À la croisée de très nombreuses influences, lors de ses premières manifestations, l’illuminisme va se nourrir des échos des Béguinages, des « Frères du Libre Esprit », de la Réforme (Luther et Calvin, s’appuyant sur la théologie germanique, avaient su montrer la possibilité novatrice d’un rapport direct à Dieu), de la large diffusion d’écrits hermétiques, des textes des kabbalistes chrétiens de la Renaissance, des traductions des ouvrages des penseurs et philosophes de l’antiquité, de la mise à la disposition des écrits des visionnaires de l’Europe du Nord (Boehme, Gichtel, etc.), le tout porté par le souffle d’un puissant renouveau mystique (rayonnement de l’Ordre du Carmel, innombrables fondations de congrégations, développement de la dévotion personnelle, écrits spirituels d’une haute valeur : Benoît de Canfeld, Pierre de Bérulle, Surin, Saint-Cyran, Fénelon, Madame Guyon, etc.), renouveau qui englobera les divers cercles spirituels et produisit une atmosphère d’intense religiosité.
Au XVIIIe siècle, l’illuminisme, courant d’une extraordinaire et foisonnante richesse qu’il est bien difficile et présomptueux de vouloir résumer en quelques mots, se caractérisera par une volonté de reconnaître au-dessus de l’homme un ensemble de vérités supérieures, dépassant largement les faibles capacités de l’intelligence discursive.
L'héritage de René Guénon