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Critique de Ys


Dans la vie d'un lecteur, il y a deux catégories d'écueils : les livres simplement emmerdants, et les livres emmerdants et incompréhensibles. Non seulement on se casse les pieds, mais en en plus, on se demande en prime si on est complètement con ou si l'auteur est complètement hermétique. Vu les critiques élogieuses reçues par ce bouquin, tant dans la presse que sur Babelio, je m'inquiète un peu pour mon intelligence, mais vais essayer de me convaincre que je ne prend simplement pas les bonnes drogues.

William T. Vollmann nous entraîne ici dans une sorte d'histoire symbolique du Grand Nord américain, où s'entremêlent réalité et fiction, reportage et roman, passé et présent, autour de deux personnages centraux : John Franklin, de l'expédition du même nom, disparue dans les glaces en 1847, et le capitaine Subzéro, Blanc amoureux de ces déserts neigeux et d'une jeune Inuit au destin malheureux. Deux personnages qui ne sont en fait qu'un seul, l'un étant la réincarnation de l'autre et leurs consciences se rejoignant à travers le temps - ainsi qu'on finit par le comprendre aux trois-quarts du bouquin, après moult interrogations perplexes et agacées.

C'est d'ailleurs une des caractéristiques qui m'a le plus gonflée, dans ce livre : cette perpétuelle confusion des personnages, alimentée par une narration qui passe du "tu" au "je" puis au "il" sans qu'on sache très bien, à chaque fois, qui associer au pronom. Confusion assez omniprésente : l'auteur ne cesse de sauter du coq au pingouin, casse le rythme, l'ambiance, et nous enlise dans des phrases interminables dont la fin n'a plus aucun rapport avec le début. Les descriptions sont d'un ennui mortel, incapables de rien m'évoquer, et les personnages, aussi minables qu'exaspérants, n'ont pas suscité la moindre miette d'empathie de ma part.
Le tout sur plus de 600 pages : autant vous dire que j'ai souffert. Et lu pas mal en diagonale pour en finir au plus vite.

Mais pourquoi t'es-tu donc acharnée sur plus de 600 pages à cette sauce, me demanderez-vous, toi qui d'habitude n'hésite pas à envoyer un livre au diable quand tu ne parviens pas à rentrer dedans ?
Sur le premier tiers du bouquin - de loin le pire - j'ai tenu en partie à cause des critiques (autant de gens ne peuvent quand même pas avoir autant aimé un truc aussi moisi ? Ca va bien finir par devenir intéressant, non ?!), en partie pour Franklin, dont l'histoire me fascine tant que je suis capable de l'attendre pendant 250 pages d'ennui pur. Et puis après, le récit décolle un peu, par épisodes - en gros, quand l'auteur n'essaie pas de faire de la littérature, mais juste de raconter des trucs. Car il a réellement des choses intéressantes à dire, nourries par une documentation abondante : dommage qu'elles aillent s'empêtrer dans une ambition symbolique aussi pompeuse qu'obscure.

Après, je soupçonne aussi la traduction de ne pas arranger le schmilblick, et j'avoue désormais avoir presque autant envie de fuir les écrits de Claro que ceux de Vollmann. Dommage : j'aurais vraiment aimé aimer ce texte, dont les thèmes m'attiraient beaucoup.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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