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EAN : 9782268096506
424 pages
Les Editions du Rocher (05/09/2018)
3.14/5   7 notes
Résumé :
Philippe – scénariste de cinquante ans, dont le couple bat de l'aile – s'apprête à retourner en Allemagne. Adolescent, il a séjourné deux étés chez son oncle, ancien Waffen SS. Ce voyage, maintes fois différé, tient autant du pèlerinage que de l'enquête familiale. Philippe est hanté par la «Shoah par balles », l'extermination des Juifs d'Europe de l'Est. Une image en particulier l'obsède : un groupe de femmes et d'enfants attendant d'être fusillés dans le dos, face ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Le scénariste surpris par le scénario
Vladimir de Gmeline entraîne le lecteur en Allemagne sur les pas d'un nazi avant de faire brusquement demi-tour et nous plonger dans un thriller sur fond de dopage du côté de Montréal. Surprenant, mais malin.

Si de nombreux écrivains ont déjà utilisé la technique du «roman dans le roman» pour pimenter leur histoire, il faut bien avouer que la variante imaginée par Vladimir de Gmeline est aussi audacieuse que déroutante, du moins au premier abord. Car une lecture attentive – voire une relecture – nous prouvera que tous les indices ont bien été placés au fil du récit pour nous permettre de passer allègrement du récit historique au thriller sur fond de chantage et de mafia.
Il faut par exemple comprendre les raisons qui vont pousser Philippe à entreprendre son voyage dans l'Allemagne de son enfance. Si les relations avec son épouse ne sont plus au beau fixe depuis bien longtemps, les visiteurs qu'elle reçoit à la maison irritent au plus haut point son mari. À cinquante ans, ce sénariste en panne d'inspiration ne supporte plus leur arrogance. Il en profite pour prendre la fuite et entreprendre ce voyage qu'il a déjà plusieurs fois repoussé à Detmold, dans le Nord de l'Allemagne. C'est là qu'il a passé une période de sa jeunesse, auprès d'un oncle qui a été membre des Waffen SS. Outre le fait de revoir les lieux, il aimerait en savoir davantage sur le rôle effectivement joué par son parent.
Guillaume décide de l'accompagner, davantage pour resserrer les liens qui l'unissent à son ami que par envie de se plonger dans les pages sombres de l'histoire.
Les deux hommes laissent leurs familles respectives pour enquêter. Si au début ils se heurtent à un mur de silence, ils vont finir par apprendre, bribe par bribe, quelques détails sur les exactions commises. Mais un coup de téléphone de sa fille va l'alerter sur l'état de santé de son fils Ivan qui poursuit une brillante carrière de hockeyeur professionnel au Canada. Les retransmissions de ses matches et les photos transmises vont le pousser à prendre l'avion pour Montréal. Malgré les dénégations d'Ivan, il ne va pas tarder à se rendre compte que l'augmentation subite de sa masse musculaire n'est pas due aux seules séances de musculation.
Petit à petit la douloureuse vérité se fait jour, non seulement Ivan se dope, mais il sert de tête de pont à un vaste trafic.
Pour Philippe, c'est le même sentiment de culpabilité que celui ressenti en Allemagne, même s'il n'a pas commis lui-même d'actes répréhensibles. La famille, son rôle de père, la façon dont il a mené sa vie jusqu'à présent, le rôle joué par sa femme dans cette sombre histoire: autant de thèmes abordés en filigrane pour boucler la boucle.
Sauf que Vladimir de Gmeline – on l'aura compris – a plus d'une corde à son arc. Voici donc le père et le fils aux prises avec une bande d'escrocs redoutables dont les menaces se font de plus en plus précises.
Il serait dommage de révéler ici les épisodes suivants, aussi haletants que dans un bon thriller. Disons simplement que jusqu'à l'épilogue on va se régaler, car les faits s'emballent sur un rythme d'enfer.

