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EAN : 9782812606526
200 pages
Editions du Rouergue (09/04/2014)
3.71/5   28 notes
Résumé :
Qui, où, quoi, quand, comment, pourquoi : c’est l’hexamètre de Quintilien, ce sont toutes les questions insolubles sur lesquelles bute Lucie jusqu’au terme de ce roman qui virevolte d’un étage à l’autre pour chroniquer avec tendresse les maux d’une poignée de locataires et nous mener par le bout du nez jusqu’au coup de théâtre final.
Sélectionné pour le Prix Maison de la Presse
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
L'hexamètre de Quintilien.
Ce terme à consonance scientifique désigne un principe ultra simple : la méthode empirique de questionnement QQOQCCP - « Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Combien ? Pourquoi ? »

Lucie, jeune journaliste free lance, l'utilise pour comprendre le meurtre d'un bébé de six mois, découvert dans un sac poubelle au pied de son immeuble.
A sa voix, l'auteur ajoute celles de voisins : Marco 'l'homme pressé' séducteur, Pierre l'urgentiste veuf qui rame avec un fils de quinze ans mal dans sa peau et inquiétant, et Kévin l'ado en question…

On reconnaît la patte d'Elisa Vix : un roman choral pour évoquer des sujets de société douloureux, dramatiques et si proches de nous.
Ici, les désarrois du célibat, les difficultés de la monoparentalité, le chaos de l'adolescence. En gros, les dégâts de l'ultra-moderne solitude ♪♫ alors qu'on n'a jamais autant échangé avec des inconnus.

Aux suivants, je suis devenue accro ! Bonne triple pioche en médiathèque et chez une bouquiniste hier.
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Le titre du roman peut rebuter mais il faut tenter le coup... C'est précisément ce que je me suis dit en ouvrant le roman d'Elisa Vix - j'ai une fois de plus suivi les conseils de Bernard Poirette - paru aux (excellentes) éditions du Rouergue.
Quèsaco alors cet Hexamètre de Quintilien ? Rien de moins que le questionnaire employé par les journalistes pour cerner au plus juste un évènement. : Qui ? Où ? Quoi ? Quand? Comment ? Pourquoi ?
Je reprends donc le questionnement de Lucie, personnage central de ce roman, pour écrire ce billet.
QUI ? L'histoire commence de façon tragique. Un bébé sans vie est retrouvé dans une poubelle en bas d'un petit immeuble. C'est là que vit Lucie une jeune journaliste de trente ans. Témoin de la découverte du petit corps, elle reconnaît l'enfant. Il s'agit de Yanis le fils de Leila, le jeune mère célibataire du deuxième. Dans cette petite résidence, tout le monde se connaît : Pierre, urgentiste qui n'a pas quitté sa tête d'enterrement depuis la mort de sa femme et Kévin son ado de fils dépressif, Marco le playboy stéréotypé au costard Kenzo, aux chaussures italiennes et aux dents bien blanches qui dirige un Apple store, et puis Leila la maman célibataire avec deux jeunes enfants, son bébé et Sarah sa petite fille de six ans. C'est la commissaire Beethoven qui est chargé de l'enquête.
OU ? le roman et l'enquête se déroulent dans ce petit immeuble, presque comme une pension de famille où tout les habitants se croisent et se saluent poliment dans les escaliers, à peine plus sinon quelques menus services rendus pour dépanner, jusqu'à la macabre découverte.
QUOI ? Un bébé mort sans aucun motif. Une mère qui avoue.
QUAND et COMMENT ? de façon horrible, le meurtrier l'a frappé au visage à multiples reprises. En pleine nuit, sans bruit.
POURQUOI ? C'est bien la question que se pose Lucie, en mal de piges, qui voit là l'opportunité d'écrire un bon papier sur les infanticides. Les questions de société lui tiennent en effet très à coeur, à l'image de Florence Aubenas qu'elle admire pour son travail de journaliste. Pourquoi c'est également ce que se demande le commissaire Beethoven, "la grosse flic", une dure à cuire qui combat " la saloperie ".

Je soupçonne l'auteur de porter la même admiration à Aubenas que Lucie tant elle aborde avec beaucoup de délicatesse, et de justesse aussi, des questions sociétales telles que la protection de l'enfance ou celle des femmes.
Par ailleurs, Elisa Vix a mis un soin tout particulier à relater la vie des ces gens ordinaires dans cet immeuble, un quotidien avec ses difficultés et ses belles rencontres, et sa cruauté parfois. Elle leur donne d'ailleurs la parole dans chacun des chapitres du roman. Et petit à petit, l'enquête conduira chaque habitant à la rencontre de son voisin.
Au milieu du roman, le récit semble alors prendre de la distance avec le meurtre et l'enquête. Pourtant il n'en est rien, Elisa Vix n'a pas pour autant négligé le côté polar de son roman noir. de façon inattendue (ou pas..) les faits refont surface quand tout semble apaisé dans ce petit immeuble et la vérité nous explose à la face dans les dernières pages.. Une vérité dont on ne sait que faire...
Lien : http://noireframboise.blogsp..
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L'Hexamètre de Quintilien, c'est cette succession de question qui permet de construire un reportage journalistique qui tienne à peu près la route.

