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Critique de kuroineko


William Vollmann, connaisseur et grand amateur du Japon, décide de partir enquêter dans le Tôhoku qui vient d'être frappé en mars 2011 par des catastrophes naturelles et nucléaires.

Il part armé d'un dosimètre acheté aux États-Unis pour lequel il éprouve une confiance plus que relative. Accompagné d'une interprète, il progresse dans les zones sinistrées jusqu'à pénétrer dans la zone interdite, c'est-à-dire le cercle d'évacuation obligatoire autour de la centrale de Fukushima.

Ce périple l'amène à aborder les gens de cette région, des survivants pour la plupart, qui ont tout perdu. Vollmann revient à chaque fois sur les questions qui l'obsèdent:
- que pensent ces gens des risques de radiation?
- comprennent-ils les mesures indiquées par le gouvernement et Tepco?
- font-ils confiance aux explications et conseils fournis par les autorités?
- comment le Japon peut-il avoir fait confiance au nucléaire après les bombardements de Hiroshima et de Nagasaki?
A travers son reportage, on s'aperçoit d'une méconnaissance générale quant aux rems, millirems, sieverts, ... le journaliste a révisé avant son voyage mais il s'avère compliqué de s'y retrouver. J'avoue avoir été perdue entre ces rems et sieverts et becquerels, ... de plus, selon les sources, les mesures changent. L'État, Tepco et autres semblent manipuler la population par la désinformation et la répétition lénifiante qu'ils veillent à garder le contrôle. Constat très inquiétant qui ferait bondir dans d'autres pays. Sauf qu'au Japon perdure un respect et une certaine confiance pour tout ce qui représente l'autorité. Ainsi qu'un fatalisme latent.

Loin de tout sensationnalisme ou pathos, Vollmann décrit les situations humaines, les paysages désolés recouverts de boue et de toutes sortes d'objets apportés par la vague. Il s'étonne des réponses de ses interlocuteurs souvent, sans jamais tomber dans le jugement. Son ton se fait parfois ironique face aux informations données par les autorités.

Son témoignage est à lire pour comprendre les lendemains de la catastrophe du 11 mars 2011 et les rapports du peuple japonais au nucléaire. Certains propos des habitants de la région de révèlent surprenants.
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