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Philippe, un homme d'une cinquantaine d'années, est en pleine réflexion sur lui, sa vie, son passé. Ce qui le tracasse notamment, c'est le vécu de son oncle Allemand, chez qui il a passé des vacances quand il était adolescent. Le reportage d'un de ses amis sur la guerre, la Shoah, l'extermination des juifs, a fait ressortir un mal-être. Il souhaite en savoir plus et décide de partir sur ses traces pour comprendre et être sûr de la personne qu'était son oncle. A côté de cela, sa vie sentimentale n'est pas au mieux : il vit avec Léa, avec laquelle il a eu une petite fille, Charlotte. D'une première union avec son ex-femme Claire, sont nés deux enfants : Sacha et Ivan, qui sont jeunes adultes. Philippe reçoit un appel de son fils Ivan, qui vit au Canada. Il est hockeyeur mais ne semble pas trop bien. Son père décide de se rendre auprès de lui. Que va-il découvrir en Allemagne ? Et au Canada ? Sera-t-il apaisé après ses périples ?

Dès les premières lignes, nous entrons dans le quotidien de Philippe. Nous voyons très vite que c'est une personne qui est en pleine remise en question. Il a été marié, il a eu deux enfants puis a divorcé. Il n'a été que peu présent pour les enfants, il voyageait beaucoup avec son travail. Il s'est remis en couple avec une femme plus jeune, Léa, avec qui il a eu Charlotte. La relation qu'il entretient avec Léa semble dissolue, déjà épuisée. Il n'y a plus tellement de confiance, Léa reçoit par exemple de mystérieux hommes plusieurs soirs dans leur maison de campagne, mais ne justifie en rien leur présence. L'énigme continue alors qu'il est en déplacement en Allemagne, Philippe sent que ce n'est pas clair.
Philippe devra aussi gérer son passé familial : son oncle était-il un nazi ? Si oui, à quoi a-t-il participé exactement ? Quels ont été ses crimes ? Ses actes ? Son ami Guillaume l'accompagnera durant ce voyage et le soutiendra comme il peut. Enfin, son fils Ivan aura aussi besoin de la présence de son père pour se sortir d'une situation délicate.

Philippe est un personnage que j'ai trouvé agaçant : il me semblait mou et se torturait l'esprit avec des tas de questions. A la cinquantaine passée, on sent qu'il est tourmenté; comme s'il faisait un bilan et voulait remettre les choses en ordre, éclaircir des points, racheter des erreurs. Il regrette certainement des choix et culpabilise pour les actes de son oncle. J'ai eu envie de le secouer très souvent, le pousser à agir et à moins réfléchir, à profiter de la vie sans s'encombrer du passé. Son ami Guillaume est tout aussi mystérieux et à son image. Ils peuvent malgré tout, compter l'un sur l'autre. C'est peut-être la seule chose réussie dont ils sont sûrs. Léa, peu présente dans le livre, parait aussi à bout de souffle concernant son couple. Elle profite de la vie et s'est accommodée du train de vie de Philippe. Ivan a des ressentiments vis-à-vis de son père qu'il a trouvé trop absent dans son enfance et parfois strict.

Si l'auteur a su me transporter dans le récit par rapport à la transmission d'émotions, j'ai cependant été déçue que l'histoire n'ait pas été plus axée sur le passé de son oncle. Je m'attendais à une enquête beaucoup plus développée et présente concernant son implication dans la Seconde Guerre Mondiale. L'affaire d'Ivan ne m'a pas trop transportée. Globalement, ce livre est plaisant et facile à lire.
Il m'a touché.
Lien : http://leslecturesdangelique..
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La mer en face est ma première rencontre avec la plume de Vladimir de Gmeline. J'ai été happée par son écriture fluide, par la sensation de pénétrer sans faux-semblant dans les pensées d'un homme à la croisée des chemins de sa vie.

Le style est efficace, le rythme de narration prenant et je me suis laissée entraîner dans un voyage au long cours entre Allemagne et Québec.

Ce roman a été une surprise. Je l'ai choisi pour son résumé. La deuxième guerre mondiale et l'oeuvre mémorielle qui l'entoure font partie de mes centres d'intérêt. Et je me suis retrouvée dans autre chose. Dans quelque chose de « plus ». Comme une sorte de roman initiatique pour quinquagénaire en proie aux questions sur son passé, ses choix et ce qu'il va faire de sa vie d'adulte, encore pleine de perspectives.

La vie de Philippe, le héros, ancien journaliste, romancier et scénariste, est à la fois presque banale par certains aspects et singulière par d'autres.

Comme beaucoup d'hommes de son âge, il a quitté sa première épouse et ses premiers enfants pour une autre plus jeune, différente, avec laquelle il a bâti une nouvelle vie, élevé une nouvelle enfant. Mais il n'a pas forcément trouvé le bonheur qu'il recherchait et que, finalement, il cherche encore, ailleurs, tout en se demandant régulièrement ce qui se serait passé si, ...

