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Andrea Schellino (Autre)
EAN : 9782743661779
Payot et Rivages (24/01/2024)
4.08/5   24 notes
Résumé :

Une femme m’apparut est l’histoire autobiographique d’une passion amoureuse inoubliable et fatale, celle que Renée Vivien, une petite anglaise ayant adopté la langue française, a vécue avec la célèbre salonnière Natalie Barney.

Roman à clef, Une femme m’apparut est aussi l’unique roman qu’a écrit Renée Vivien (pseudonyme de Pauline Tarn, 1877-1909), grande poétesse et figure incontournable de la littérature lesbienne.

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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Récit autobiographique de la grande poétesse Renée Vivien, figure incontournable de la littérature lesbienne.
Elle dit ses tourments et sa passion amoureuse pour l'artiste Natalie Barney.
Passion amoureuse qui ne sera jamais payée de retour.

Ce récit a été publié en 1905.

* J'aimais Lorély avec tout l'inconscient élan du premier amour. Je l'aimais si aveuglément que je ne m'étais point demandé si cet amour était partagé. J'aimais Lorély, et je croyais encore que l'amour attire l'amour.

Peu à peu, je me réveillai. Et je compris que Lorély demeurerait indifférente à toute ma passion, à toute ma tendresse.

Le temps, loin de la fléchir, la figeait dans sa froideur. Mes pas, ma voix, ma présence, l'excédaient.
Elle ne m'aimait point, ne m'aimerait jamais, jamais ...*

Elle se consumait d'amour, un amour immense, incontrôlable et effroyablement douloureux , une passion ravageuse.

"On aime toujours mal.
Aimer bien, ce n'est plus aimer d'amour".


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La passion lui a été prédit par l'Annonciatrice. Elle a pris les traits de Lorély, qui ensorcelle toutes les femmes qui l'entourent. Toutes veulent se faire aimer d'elle mais Lorély n'aime pas. Son coeur est froid. Elle rêve de passion mais ne peux que la susciter, pas la ressentir.

Notre narratrice se retrouve donc ensevelie par un amour non réciproque, par des blessures perpétuelles à l'âme. Pourtant, pas de regrets pour elle, cette souffrance est la preuve de l'amour qu'elle ressent…

Ce récit de Renée Vivien est en partie autobiographique. Elle a aimée une autre femme, sans succès. Mais ici, les protagonistes sont dissimulés sous de faux noms et sous une atmosphère onirique et malaisante. La beauté des descriptions va de paire avec une noirceur qui semble intrinsèque à tout ce qui émeut.

Ce roman aux allures de conte est servi par une plume absolument magnifique. Renée Vivien était poétesse, et cela se ressent tout au long du récit.

Ce livre se savoure comme un rêve, il parle d'amour non réciproque mais en célébrant cette mélancolie. le tout avec un rythme étrange, sans temporalité, une série d'instantanés de la rencontre de la narratrice avec cette mystérieuse Lorély.

Un très beau roman, atypique et que j'ai aimé découvrir.
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Lors de sa réédition, en 1977, par Régine Deforges, j'ai été fascinée par le style, très Art Nouveau, de Renée Vivien. À l'époque, sans grandes pistes pour comprendre qui était qui, dans le roman, j'ai peu apprécié l'hivernale Vally (Nathalie Barney, qui n'était tout de même pas si cruelle que Vally/Loreley) et nettement préféré l'automnale Eva (Eva Palmer Sykélianos). C'est typiquement le roman d'un poète (avec des poèmes qui ponctuent le récit)... c'est mélancolique à mourir... et la fin est ouverte.

Mais ce qui est aussi intéressant, c'est le personnage de San Giovanni, le poète androgyne, (non-binaire pourrions nous presque dire aujourd'hui), par la voix de laquelle ou duquel s'exprime aussi Renée Vivien.

"Le Jardin turc" est un récit dont je ne sais où l'on pourrait le trouver, qui est comme une continuation du roman, et qui raconte la relation épistolaire (et le séjour à Istanbul de Renée Vivien) et de la jeune Turque, Kérimé Turkhan Pacha.
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Je n'ai pas spécialement aimé le style qui était parfois proche du romantisme mais avec de phrases plus courtes. Ce qui me fascinait c'est qu'elle dépeint un univers de femme aimant des femme extraordinairement libre pour l'époque.
Et ces poin de suspension donnait un aspect parfois mystérieux par inabouti, j'ai adoré.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Crains le sommeil, puisqu'il apporte les songes lourds d'effroi, et qui fond bénir le réveil, le gris réveil lui-même.
Mais ne crains pas la mort.
Car les morts, couchés sur un lit de violettes, ne s'attristent plus des rêves que l'existence n'a point réalisés, ni des parfums évanouis, ni des musiques qui se sont tues ...
Car les morts ont perdu le souvenir cruel de l'amitié qui, jadis, trompa, et de l'amour qui, jadis, trahit ...
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Ecoute respectueusement tous ceux qui te parleront de l'amour ou de leur amour.
Car, en matière d'amour, les paroles d'un homme médiocre peuvent recéler une vérité précieuse, une poésie inestimable.
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Elle me sourit, et dans mon âme brûla soudain une farouche tendresse pour cet être de sève et de rosée.
J'eus soif d'elle comme d'une eau bleue d'aurore.
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Au-dessus de l'eau morte et des nénuphars, tourbillonnaient deux éphémères dont les ailes irisées scintillaient au soleil couchant.

