais sept ans...
Émilie – J'en avais..
Ida – Tu en avais treize.
Émilie – Assieds-toi. Excuse-nous... Je ne pouvais pas
deviner. Comment t'aurais je reconnue ?
Ida – Moi, je t'ai reconnue tout de suite.
Émilie – Il y a si longtemps. Assieds-toi. Oh, pardon ! Que je
fasse les présentations. Le général Étienne Lonségur, madame
Magneau, sa petite fille Esther, mon mari, monsieur Paumelle,
et mon fils Victor. Assieds-toi.
Ida s'assied. Un grand silence.
Ida – C'est étrange, n'est-ce pas, de se rencontrer ainsi.
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LE GÉNÉRAL
Victor, viens près de moi. On voudrait te faire plaisir; on a neuf ans. Qu'est-ce qui lui ferait vraiment un grand, mais, là, un grand plaisir?
VICTOR
Vous promettez, général?
LE GÉNÉRAL
C'est tenu d'avance. Parole de soldat.
VICTOR
Eh bien, je voudrais jouer à dada avec vous.
LE GÉNÉRAL
Quoi?
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VICTOR
Non, je ne peux pas faire l'amour.Aussi, avant d me quitter, dites-moi ce que c'est. Je sais tout sauf cela. et je ne voudrais pas mourir... n'est-ce pas,on peut mourir à tout âge...je ne voudrais pas mourir sans savoir.
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