Ce trait de personnalité est touchant, mais aussi parois agaçant. À force de se répéter à quel point il aurait été heureux de faire ci ou ça avec Claire (sa première épouse) à quel point son avis compte, son jugement aussi, on se demande presque pourquoi il a ainsi tout gâché.

En fait, Philippe est un modèle d'indécision. Il décide de partir sur les traces de son passé familial, mais une fois qu'il y est, il recule, hésite, tergiverse et ne va pas au bout de son projet.

J'avoue qu'à cette étape du roman, j'ai été un peu déstabilisée car on quittait de vue le synopsis qui m'avait attirée pour changer de cap.

Mais on découvre alors un autre personnage. Un partenaire, avec ses failles et ses doutes, mais surtout un père. Parfois trop dur, trop maladroit, pudique ou au contraire trop intrusif, mais un père prêt à beaucoup pour s'assurer du bien-être de ses enfants.

Et cet aspect de l'histoire m'a emballée. La relation fragile entre un père et son fils, celle inébranlable entre des amis d'enfance, c'est dans le lien humain que j'ai aimé cette histoire. Même lorsque les relations d'amour piquent, accrochent et font mal. Parce qu'il y a derrière les mots et les silences un véritable attachement et une volonté de faire au mieux, de réparer, de soutenir ses enfants, quel que soit leur âge ou leur degré de réussite.

Je me suis donc beaucoup retrouvée dans cette partie du roman. Un peu moins dans l'intrigue finale, un nouveau changement de tonalité dans lequel je suis moins entrée, peut-être parce que j'étais encore dans cette phase de construction des relations parent-enfant lorsque l'enfant devient un adulte indépendant.

Au final, j'ai apprécié la narration et de beaux moments d'immersion dans l'esprit du personnage, tout en restant un peu plus dubitative sur les changements de direction donnés à l'intrigue et que je n'avais pas prévus.

En tous cas, je voulais remercier les éditions du rocher avec lesquelles je collaborais pour la première fois, d'avoir mis à ma disposition cette histoire à découvrir.
Lien : https://wp.me/p8NU1F-vc
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Philippe, la cinquantaine, séparé de sa première femme avec laquelle il a eu deux enfants : Ivan hockeyeur au Canada et Sacha étudiante aux Etats-Unis, vit maintenant avec Léa une femme plus jeune que lui et avec laquelle il a eu Charlotte, six ans. Philippe se souvient de son adolescence en Allemagne chez un oncle ancien SS. Il se prépare à retourner dans ce pays, tenter de comprendre qui était cet homme et ce qu'il a fait pendant la guerre. Puis, en fin de voyage sa fille le prévient qu'Ivan ne va pas bien. Philippe rentre et repart aussitôt pour le Canada

Ce roman débute sous de bons auspices, même si je l'avoue, le prétexte des souvenirs des vacances adolescentes me semble un peu léger pour entreprendre le voyage en Allemagne. En fait, rien ne va vraiment plus dans la vie de Philippe : ses enfants sont loin, il se reproche son divorce, son couple n'est pas au mieux, ... Bref, cinquante ans, c'est le temps du bilan de mi-mandat pour lui. Sa vie n'est pas un havre de paix, elle est plutôt saccadée. Ses interrogations sonnent juste, Philippe est le représentant de pas mal d'hommes de sa génération se posant des questions sur leur passé, sur les traces qu'ils laisseront et sur la manière de passer le restant le mieux possible. Tout cela est bien, ainsi que l'écriture de Vladimir de Gméline, très dialoguée, moderne, simple et fluide. Ce qui pêche à mon sens c'est que tout ce bon est noyé dans des longueurs, des répétitions et que Philippe passe du coq à l'âne sans vraiment que j'aie bien saisi pourquoi. Quatre-cent-vingt pages qui m'ont paru à la fois très bien et très bavardes parfois.