L'ART DU ROMAN SOCIÉTAL
OU ?
Un immeuble lambda, dans une ville qui pourrait être une autre. Les habitants se croisent vaguement, les bonnes relations de voisinage sont entretenues, sans pour autant passer le pas des portes.

QUI ?
Lucie, free-lance plutôt que pigiste, parce que dans free-lance il y a liberté, attachante et douce jeune femme qui passe ses journées en peignoir à écrire des articles qui ne seront jamais publiés, tout en se rêvant Florence Aubenas. Elle est la voix principale de ce roman chorale, voix à laquelle résonne en écho celle, brisée, de Pierre, qui a toutes les peines du monde à esquisser la moindre forme de communication avec son fils Kevin, dépressif et destructeur depuis le décès de sa mère. Il y a aussi celle, détestable, de Marco, l'imbuvable dirigeant d'un Apple Store qui enchaîne les conquêtes à grand renfort de mépris teinté de misogynie. Et puis il y a Leila, sa fille Sarah et son bébé Yanis. Mère célibataire éreintée par la vie et par les hommes, son combat ordinaire est la survie, la volonté ne pas toucher le fond pour ses enfants. Dans cette ronde de personnages, on croise également la grosse commissaire Beethoven, golgot touchante, brute épaisse au grand coeur. Tous sont finalement assez ordinaires et Elisa Vix dresse des portraits sensibles, extrêmement précis de ces voisins qui pourraient être les nôtres, avec leurs troubles intérieurs, leurs angoisses propres qui les assaillent une fois la porte de leur appartement franchie.

QUOI, QUAND ?
Le crime est atroce, il est indicible. Un bébé est retrouvé au petit matin en bas de l'immeuble, dans un sac poubelle, le visage détruit à coups de marteau. Ce bébé, c'est Yanis, le fils de Leila. L'infanticide tragique réveille les passion, aiguise les craintes. Lucie y voit l'opportunité de rédiger -enfin- l'article de sa vie, en s'interdisant d'écrire un texte qui pourrait aisément sombrer dans le putassier. Elle préfère au sensationnel torve l'axe sociétal, l'approche factuelle du drame. Vix construit son roman sur ce schéma, sans jamais se perdre dans des détails sordides, se contentant de décrire, de dénoncer aussi, tout en évitant l'écueil du jugement de valeur.

POURQUOI ?
C'est là toute la question, le propos fondamental de ce roman. Qu'est-ce qui peut, non pas justifier, mais expliquer le meurtre d'un bébé ? A travers ce crime monstrueux, Elisa Vix soulève bien d'autres problématiques sociétales. Il y a la survie quand on a deux enfants, que l'on est seule et qu'il faut tenir la route. Il y a l'angoisse des indépendants, qui veulent garder la tête hors de l'eau en vivant de leur passion. Il y a la journaliste qui refuse la facilité des gros titres, passionnée et idéaliste, qui veut faire évoluer les mentalités en se retrouvant confronté à la concurrence facile du sensationnel insensé. Il y a l'angoisse du deuil, la culpabilité du survivant, l'adolescence au bord de la rupture. Il y a la violence du quotidien et la pauvreté, l'égoïsme et le mépris. Mais, comme une flamme au bout du tunnel, il y a aussi les après-midi chez Pierre, les westerns et l'apaisement dans le tumulte de la vie. Les sourires dans l'escalier et les macarons sur le canapé.

COMMENT ?
L'Hexamètre de Quintilien est un grand roman coup de poing, comme semble en avoir le secret Elisa Vix. Il est de ces textes bouleversants et amers qui tombent comme un uppercut, parce qu'il met le doigt sur des problématiques globales qui nous touchent forcément quelque part. Rédigé d'une main de maître, et malgré quelques longueurs, ce récit bref et intense porte le coup fatal dans les dernières pages, couperet acéré qui achève un lecteur déjà bien sonné. Un roman violent, puissant et révolté, qu'il faut lire et digérer.
Lien : http://opuscules.net/lhexame..
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Un bébé de six mois sans vie est découvert un matin dans un sac poubelle par les éboueurs au pied de l'immeuble tranquille où vit Lucie journaliste trentenaire à la recherche d'emploi. Très vite, elle pense à Leila sa voisine de palier qui a deux enfants dont Yanis du même âge que l'enfant retrouvé.

