" Le stade de football, c’est le seul endroit en Union soviétique où vous pouvez être non seulement pour, mais aussi contre."
Dmitri Chostakovitch
(Source Le Mondu du 18 juin 2018).
On dit que le "sauf-conduit" de Ioudina était la tolérance dont Staline faisait preuve à son égard. Il la considérait comme une iourodivaïa. Une légende dit que Staline, après avoir entendu à la radio Ioudina jouer un concerto de Mozart, ordonna qu'on lui apporte le disque avec cette interprétation. Personne n'osa dire au "Guide" que l'émission était en direct et qu'il n'existait pas d'enregistrement. On convoqua Ioudina en urgence au studio et la pianiste enregistra le concerto en une nuit de travail acharné (trois chefs se succédèrent à la tête de l'orchestre). Le disque qu'on apporta à Staline était tiré à un seul et unique exemplaire !
Le 1er août 1936, le compositeur commença un cycle de romances sur des poèmes de Pouchkine. Le premier à retenir son attention fut Les Démons, l'un des plus sinistres de Pouchkine. Il est clair que Chostakovitch a été attiré par le motif de la folle danse des démons, si proche de ce qui se passait autour de son opéra en disgrâce :
Infini, insaisissables,
Sous la lune se tordant,
Tournent, tournent tous les diables