Pas un enthousiasme débordant de ma part vous le voyez, mais pas vraiment de déception non plus. La fin est étonnante, totalement différente du début du roman, comme si l'auteur voulait montrer plusieurs facettes de son talent et laisser le lecteur sur une belle impression, ce qu'il parvient à faire finalement.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Philippe, ancien journaliste écrit des scénarios. En pleine crise de la cinquantaine il est en quête de vérité, vérité sur le rapport qu'entretenait son oncle allemand avec les nazis, vérité sur son couple qui part à la dérive, sur ses enfants d'une précédente union qu'il n'a pas vu grandir. Il part avec son meilleur ami et le road-trip qu'il effectue vers l'Allemagne lui donne l'occasion de réfléchir et de faire le point sur cette vie.
Le roman est bien construit, les personnages sont bien rendus, l'état psychologique de ce quinquagénaire bien présenté. La plume est fluide. Un beau moment de lecture.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Je me souviens que j’ai été odieux avec ma femme. Prétentieux et hautain. Aux moments où j’étais le plus paumé, je pensais m’en sortir comme ça. Je me débattais avec mes contradictions, ce que je croyais être mes échecs, alors que j’avais juste du mal à avancer. Je ne sais pas comment elle a fait pour tenir toutes ces années. Je suis devenu normal trop tard, et je m’en veux. C’est un sentiment qui vient souvent me visiter..
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- Drôle de conception de l'Allemand à l'ancienne, reprend Günther Schlabach. Malheureusement, vous n'avez pas tort. Votre oncle était un ancien nazi ? C'est ça que vous cherchez ?
Merci Guillaume, oui. Maintenant je me sens plus libre, fluide.
- Pas vraiment. Pas précisément. Pas seulement.
- Vous savez, c'est le cas de beaucoup de gens dans ce pays. On a voulu se convaincre du contraire, mais Hitler n'est pas arrivé au pouvoir par magie.
- Je ne fais pas une enquête sur lui.
- C'est ce que vous croyez.
Il m'a touché.
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Chouettes étoiles. Hier, au même endroit et à la même heure, on ne voyait rien. Pas de lune, pas de vent, pas de bruit. Un vrai cimetière, mais je connais le chemin par cœur. Je viens me planter au croisement, ou je longe le bois, sur le sentier qui borde le grand pré. D’ici, j’ai une belle vue sur la maison. Je la voulais, elle la voulait, on est contents. Le toit de chaume et les colombages, le confort à l’intérieur, les lumières du salon, et ces gars que je ne connaissais pas qui viennent pour la deuxième fois en une semaine. Ils disent qu’ils sont des amis de son père.
Avant, je clopais. J’ai arrêté. J’aimais cette solitude, le soir, la fumée qui n’avait jamais vraiment la même odeur. L’été, j’aimais son parfum d’Amérique, de grillons et de murmures amoureux. L’automne, j’entendais des chiens et des collégiens rebelles, des fêtes étranges. Le froid me faisait penser à des plateaux silencieux, des pierres figées. La pluie, la pluie, on a tout dit sur la pluie, et moi j’en dirais trop alors je m’arrête tout de suite.
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J’y suis allé comme on remonte sur un ring, bien préparé, confiant. Ce n’est peut-être pas la meilleure attitude. En amour, je veux dire, si on peut appeler ça comme ça. On s’est observés, narquois, assez nostalgiques sans doute, parce qu’on savait tous les deux que c’était fini, qu’on ne retrouverait pas ce qu’on avait perdu. Le soleil, le canal, la place, rive droite. Quand elle est passée rive gauche, elle était perdue pour la France. Je crois qu’elle avait bien mangé aussi. Pour d’autres raisons, et pas à cause de moi. On se tournait autour, on était devenus méchants sans méchanceté, on ne se faisait pas de mal, deux chats très musclés, elle d’instinct, rusée, sachant depuis toujours sur qui s’appuyer et comment esquiver, frappant juste, pas fort mais très efficace.
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Tout ce que j’ai fait, je l’ai fait volontairement. Je me suis obstiné. Contre toute logique. Il y a quelque chose d’irréel là-dedans, comme dans le bourdonnement de l’espace qui enveloppe la nature, le ciel et les nuages. Et en même temps, c’est concret. Comme la respiration régulière de ma fille. Notre fille. Nous avons cela en commun, Léa et moi, et cela m’étonne encore.
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Vidéo de Vladimir de Gmeline
Comment se construire quand les secrets de famille deviennent étouffants ? Comment éviter l?écueil de la ressemblance et protéger les siens ? Vladimir de Gmeline écrit un roman touchant porté par une belle écriture...
L'émission intégrale à découvrir sur http://www.web-tv-culture.com/la-mer-en-face-de-vladimir-de-gmeline-1296.html
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