AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782952949927
ErosOnyx (01/01/2008)
4.35/5   13 notes
Résumé :
"Si elle n’a pu réussir sa vie, elle a, grâce à son art, réussi sa survie", a dit d’elle Natalie Clifford Barney son amie, son amante.
Femme, Renée Vivien n’aima que les femmes et poète, elle ne chanta que les femmes.

"Sapho 1900, Sapho cent pour cent", comme l’a nommée André Billy, elle a retrouvé de la poétesse grecque, Sapho de Mytilène, les élans et la musique pour dire l’amour et le désir.

Mais elle a aussi connu les angoiss... >Voir plus
Que lire après Etudes et préludes - Cendres et poussières - SaphoVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Malgré la récurrence un peu pénible de références florales, le seul recueil de poésie française qui puisse pour moi vaguement rivaliser avec les "Fleurs du Mal" de Baudelaire.
Certaines pièces ("Victoire", "Ondine") touchent à la perfection.
Commenter  J’apprécie          41
Superbes poèmes !!!
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
L’Eternelle Vengeance

Dalila, courtisane au front mystérieux,
Aux mains de sortilège et de ruse, aux longs yeux
Où luttaient le soleil, l'orage et la nuée,
Rêvait: "Je suis l'esclave et la prostituée,
La fleur que l'on effeuille au festin du désir,
La musique d'une heure et le chant d'un loisir,
Ce qui charme, ce qu'on enlace et qu'on oublie.
Mon corps sans volupté se pâme et ploie et plie
Au signe impérieux des passagers amants.
Parmi ces inconnus qui, repus et dormants,
Après la laide nuit dont l'ombre pleure encore,
De leur souffle lascif souillent l'air de l'aurore,
C'est toi le plus haï, Samson, fils d'Israël !

Mon sourire passif répond à ton appel,
Mon corps, divin éclair et baiser sans empreinte,
A rempli de parfums ta détestable étreinte:
Mais, malgré les aveux et les sanglots surpris,
Ne crois pas que ma haine ait moins d'âpres mépris,
Car, dans le lit léger des feintes allégresses,
Dans l'amère moiteur des cruelles caresses,
J'ai préparé le piège où tu succomberas,
Moi, le contentement bestial de tes bras !"
Commenter  J’apprécie          350
Parle-moi, de ta voix pareille à l’eau courante,
Lorsque s’est ralenti le souffle des aveux.
Dis-moi des mots railleurs et cruels si tu veux,
Mais berce-moi de ta mélopée enivrante.

De ce timbre voilé qui m’attriste et m’enchante,
Lorsque mon front s’égare en tes vagues cheveux,
Exprime tes espoirs, tes regrets et tes vœux,
O mon harmonieuse et musicale amante !

Et moi, j’écouterai ta voix et son doux chant.
Je ne comprendrai plus, j’écouterai, cherchant,
Sinon l’entier oubli, du moins la somnolence.

Car si tu t’arrêtais, ne fût-ce qu’un moment,
J’entendrais… j’entendrais au profond du silence
Quelque chose d’affreux qui pleure horriblement.
Commenter  J’apprécie          380
FLEURS DE SÉLÉNÉ


Elles ont des cheveux pâles comme la lune,
Et leurs yeux sans amour s’ouvrent pâles et bleus,
Leurs yeux que la couleur de l’aurore importune.
Elles ont des regards pâles comme la lune,
Qui semblent refléter les astres nébuleux.
Leurs paupières d’argent, qu’un baiser importune,
Recèlent des rayons langoureusement bleus.

Elles viennent charmer leur âme solitaire
De l’ensorcellement des sombres chastetés,
De l’haleine des cieux, des souffles de la terre.
Nul parfum n’a troublé leur âme solitaire.
L’ivoire des hivers, la pourpre de l’été
Ne les effleurent point des reflets de la terre :
Elles gardent l’amour des sombres chastetés.

Leur robe a la lourdeur du linceul qu’on déploie,
Grise sous le regard nocturne des hiboux,
Et leur sourire éteint la caresse et la joie.
Leur robe a la lourdeur du linceul qu’on déploie.
Elles penchent leurs fronts et leurs gestes sont doux
Vers les agonisants du songe et de la joie
Qui râlent sous les yeux nocturnes des hiboux.

Elles aiment la mort et la blancheur des larmes...
Ces vierges d’azur sont les fleurs de Séléné.
Possédant le secret des philtres et des charmes,
Elles aiment la mort et la lenteur des larmes,
Et la fleur vénéneuse au calice fané.
Leurs mains ont distillé les philtres et les charmes,
Et leurs yeux pâles sont les fleurs de Séléné.
Commenter  J’apprécie          90
Ta forme est un éclair qui laisse les bras vides,
Ton sourire est l’instant que l’on ne peut saisir…
Tu fuis, lorsque l’appel de mes lèvres avides
T’implore, ô mon Désir !

Plus froide que l’Espoir, ta caresse cruelle
Passe comme un parfum et meurt comme un reflet.
Ah ! l’éternelle faim et la soif éternelle
Et l’éternel regret !

Tu frôles sans étreindre, ainsi que la Chimère
Vers qui tendent toujours les vœux inapaisés…
Rien ne vaut ce tourment ni cette extase amère
De tes rares baisers !
Commenter  J’apprécie          70
Lorsque tu vins, à pas réfléchis, dans la brume,



Le ciel mêlait aux ors le cristal et l'airain.



