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EAN : 9782021405385
384 pages
Seuil (11/04/2019)
3.36/5   11 notes
Résumé :
Le matin du 9 décembre 2005, le journal télévisé le plus populaire du Mexique diffuse les images de l'arrestation de deux dangereux ravisseurs et de la libération de leurs trois victimes. Quelques semaines plus tard, le directeur de la police reconnaît que l'émission était le produit d'un montage réalisé à la demande des médias.

Cette révélation déclenche ce qu'on appellera l'affaire Cassez-Vallarta, un des procès les plus controversés de ces dernière... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
L'affaire Florence Cassez, qui au Mexique et en France a fait couler tellement d'encre, n'a pas été vraiment couverte de façon systématique par la presse belge. Aussi bien que moi, qui habite à même pas 25 kilomètres de chez elle à Dunkerque, n'avait que des très vagues notions de cette affaire. Plus maintenant, grâce à l'excellent travail de recherche et d'explication fournie par l'écrivain Jorge Volpi Escalante, né à Mexico City il y a un demi-siècle.

"Un roman mexicain" en version originale intitulé bizarrement "Una novela criminal", paru au Mexique en 2018 et chez nous il y a un mois, n'est bien sûr pas le premier livre consacré à cette affaire qui a été à l'origine même d'un conflit entre les présidents des 2 nations : Nicolas Sarkozy et Felipe Calderón (en fonction de décembre 2006 à décembre 2012). En effet, la victime elle-même a écrit 2 ouvrages : "À l'ombre de ma vie : Prisonnière de l'État mexicain" en 2011 et 3 ans plus tard "Rien n'emprisonne l''innocence". Les 2 produits avec l'aide de l'animateur de télévision Éric Dussart.
Il existe également l'ouvrage de la journaliste belge, correspondante de plusieurs publications francophones au Mexique, Emmanuelle Steels, dont le long titre peut être résumé comme "Le théâtre d'une tromperie" ("engaño") et est sorti en 2015.

La triste réputation du Mexique comme pivot du narcotrafic, depuis la liquidation des cartels colombiens de Medellín (Pablo Escobar en 1993) et Cali, est bien connu, mais la spécialité des enlèvements par sa gent criminelle l'est nettement moins, chez nous en tout cas. Dans le but de frapper un grand coup pour endiguer ce fléau, quelques personnalités haut placées du ministère public et de la police, tels Genaro García Luna, directeur de l'agence fédérale des enquêtes (AFI - "Agencia Federal de Investigaciones", le FBI local), son collaborateur Luis Cárdenas Palomino et le sinistre officier Alejandro Fernández Medrano eurent le 9 décembre 2005 la merveilleuse idée d'organiser une mise en scène sensationnelle.

Arrêter le chef d'une bande de ravisseurs avec sa dulcinée étrangère à l'heure de pointe des écoutes d'informations à la télé et en même temps libérer 3 pauvres victimes de rapts. le "jefe criminal" était Israel Vallarte, un Mexicain d'une quarantaine d'années, le leader du gang de la bande de "los Zodiaco" et sa copine française, Florence Cassez, née à Beuvry dans le Pas-de-Calais en novembre 1974.

Sensationnel ce spectacle, diffusé en direct par 2 chaînes importantes de télé, l'était sûrement, mais une violation flagrante du secret de l'instruction et du principe sacrosaint de présomption d'innocence, ... aussi ! Ce show scandaleux aura valu à Florence une condamnation initiale de 96 ans de taule, réduite en appel à 60 ans, pour enlèvement, séquestration et port d'armes.
Du 8 décembre 2005 jusqu'à sa libération au 23 janvier 2013, notre compatriote aura eu le privilège de faire la connaissance des mitards mexicains. Pour ces 7 ans de peurs et d'angoisses, de mauvais traitements et désespoir, notre Florence a demandé du Mexique un dédommagement de 36 millions de dollars (€ 30,89 millions).

Cette histoire est, à mon humble avis, un long récit d'incompréhensions, d'exagérations et d'abus, qui, au-delà de l'injustice manifeste témoignée à l'égard de Florence Cassez a eu des effets regrettables pour le Mexique et les relations bilatérales entre ces 2 grands pays.

Peu après son retour en France, Florence s'est mariée, en 2013 avec un franco-mexicain, Fausto Avila, avec qui elle a eu une fille, Fleur, en 2015. Avec la famille Avila elle a collaboré à la gestion du restaurant "Les Gens Heureux" à Dunkerque, où - par pure curiosité je l'admets - j'allais réserver une table, lorsque j'ai appris par un entrefilet dans la presse locale que le couple a divorcé et que depuis le 3 février dernier, Florence a été révoquée de son mandat de directrice de la société propriétaire du resto !

