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EAN : 978B00O2EBXDI
Editions la Bibliothèque Digitale (29/09/2014)
3.88/5   4 notes
Résumé :
À l'heure des mains jointes
Renée Vivien, poétesse du courant parnassien de la Belle Époque (1877?1909)

Ce livre numérique présente «À l'heure des mains jointes», de Renée Vivien, édité en texte intégral. Une table des matières dynamique permet d'accéder directement aux différentes sections.

Table des matières
-01- Pre?sentation
-02- MOTTO
-03- DEDICACE
-04- A? L'HEURE DES MAINS JOINTES
Que lire après À l'heure des mains jointesVoir plus
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
A la bien-aimée

Vous êtes mon palais, mon soir et mon automne,
Et ma voile de soie et mon jardin de lys,
Ma cassolette d’or et ma blanche colonne,
Mon parc et mon étang de roseaux et d’iris.

Vous êtes mes parfums d’ambre et de miel, ma palme,
Mes feuillages, mes chants de cigales dans l’air,
Ma neige qui se meurt d’être hautaine et calme,
Et mes algues et mes paysages et mer.

Et vous êtes ma cloche du sanglot monotone,
Mon île fraîche et ma secourable oasis…
Vous êtes mon palais, mon soir et mon automne,
Et ma voile de soie et mon jardin de lys.
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SUR LA PLACE PUBLIQUE


Les nuages flottants déroulaient leur écharpe,
Dans le ciel pur, de la couleur des fleurs de lin.
J’étais fervente et jeune et j’avais une harpe...
Le monde se paraît, suave et féminin.

Gris d’écorce, verts d’eau, violets d’amarante
Réjouissaient mes yeux large ouverts... J’entendais
Rire en moi, comme au fond d’un passé, l’âme errante
Et le cœur musical des pâtres irlandais.

Un matin, j’ai suivi des hommes et des femmes
Qui marchaient vers la ville aux toits bleus... J’ai quitté
Pour les suivre les bois pleins d’ombres et de flammes
Et j’ai porté ma harpe à travers la cité.

Puis, j’ai chanté debout sur la place publique
D’où montait une odeur de poisson desséché,
Et, dans l’enivrement de ma propre musique,
Je ne percevais point la rumeur du marché.

Car je me souvenais que les arbres très sages
M’avaient parlé, parmi le silence des bois...
À mon entour sifflaient les âpres marchandages
Mêlés aux quolibets des compères sournois.

Dans la foule criant son aigre convoitise,
Une femme me vit et me tendit la main,
Et je crus un moment qu’elle m’avait comprise,
Mais la femme aux bras nus poursuivit son chemin.

Je chantais franchement, — ainsi chantent les pâtres. —
Autour de moi, le bruit de la ville cessait,
Et, comme le couchant jetait ses lueurs d’âtres,
Je vis que j’étais seule et que le jour baissait...

Je me mis à chanter sans témoins, pour la joie
De chanter, comme on fait lorsque l’amour vous fuit,
Lorsque l’espoir vous raille et que l’oubli vous broie...
La harpe se brisa sous mes mains, dans la nuit...

p.33-34-35
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Voici mon mal

"Parmi mes lys fanés je songe que c’est toi
Qui me fis le plus grand chagrin d’amour, Venise !
Tu m’as trahie autant qu’une femme et conquise
En me prenant ma force, et mon rêve et ma foi.…

Je ne cherche plus rien dans Venise : l’ivresse
Des beaux palais n’est plus en moi ; le chant banal
Des gondoliers me fait haïr le Grand Canal,
Et je n’espère plus aimer la Dogaresse.

Voici mon mal : il est négligeable et profond.
Rendue indifférente à la beauté que j’aime,
J’erre, portant le deuil éternel de moi-même,
Parce que je n’ai pas de lauriers à mon front.
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Dans mon âme a fleuri le miracle des roses.
Pour le mettre à l'abri, tenons les portes closes.
Je défends mon bonheur, comme on fait des trésors
Contre les regards durs et les bruits du dehors...
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L'orage et l'infini qui te charmaient naguère
N'étaient-ils point parfaits et ne valaient-ils pas
Le calme conjugal de l'âtre et du repas
Et la sécurité près de l'époux vulgaire.
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Vidéo de Renée Vivien
« Une anthologie de femmes-poètes ! - Eh oui, pourquoi pas ? […] On a dit du XIXe siècle que ce fut le siècle de la vapeur. le XXe siècle sera le siècle de la femme. - Dans les sciences, dans les arts, dans les affaires et jusque dans la politique, la femme jouera un rôle de plus en plus important. Mais c'est dans les lettres surtout, - et particulièrement dans la poésie, - qu'elle est appelée à tenir une place considérable. En nos temps d'émancipation féminine, alors que, pour conquérir sa liberté, la femme accepte résolument de travailler, - quel travail saurait mieux lui convenir que le travail littéraire ?! […] Poète par essence, elle s'exprimera aussi facilement en vers qu'en prose. Plus facilement même, car elle n'aura point à se préoccuper d'inventer des intrigues, de se créer un genre, de se faire le champion d'une idée quelconque ; - non, il lui suffira d'aimer, de souffrir, de vivre. Sa sensibilité, voilà le meilleur de son imagination. Elle chantera ses joies et ses peines, elle écoutera battre son coeur, et tout ce qu'elle sentira, elle saura le dire avec facilité qui est bien une des caractéristiques du talent féminin. […] Et puis, au moment où la femme va devenir, dans les lettres comme dans la vie sociale, la rivale de l'homme, ne convient-il pas de dresser le bilan, d'inventorier - si l'on peut dire, - son trésor poétique. Les temps sont arrivés où chacun va réclamer le bénéfice de son apport personnel. […] » (Alphonse Séché [1876-1964])
« Il n'y a pas de poésie féminine. Il y a la poésie. Certains et certaines y excellent, d'autres non. On ne peut donc parler d'un avenir spécial de telle poésie, masculine ou féminine. La poésie a toujours tout l'avenir. Il naîtra toujours de grands poètes, hommes ou femmes […]. Où ? Quand ? Cela gît sur les genoux des dieux, et nul ne peut prophétiser là-dessus. […]. » (Fernand Gregh [1873-1960])
0:00 - Jeanne Perdriel-Vaissière 1:17 - Marguerite Burnat-Provins 1:54 - Hélène Picard 4:05 - Jean Dominique 5:16 - Lucie Delarue-Mardrus 6:11 - Anna de Noailles 8:25 - Renée Vivien 9:41 - Générique
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Référence bibliographique : Alphonse Séché, Les muses françaises : anthologie des femmes-poètes (1200 à 1891), Paris, Louis-Michaud, 1908.
Images d'illustration : Alphonse Séché, Les muses françaises : anthologie des femmes-poètes (1200 à 1891), Paris, Louis-Michaud, 1908. Marguerite Burnat-Provins : https://christianberst.com/en/artists/marguerite-burnat-provins
Bande sonore originale : Arthur Vyncke - Uncertainty Uncertainty by Arthur Vyncke is licensed under a CC BY-SA 3.0 Attribution-ShareAlike 3.0 license.
Site : https://www.free-stock-music.com/arthur-vyncke-uncertainty.html
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