Ton corps se devinait, ondoiement incertain,



Plus souple que la vague et plus frais que l'écume.



Le soir d'été semblait un rêve oriental



De rose et de santal.







Je tremblais. De longs lys religieux et blêmes



Se mouraient dans tes mains, comme des cierges froids.



Leurs parfums expirants s'échappaient de tes doigts



En le souffle pâmé des angoisses suprêmes.



De tes clairs vêtements s'exhalaient tour à tour



L'agonie et l'amour.







Je sentis frissonner sur mes lèvres muettes



La douceur et l'effroi de ton premier baiser.



Sous tes pas, j'entendis des lyres se briser



En criant vers le ciel l'ennui fier des poètes.



Parmi les flots de sons languissamment décrus,



Blonde, tu m'apparus.







Et l'esprit assoiffé d'éternel, d'impossible,



D'infini, je voulus moduler largement



Un hymne de magie et d'émerveillement.



Mais la strophe monta bégayante et pénible,



Reflet naïf, écho puéril, vol heurté,



Vers ta Divinité.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Renée Vivien (18) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Renée Vivien
« Une anthologie de femmes-poètes ! - Eh oui, pourquoi pas ? […] On a dit du XIXe siècle que ce fut le siècle de la vapeur. le XXe siècle sera le siècle de la femme. - Dans les sciences, dans les arts, dans les affaires et jusque dans la politique, la femme jouera un rôle de plus en plus important. Mais c'est dans les lettres surtout, - et particulièrement dans la poésie, - qu'elle est appelée à tenir une place considérable. En nos temps d'émancipation féminine, alors que, pour conquérir sa liberté, la femme accepte résolument de travailler, - quel travail saurait mieux lui convenir que le travail littéraire ?! […] Poète par essence, elle s'exprimera aussi facilement en vers qu'en prose. Plus facilement même, car elle n'aura point à se préoccuper d'inventer des intrigues, de se créer un genre, de se faire le champion d'une idée quelconque ; - non, il lui suffira d'aimer, de souffrir, de vivre. Sa sensibilité, voilà le meilleur de son imagination. Elle chantera ses joies et ses peines, elle écoutera battre son coeur, et tout ce qu'elle sentira, elle saura le dire avec facilité qui est bien une des caractéristiques du talent féminin. […] Et puis, au moment où la femme va devenir, dans les lettres comme dans la vie sociale, la rivale de l'homme, ne convient-il pas de dresser le bilan, d'inventorier - si l'on peut dire, - son trésor poétique. Les temps sont arrivés où chacun va réclamer le bénéfice de son apport personnel. […] » (Alphonse Séché [1876-1964])
« Il n'y a pas de poésie féminine. Il y a la poésie. Certains et certaines y excellent, d'autres non. On ne peut donc parler d'un avenir spécial de telle poésie, masculine ou féminine. La poésie a toujours tout l'avenir. Il naîtra toujours de grands poètes, hommes ou femmes […]. Où ? Quand ? Cela gît sur les genoux des dieux, et nul ne peut prophétiser là-dessus. […]. » (Fernand Gregh [1873-1960])
0:00 - Jeanne Perdriel-Vaissière 1:17 - Marguerite Burnat-Provins 1:54 - Hélène Picard 4:05 - Jean Dominique 5:16 - Lucie Delarue-Mardrus 6:11 - Anna de Noailles 8:25 - Renée Vivien 9:41 - Générique
Vous aimerez peut-être : QUI NYMPHE, QUI MADONE #12 : https://youtu.be/_wcvfKF95-A QUI NYMPHE, QUI MADONE #11 : https://youtu.be/UGX87mD2NRE QUI NYMPHE, QUI MADONE #10 : https://youtu.be/gpR3cP7lxR4 QUI NYMPHE, QUI MADONE #9 : https://youtu.be/DtWZIHZU7Vo QUI NYMPHE, QUI MADONE #8 : https://youtu.be/¤££¤37Anna de Noailles32¤££¤ QUI NYMPHE, QUI MADONE #6 : https://youtu.be/IKim_loBAbs QUI NYMPHE, QUI MADONE #5 : https://youtu.be/p1ZeL66gnaY QUI NYMPHE, QUI MADONE #4 : https://youtu.be/yos¤££¤40Jean Dominique51¤££¤ QUI NYMPHE, QUI MADONE #3 : https://youtu.be/D_5987PxJRU QUI NYMPHE, QUI MADONE #2 : https://youtu.be/wGvAEiMIJ2k QUI NYMPHE, QUI MADONE #1 : https://youtu.be/2eLyH8-CM68 Femmes écrivains : https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8qhOvXJDXpE1fe92htazYwn
Référence bibliographique : Alphonse Séché, Les muses françaises : anthologie des femmes-poètes (1200 à 1891), Paris, Louis-Michaud, 1908.
Images d'illustration : Alphonse Séché, Les muses françaises : anthologie des femmes-poètes (1200 à 1891), Paris, Louis-Michaud, 1908. Marguerite Burnat-Provins : https://christianberst.com/en/artists/marguerite-burnat-provins
Bande sonore originale : Arthur Vyncke - Uncertainty Uncertainty by Arthur Vyncke is licensed under a CC BY-SA 3.0 Attribution-ShareAlike 3.0 license.
Site : https://www.free-stock-music.com/arthur-vyncke-uncertainty.html
#PoétessesFrançaises #PoèmesDeFemmes #LittératureFrançaise
+ Lire la suite
autres livres classés : poésieVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (47) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1207 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}