Jorge Volpi Escalante ne s'est pas épargné d'efforts pour éclairer cette ténébreuse affaire, à la satisfaction de la première concernée, Florence Cassez, je présume, mais d'un point de vue strictement littéraire, l'ouvrage y aurait gagné en qualité avec un peu moins de pages (que les 382 actuelles) et en biffant certains détails superflus. Heureusement cependant que l'auteur a publié tout à fait au début une liste fort utile de 6 pages et demi de "dramatis personae". En plus, ce roman non-fiction, lui a fait gagner le Prix Alfaguara 2018, ce qui est incontestablement une belle référence.
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UN ROMAN MEXICAIN de JORGE VOLPI
Entre réalité et fiction, Jorge Volpi raconte l'affaire Florence Cassez qui passera 7 ans dans les prisons mexicaines après avoir été condamnée à 96 ans de détention pour enlèvements et qui remontera jusqu'au sommet de la République empoisonnant les relations franco mexicaines.
En introduction, pour montrer l'ambiance à Mexico dans les années 2000, Volpi raconte un enlèvement « banal » celui de Valérie Chapa dont la mère est propriétaire d'une usine textile et qui sera libérée contre 80000 pesos. Affaire de routine. Porté au pouvoir le président Fox créé l'AFi, une agence fédérale d'investigations dirigée par Genaro Garcia Luna. Dans cette ambiance bien particulière, l'affaire Cassez va débuter par une opération retransmise à la télévision le 9/12/2005 dans laquelle, en direct, on assiste à la libération de trois otages dans un ranch avec l'arrestation de Florence Cassez et Israël Vallarta. Ce qui aurait dû être la fin de l'histoire n'est en fait que son début car une journaliste va relever certains points curieux pendant la diffusion et la suite démontrera que c'est une mise en scène puisque tout s'est déroulé…la veille. Néanmoins l'affaire suit son cours car les otages libérés sont bien réels et Florence ainsi qu'Israël sont incarcérés. Florence était la maîtresse d'israël qu'elle avait connu par son frère Sebastien qui était en affaires avec lui. Volpi va raconter en détail l'histoire d'Israël, ses mariages, ses enfants, ses boulots, ses relations troubles et son lien avec Florence.
Conçu comme un thriller dont le dénouement sera éminemment politique, Volpi montre toutes les irrégularités qui ont parsemé l'enquête, la complexité du contexte mexicain ajoute au fait qu'en 2006, c'est à l'accusé de démontrer son innocence, la loi a changé depuis. Passionnant et addictif.
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Ce « De sang froid » contemporain nous dit la 4ème de couverture. En effet, il y a dans ce roman documentaire, de non-fiction, comme aime à le rappeler l'auteur, un luxe de détails qui prouvent l'exhaustivité du travail mais confinent, pour le lecteur, à ce que Michel Audiard nommait « s'égarer dans l'anecdote ». La comparaison avec « De sang froid » de Truman Capote, s'arrête là. Je dirais plutôt que cet ouvrage se rapproche de « La serpe » de Philippe Jaenada puisqu'il a été écrit post faits. Mais, si l'auteur de « La serpe » instruit à charge et à décharge, laissant au lecteur le soin, au détour d'une phrase qu'il jugera essentielle, de se faire sa propre opinion, rien de tel dans « Un roman mexicain ». Puisque, après lecture, on a bien le sentiment univoque que l'écrivain n'instruit qu'à décharge. Dès lors, le luxe de détails devient totalement indigeste et l'ensemble ne suscite pas d'intérêt. Une analyse purement politique des événements et de leur utilisation -et surtout du côté mexicain-, à peine effleurée dans l'écrit, aurait peut-être, été autrement pertinente pour le lecteur. (simple opinion d'un simple lecteur lambda).
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Florence Cassez, un nom qui résonne dans les souvenirs de beaucoup de gens. Je revois une femme assise, les mains menottées dans le dos, le regard hagard. Elle ne semblait pas comprendre ce qui lui arrivait, ni ce qui se passait autour d'elle. Pendant ce temps, les journalistes et les policiers s'agitaient dans tous les sens. Les policiers parlaient devant la caméra. Ils lançaient des accusations terribles. Que s'était-il réellement passé? de quoi était accusée cette jeune femme? Qui est-elle? Que faisait-elle si loin de son pays? Qui est cet homme sensé partager sa vie? Cette histoire a défrayé la chronique.

Dans un récit détaillé, l'auteur nous fait un récit de ce qui fut une affaire d'Etat entre la France et le Mexique. Il nous fait des révélations. A travers des exemples, des dates, l'auteur pose un regard critique, acerbe sur les faits. Il ne prend pas partie, mais il donne des indices, fait des descriptions qui permettent au lecteur de se faire une idée sur ce qui s'est passé. Sa plume, ses mots, démontrent une assurance et une rigueur journalistique atténués par le style romancé. La France et le Mexique vécurent au rythme des annonces vraies ou fausses. le rôle de la police mexicaine y est décortiqué et mis en parallèle avec les déclarations de Florence et de son compagnon. Qui a raison ? Qui doit-on croire?

