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EAN : 9782812614385
176 pages
Editions du Rouergue (06/09/2017)
3.84/5   67 notes
Résumé :
Manuel Ferreira est flic. Lorsqu'une jeune femme lui demande une interview au sujet des effectifs de la police, il est surtout sensible à son charme. Mais quand elle dégaine une photographie prise vingt-cinq ans plus tôt, ce sont ses pires souvenirs qui remontent à la surface. Adèle Lemeur n'est pas journaliste, mais chercheuse en médecine. Surtout, elle est la fille de Marie Moineau, l'institutrice tuée dans sa salle de classe de CM2, devant ses élèves, devant Manu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
3,84

sur 67 notes
« On a tiré sur la maîtresse ! »
L'école Jacques Prévert est sous le choc, et particulièrement les élèves du CM2 de Marie Moineau, enseignante appréciée de tous : « Je ne crois pas qu'elle avait des méthodes d'enseignement particulières, mais on avait envie de travailler pour lui faire plaisir. (…) Pour la première fois, un adulte croyait en moi. »

Le drame a eu lieu vingt-cinq ans plus tôt, les élèves de la classe avaient dix ans, la fille de la victime cinq ans. A elle, on n'a jamais dit grand chose, on voulait 'la protéger'. Aujourd'hui, elle a besoin de comprendre. Rien de mieux pour cela que de rencontrer quelques témoins.

J'ai connu cette auteur avec son dernier roman coup de poing, 'Elle le gibier'.
'Assassins d'avant' est construit de la même façon : une enquête informelle qui progresse grâce à des témoignages. Les voix alternent dans de courts chapitres.

Beaucoup de non-dits, de mensonges par omission, pour sauver sa peau, sa famille, son couple, et/ou pour protéger la jeune femme en quête de LA vérité.

Moins percutant que 'Elle le gibier', plus romantico-romanesque, ce thriller est malgré tout prenant et bouleversant.
En marge de l'intrigue, l'auteur livre des réflexions intéressantes sur l'euthanasie : « Qui est l'égoïste ? La mère qui veut garder son fils, même enveloppe vide ? Ou le frère qui veut hâter la fin pour ne plus s'infliger l'abominable spectacle du corps martyrisé ? »
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Une photo, une simple photo jaunie découverte lors du déménagement de la maison familiale qui va être mise en vente et la vie d'Adèle Lemeur, jeune chercheuse au CNRS est bouleversée. Elle n'aime plus son mari, soupçonne son père de lui cacher un secret de famille depuis vingt-cinq ans et tombe amoureuse de Manuel, un flic aux yeux sombres. En effet Adèle, tu as maintenant le droit de savoir, de savoir pourquoi, comment et par qui ta mère, une institutrice adorée de ses élèves et de ses collègues, est morte dans sa classe durant un cours de poésie.

Oui Adèle c'est le moment de devenir adulte, tu es capable d'affronter la vérité, seul moyen de cicatriser les plaies d'une petite orpheline de cinq ans.