Jamais aucune nacre, jamais nul arc-en-ciel, n'égalèrent le changeant éclat de ces ailes.

Je considérai les éphémères avec un émerveillement triste, sachant que leur fin d'amour était proche. Mais, s'élevant plus haut encore, je les vis resplendir, incomparables ...

Peur à peu, ces éphémères grandirent étrangement. Leur lumière s'augmenta.

Et c'étaient deux femmes qui s'étreignaient, éperdues.

Elles s'élevaient au-dessus du silence et du néant, et , avant de disparaître, elles unissaient leurs lèvres fébriles en un vain baiser d'amour ...
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Si tu m'aimes, tu quitteras tout ce que tu chéris, et les lieux où tu te souviens et ceux où tu espères ; et tes souvenirs et tes espoirs ne seront plus qu'un désir vers moi.
Si tu m'aimes, tu ne regarderas ni en arrière, ni en avant, tu ne sauras que moi, et ta destinée ne portera plus que mon empreinte.
Si tu m'aimes, tu n'auras d'autres infinis que mes lèvres, d'autres prisons que mes bras, et de mon corps tu feras tous tes songes ...
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Videos de Renée Vivien (18) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Renée Vivien
« Une anthologie de femmes-poètes ! - Eh oui, pourquoi pas ? […] On a dit du XIXe siècle que ce fut le siècle de la vapeur. le XXe siècle sera le siècle de la femme. - Dans les sciences, dans les arts, dans les affaires et jusque dans la politique, la femme jouera un rôle de plus en plus important. Mais c'est dans les lettres surtout, - et particulièrement dans la poésie, - qu'elle est appelée à tenir une place considérable. En nos temps d'émancipation féminine, alors que, pour conquérir sa liberté, la femme accepte résolument de travailler, - quel travail saurait mieux lui convenir que le travail littéraire ?! […] Poète par essence, elle s'exprimera aussi facilement en vers qu'en prose. Plus facilement même, car elle n'aura point à se préoccuper d'inventer des intrigues, de se créer un genre, de se faire le champion d'une idée quelconque ; - non, il lui suffira d'aimer, de souffrir, de vivre. Sa sensibilité, voilà le meilleur de son imagination. Elle chantera ses joies et ses peines, elle écoutera battre son coeur, et tout ce qu'elle sentira, elle saura le dire avec facilité qui est bien une des caractéristiques du talent féminin. […] Et puis, au moment où la femme va devenir, dans les lettres comme dans la vie sociale, la rivale de l'homme, ne convient-il pas de dresser le bilan, d'inventorier - si l'on peut dire, - son trésor poétique. Les temps sont arrivés où chacun va réclamer le bénéfice de son apport personnel. […] » (Alphonse Séché [1876-1964])
« Il n'y a pas de poésie féminine. Il y a la poésie. Certains et certaines y excellent, d'autres non. On ne peut donc parler d'un avenir spécial de telle poésie, masculine ou féminine. La poésie a toujours tout l'avenir. Il naîtra toujours de grands poètes, hommes ou femmes […]. Où ? Quand ? Cela gît sur les genoux des dieux, et nul ne peut prophétiser là-dessus. […]. » (Fernand Gregh [1873-1960])
0:00 - Jeanne Perdriel-Vaissière 1:17 - Marguerite Burnat-Provins 1:54 - Hélène Picard 4:05 - Jean Dominique 5:16 - Lucie Delarue-Mardrus 6:11 - Anna de Noailles 8:25 - Renée Vivien 9:41 - Générique
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Référence bibliographique : Alphonse Séché, Les muses françaises : anthologie des femmes-poètes (1200 à 1891), Paris, Louis-Michaud, 1908.
Images d'illustration : Alphonse Séché, Les muses françaises : anthologie des femmes-poètes (1200 à 1891), Paris, Louis-Michaud, 1908. Marguerite Burnat-Provins : https://christianberst.com/en/artists/marguerite-burnat-provins
Bande sonore originale : Arthur Vyncke - Uncertainty Uncertainty by Arthur Vyncke is licensed under a CC BY-SA 3.0 Attribution-ShareAlike 3.0 license.
Site : https://www.free-stock-music.com/arthur-vyncke-uncertainty.html
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