Ma cerisaie

Avec beaucoup de talent, Marina Vlady reprend les personnages de la cerisaie de Tchekhov pour en faire un roman.
Elle y ajoute l'histoire de son propre père, artiste et fantasque, et de sa mère, artiste et aussi volontaire que sa grand-mère.
Au début, il est vrai que je me suis un peu perdue dans tous les noms russes.
L'histoire de la Russie, omniprésente est très intéressante et rend bien compte des traumatismes du peuple russe.
La vie de trois générations de femmes : Lioubov, Ania et Militza est passionnante.
Ce livre est une très agréable surprise et fait passer un excellent moment intellectuellement et émotionnellement.

Une histoire romanesque sans prétention qui emmène dans une Russie troublée puis ravagée par la guerre civile (chute du tsar, montée et arrivée du bolchévisme), sur les pas d'une famille de nobles désargentés, artistes aux idées progressistes. Une histoire entre amours passionnées, amitiés fidèles et drames.
La fin virant un peu bizarrement à l'autobiographie, ce qui fait que l'autrice parle d'elle-même à la 3e personne - me laisse un sentiment mitigé : alors que j'ai bien apprécié plonger dans le destin des personnages sans que leur côté "un peu trop parfait" (ils sont beaux, brillants...) ne me gêne, le rappel qu'il s'agit de la famille de l'autrice m'a donné envie de portraits plus nuancés...

Que seraient devenus les personnages de "La Cerisaie" de Tchékov s'ils avaient connu les bouleversements de la Révolution Russe? Marina Vlady,qui voue une véritable passion à Tchékov dont elle a souvent interprété "La Cerisaie" ,se posait la question.Donc tout naturellement,elle a écrit une suite à la piéce où se mélent les personnages de l'auteur et l'histoire de sa propre famille.