Une affaire classée et une histoire d'amour impossible pour une double rédemption. « Assassins d'avant » un polar psychologique d'à peine deux cents pages. Elisa Vix écrit rapide, il y a urgence, Adèle et Manuel doivent s'aimer vite pour se guérir, et la romancière ne s'encombre pas de mots superflus pour construire des personnages forts et beaucoup plus complexes qu'on ne le pense. Un beau roman noir.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Je ne sais pas si l'on peut mesurer la qualité d'un livre à la vitesse à laquelle on le lit, mais si c'est le cas, on peut dire que c'est un polar « qui fonctionne » en ce sens qu'à peine commencé, impossible de le poser… Résultat : une petite nuit et un lever un peu douloureux ce matin mais bon, je n'avais qu'à pas…
Le sujet : Manuel Ferreira est flic et s'apprête à rencontrer une journaliste, Adèle Lemeur, qui veut l'interviewer sur le problème des effectifs dans la police. Ben oui, tiens, pourquoi pas, sauf que, plutôt que de sortir un calepin pour noter les réponses, la jeune femme pose sur la table du bistrot une photo pas très récente, une photo de classe.
Manuel ne dissimule pas sa surprise et son profond malaise : elle lui explique la situation très clairement. Elle n'est pas journaliste, elle est la fille de la maîtresse qui avait été assassinée dans sa classe, en plein cours, par un de ses élèves, il y a longtemps, plus de vingt-cinq ans, en mars 1989.
Effectivement, Manuel était présent ce jour-là dans la classe. Oui, il a tout vu, tout entendu et a déjà tout dit. La police a mené l'enquête, on sait d'ailleurs qui a tiré. L'affaire est classée, inutile de revenir là-dessus, lui précise-t-il masquant difficilement un trouble grandissant qui aurait plutôt tendance à démentir ses affirmations.
La jeune femme veut approfondir la question, comprendre. Elle ne lâchera rien. Son père a toujours voulu la protéger et donc a refusé de lui donner des explications. Mais comment se construire sur un silence, un non-dit ? Impossible...
Et pourtant, si son père avait eu raison de se taire ?
Des explications, peut-être n'en avait-t-il finalement aucune à lui fournir : comment comprendre qu'un enfant, puisque le meurtrier était un élève de cette classe de CM2, puisse vouloir tuer une instit' que tout le monde aimait et avec laquelle le petit gamin n'entretenait aucun conflit ? Comment comprendre son geste ? le mystère est entier.
Adèle Lemeur veut savoir pourquoi sa mère est morte, c'est tout. Elle a besoin de comprendre pour aller mieux. On ne peut vivre avec tout un pan de son passé dans l'ombre. Elle fera tout pour avoir des réponses. Elle a posé un congé de six mois pour se lancer corps et âme dans cette enquête et elle espère que Manuel pourra l'aider.
Mais Manuel est-il la bonne personne sur qui compter dans ce genre de situation, lui qui donne plutôt l'impression de vouloir dissimuler certaines choses ? Cela étant, difficile de dire non à une jeune femme si séduisante…
Au fond, qui est-il cet homme mal dans sa peau et dans sa vie ? Quels sont ses secrets ?
Et si Adèle, bien naïvement, se lançait dans une recherche périlleuse qui au lieu de lui permettre de se reconstruire allait tout simplement la détruire à petit feu…
Toute vérité n'est pas bonne à savoir ... Regardez Oedipe… à vouloir remuer le passé, on libère des ombres qui nous enferment davantage dans une nuit épaisse…
Un polar rythmé et plein de suspense dont l'écriture simple, fluide et efficace nous tient en haleine jusqu'au bout, jusqu'à la dernière ligne...
Comme je vous le disais au début de la chronique, c'est simple : impossible de poser le roman avant de l'avoir fini. Vous êtes prévenu maintenant...

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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« Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends. J'irai par la forêt, j'irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps… » ces vers de Victor Hugo, Marie Moineau, institutrice en classe de Cm2, était en train de les écrire sur le tableau vert, tournant ainsi le dos à ses élèves, quand une balle de revolver la foudroya.

On est en 1989, l'assassin est un élève de dix ans, Ladji. L'enfant ne nie pas, l'arme est devant lui, il a de la poudre sur les doigts, on l'arrête sur-le-champs. Devant l'école, il tente de s'échapper, traverse subitement la rue. Il meurt fauché par une voiture.

Plus de vingt-cinq ans ont passé. Adèle, la fille de l'institutrice a besoin de revenir sur cette affaire. Elle était si petite à la mort de sa mère qu'on ne lui en a pas expliqué les circonstances. Ce n'est que plus tard, adolescente, qu'elle a appris l'assassinat.

Aujourd'hui, Adèle a un besoin irrépressible de connaître la vérité, d'entendre les mots de ceux qui étaient présents le jour où sa mère, pourtant appréciée de tous, est tombée sous cette balle. Alors, à l'aide de la photo de classe trouvée sur le site internet Copains d'avant, elle part en quête des anciens élèves. Son premier contact, Manuel Ferreira, voisin de table de Ladji, s'avère être un policier. L'homme, dans un premier temps fuyant, est charmé par cette femme si sincère et volontaire dans sa démarche.

Zones d'ombre, non-dits, dissimulations, mensonges, oublis, autant de difficultés auxquelles est confronté Adèle. Même Manuel semble ne pas être si honnête. Les gens qu'elle interroge ont des points de vu différents, de vieilles rancoeurs. Au fur et à mesure, des secrets enfouis se font jour autour d'Adèle – y compris dans sa propre famille -. Les pièces du puzzle, jusqu'alors confuses, s'organisent et la scène s'éclaire.

