Le grand partout est le récit d'un type qui décide d'expérimenter in situ, la vie de resquille sur les trains américains. Il tente de s'approcher de ces gens qui vivent en marges, presque exclu de la société.
Vollmann nous montre toute la logistique et l'organisation de ces vagabonds qui semblent ne répondent à aucune règle. Il s'approche de ces hobos des rails tout en en devenant un lui-même, un peu.
Ce que j'ai retenu de
Vollmann et de cette resquille est le désir du départ à tout prix, peu importe où, de manière à changer de place. Peu importe la destination, elle ne peut être pire que la situation/lieu de départ. Cette mise en route est bien un espoir en quelque chose de mieux: c'est une quête de l'ailleurs que nous décrit
Vollmann, même si l'on sait que ce ne sera pas mieux. Raison pour laquelle ces vagabonds des rails ne cessent de se déplacer.
C'est d'ailleurs dans cette vie sur les rails qu'il est possible d'atteindre la sensation du grand partout, sorte de nirvana du voyageur, sorte d'aura de ce paysage laissé-pour-compte. Si le lieu de départ et même celui d'arrivée ne valent pas grand-chose, la consolation se trouve dans le trajet, moment où il devient possible pour ces individus en marges de se reconnecter avec le reste du monde et de rendre la vie acceptable, pour un court instant.
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