Dit comme cela, on pourrait s'attendre à un polar glauque car l'enfant a été sauvagement tué par de nombreux coups. Et bien, on a tout faux !
Dès les premières pages, Lucie montre de humour et un sens solide de l'auto-dérision. Elle tient un scoop mais faire de l'argent de cette façon est-ce bien moral? Très vite, les soupçons se portent sur Leila qui confirme son acte. L'occasion pour Elisa Vix de nous faire découvrir les autres habitants de l'immeuble : Pierre un médecin urgentiste et veuf dont le fils ado ne lui parle plus, le beau Marco matérialiste aux nombreuses conquêtes féminines. Et le meurtre devient secondaire. Lucie tombe sous le charme de Marco et elle écrit un article relayé dans Libération sur l'infanticide. Son histoire d'amour se complique ou plutôt Marco la laisse tomber et Lucie prend l'habitude d'aller regarder des films chez Pierre.
Les vies, les attentes, les personnalités de ces habitants absolument contemporains de l'immeuble nous sont relatées. On se croirait dans un roman et non plus dans un polar. Sauf que la vérité complètement inattendue sur la mort de Yanis tombe comme un couperet et nous laisse sans voix...

Un polar déstabilisant sur plus d'un point qui remplit sa fonction de page-tuner ! Seul bémol : je lui reproche de flirter facilement avec certains clichés concernant les personnages.
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Un bon roman choral, très agréable à lire et qui vaut avant tout pour ses personnages. Cependant, Élisa Vix à été bien plus inspirée avec La nuit de l'accident, Qui voit son sang et surtout Elle le gibier. En effet, ici, le roman part un peu dans tous les sens (l'histoire entre Lucie et Marco, entre Pierre et Kévin, entre Pierre et Lucie, ...) pour ne revenir vers son sujet (le meutre de Yanis) qu'en sa toute fin. Au final, j'ai eu le sentiment que l'auteure, en développant diverses petites histoires dans le microcosme de ce petit immeuble, faisait un peu de remplissage. Un remplissage agréable à lire mais tout de même inutile à l'intrigue. Un bon petit roman néanmoins, mais sans plus de la part de cette auteur qui a fait bien mieux.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
L'adolescence me fascine. N'y a-t-il rien de plus exaltant que cette sortie tumultueuse de l'enfance ?
C'est comme traverser des rapides en kayak. On se cogne, on boit la tasse, on rit. On n'a pas toujours de gilet de sauvetage, mais quel voyage ! Puis la rivière s'élargit, les flots deviennent plats, c'est l'âge adulte, faussement tranquille. Je suis pleine d'indulgence pour ces graines d'homme, leurs sautes d'humeur, leur style vestimentaire, leur prétendue paresse… Rien ne m'exaspère plus que ces quinquas ventripotents qui fustigent la jeune génération. Bon Dieu, commencez par leur faire de la place !
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Le nouvel Ipad sort dans quinze jours. Je suis excité comme si j'allais avoir un nouveau gosse. Il est plus beau, plus puissant, plus performant. Tellement NEW, tellement THINK DIFFERENT, qu'il a fallu inventer un mot pour le définir : Résolutionnaire !
Il a une mémoire d'éléphant tout en restant super léger (ça, c'est moi qui l'ai trouvé).
Et, bien qu'ILS n'aient pas un rond, ILS vont tous se précipiter dans mon Apple store pour l'acheter. Mon chiffre d'affaire va encore exploser. La crise ? Quelle crise ? Dire qu'ILS étaient si fiers de s'être débarrassés des curés ! Salut, les gens, je suis votre nouveau prêtre !
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- (…) Tu n'as pas froid ?
Il ne portait qu'un blouson de cuir sur un tee-shirt et il devait faire à peu près 5°C dans le hall.
- Ça va.
Il a réprimé un frisson.
- Hum, tu sais qu'on peut perdre ses doigts de pied à cause du froid ?
- De toute façon, ça sert à rien les doigts de pied.
- Si, à tenir les tongs. (…)
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En français, je suis pigiste ; en english, free lance.
Free lance est un joli terme issu de l'anglais médiéval et désignerait un chevalier indépendant de tout seigneur. Dans free lance, il y a free. Tout le monde m'envie : je suis libre ! Je peux écrire ce que je veux, sur le sujet que je veux…
'Viva la libertà.' Que j'échangerais volontiers contre un CDI et des tickets resto.
La liberté, parfois, ça a comme un petit goût de disette.
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- [ Votre femme ] est morte l'année dernière, n'est-ce pas ?
- Oui…
- De quoi ?
- Un cancer, ai-je expliqué à contrecoeur.
- Ça arrive, a-t-elle conclu. C'est quoi cette musique ?
- Pink Floyd, a répondu Rousseau.
- C'est pas bon pour ce que vous avez, monsieur Rouzié.
Quelle connasse.
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"Qui voit son sang" d'Élisa Vix - Interview 1
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