Un roman efficace, des portraits psychologiques fouillés, un judicieux labyrinthe, une écriture alerte et tranchante.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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Manuel est flic, Adèle fille d'une institutrice assassinée dans sa classe le 28 mars 1989.
Adèle veut comprendre et pour cela elle a besoin de Manuel. Lui, était dans la classe ce jour-là, devenu policier il a conscience du danger mais accepte.
Chacun d'eux porte un autre poids dans leur vie actuelle, lui a un frère à l'hôpital dans un état végétatif, elle se voit délaisser par son mari qui n'accepte pas sa quête du passé.
Leurs deux voix alternent un récit qui par bribes, de révélations en non-dit vont nous mener à entrer dans une histoire où les plaies sont béantes et les mensonges des pièges.
Manuel pense : « Je me suis trompé l'autre jour, au café, amoureux ? Adèle est la femme dont je devais tomber amoureux. C'est ma rédemption. »
Adèle obstinément va remonter l'enquête vingt-cinq années après les faits.
D'emblée je sais que ce polar répondra à mes attentes, il est bien écrit et décalé. L'angoisse pour le lecteur est de savoir que toute vérité n'est pas bonne à connaître et le plaisir est l'alternance de ces deux voix qui dévoile chaque pan de cette histoire comme autant de poupées gigognes.
La fluidité de l'écriture et le rythme de l'histoire forment un contraste avec la noirceur de l'histoire, et le lecteur est pris au piège. Si Adèle et Manuel sont la partie visible de l'iceberg les autres personnages ne sont pas secondaires et chacun d'eux a droit à sa part de l'histoire, l'auteur ne fait l'impasse sur aucun. Cela rend le fil de lecture haletant.
La maitrise narrative donne à l'ensemble un tempo qui fait que le lecteur a l'impression d'être dans un maelstrom dont il ne ressortira pas.
J'ai apprécié la couverture qui est juste appropriée sans tomber dans la mode actuelle racoleuse.
Chantal Lafon-Litteratum Amor 10 septembre 2017
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Il a seize ans et il se croit intouchable.
Derrière mon bureau, je le fixe aussi, et je n'ai pas envie de sourire.
Tu veux que je te raconte ta vie, Gamin ?
D'abord, ce que tu sais déjà. C'est dur l'école, hein ? C'est tellement plus facile de tenir la dalle et terroriser le quartier. On se sent puissant. Pas comme quand on récolte un zéro en orthographe. Dommage, la classe, ça t'aurait rendu moins con.
Ton père a foutu le camp. Banal.
Ta mère est dépassée. Elle a peur de toi. Normal.
Mais on s'emmerde sur la dalle. Feu de poubelle. Feu de bagnole. Celle du voisin, un pauvre type qui gagne le Smic.
Port d'arme illégal. Une carabine à canon scié chargée pour tirer sur les pigeons, d'après toi.
Dégradation de bâtiment public. T'aimes pas vraiment l'école, hein ? T'as raison : l'Education, voilà l'ennemi public numéro un.
Caillassage. De la voiture du toubib qui remettra plus les pieds dans la cité. Cassage. Tes copains et toi êtes de toutes les manifs. Tu manies le Molotov avec maestria. Pas comme ton copain Momo qui s'est fait exploser la tronche.
Agression sur une gosse qui avait repoussé tes avances. Les meufs, c'est de la viande, tu l'as appris dans les films X que tu mates toute la journée. Tu la menaces, la fille retire sa plainte.
Vol de scooters. Vol de voitures.
Tu t'en tires toujours. Mais un matin, tu deviens majeur. Et un jour, tu passes par la case prison. Et tu deviens un vrai dur. Tu peux jouer dans la cour des grands.
Braquage. Violences avec arme. Tu séjournes plus de temps en prison que dehors. Tes enfants, si t'en as, grandissent sans toi. Ta femme va voir ailleurs. Tu baises avec tes voisins de turne.
Voilà, Gamin, c'est ça la vie que tu te prépares. Pour toi, c'est déjà trop tard.
(p. 90-91)
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Avec une clairvoyance qui me surprend, ma sœur assène :
- Tu peux pas à la fois nous mépriser et vouloir qu'on t'aime.
Je digère en silence le diagnostic d'Angeline. Elle n'a pas tort. Je ne peux pas leur reprocher ce désamour sororal que j'éprouve également.
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Je me suis inscrit récemment sur 'Copains d'avant'. Lors d'une de nos interminables gardes, un collègue m'avait certifié que c'était un bon plan pour revoir des filles qu'on avait croisées pendant sa scolarité. Mieux que Facebook.
Pour l'instant, je croise surtout une emmerdeuse. Une jolie emmerdeuse, mais une emmerdeuse quand même.
Qui m'a traqué, et menti.
(p. 9)
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« À l’époque, on ne me dit rien. On me cache tout. On m’épargne. Pour mon bien. Trop petite. Trop fragile. Trop dur à énoncer. Pendant huit jours, mon père me raconte que ma mère est en voyage. On l’enterre sans moi. »
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Ce matin, il se présente à ma porte, les yeux battus et la crinière emmêlée, comme un chien qui revient de fugue et sait qu'il va se faire engueuler. Mais il revient toujours, le chien, et, toujours, on lui ouvre cette foutue porte, car, au fond du coeur, on l'aime, malgré ses mensonges et ses manigances de clebs roublard.
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