Ce roman raconte le cri de détresse d'une femme. Un cri qu'elle poussa pour se faire entendre, pour se faire comprendre. Jorge Volpi analyse, d'une manière romancée, une énigme policière où une jeune française se trouva prise au piège loin de chez elle. Est-elle complice d'enlèvement, ainsi que le répète, inlassablement, la police? C'est le récit , avec une plume claire, précise et neutre, de la descente aux enfers de Florence Cassez. le lecteur, dès le premier chapitre, arrive à se faire une idée plus ou moins précise des faits. A savoir ce qui s'est passé, ainsi que le rôle de chacun des protagonistes. La plume de l'auteur fait de nous des inquisiteurs qui découvrent une vérité qui installe un climat de mal-être, de révolte. Florence Cassez a passé sept ans dans les geôles mexicaines. Dans un pays où elle a été présentée comme l'ennemie publique numéro un. Comment s'y prendra-t-elle pour faire entendre sa version des faits? L'entendront-ils, enfin? Mettront-ils fin à son calvaire?
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Ce livre n'est pas un roman, mais le récit de l'affaire " Cassez –Vallarta" qui a créé de grandes tensions entre la France et le Mexique.

En décembre 2005, Florence Cassez, de visite au Mexique, et son ex-compagnon mexicain Israel Vallarta ont été arrêtés et accusés d'enlèvements et de séquestrations. Israel sera torturé et mis en prison. Florence Cassez qui n'était que de passage ce jour-là chez Israel, sera jugée et condamnée à 96 années de prison (!)

Heureusement plusieurs personnes s'intéressent à son cas, avocats, journalistes, politiques, jusqu'au président Sarkozy. Pourtant, les différents recours sont rejetés. Même celui concernant les vices de procédure sera tout d'abord rejeté, en pleine crise politique entre la France et le Mexique, le Mexique ne voulant pas extrader Florence malgré la convention de Strasbourg. Après 7 ans de détention, un dernier recours est présenté à la Cour Suprême et celle-ci, presque par miracle, reconnaîtra les vices de procédure présentés et libèrera Florence.

C'est une histoire incroyable et assez palpitante que nous présente ici Jorge Volpi, une histoire très compliquée à suivre, faite de mensonges, de "reconstitutions" truquées avec la complicité des Médias, de témoignages-téléguidés et contradictoires des victimes, d'aveux obtenus sous la torture, d'abus de pouvoir de la police et de l'instance chargée d'enquêter.
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critiques presse (4)
LeMonde
06 mai 2019
Face à la fiction créée par la police et la justice mexicaine, l’écrivain a voulu livrer les faits de l’affaire qui a valu sept ans de prison à la Française.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeFigaro
03 mai 2019
Multifacette, le romancier mexicain se joue des codes narratifs et des genres littéraires.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeMonde
02 mai 2019
Dense, minutieux, voire obsessionnel dans sa volonté de démontrer l’innocence des suspects, le récit affronte les opacités d’un pays en proie à une corruption généralisée.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Liberation
11 avril 2019
Autour de l’affaire Florence Cassez, qui défraya la chronique en 2005, le Mexicain publie un roman documentaire dans lequel il détaille les magouilles policières qui ont entouré l’arrestation de la Française pour enlèvement, avant sa détention durant sept ans.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Une équipe de psychologues médico légaux s'entretient avec Florence et Israel afin de cerner leur personnalité et d'en établir la criminalité potentielle. Les résultats de l'examen de Florence réalisé le mars indiquent: " Elle est en contact et en relation avec des personnes aux conduites para et/ou antisociales, ce qui permet d'envisager une contamination endogène élevée; en groupe, elle assume le rôle de leader, cherche à se distinguer par le profit et le calcul matériel, c'est une personne égocentrique et autoritaire, qui toutefois dans les relations de couple se montre soumise et dépendante. Elle utilise la manipulation et la feinte comme mécanismes de défense".
p. 196
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" Florence (Cassez) fut triplement discriminée : pour être une étrangère, pour parler Français et pour être une femme. "

“ Florence fue triplemente discriminada : por ser extranjera, por hablar francés y por ser mujer. ”

― Jorge Volpi, "Una novela criminal".
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La jeune fille suppose que le conducteur a un ennui mécanique et pile ; mais elle remarque alors, dans le rétroviseur, un van noir qui la bloque également à l’arrière. La peur lui permet à peine de distinguer les deux hommes masqués qui descendent de la voiture. L’un d’eux brise la vitre de la portière gauche, lui crie de ne pas faire un geste et pointe un pistolet sur elle, pendant que l’autre la force à passer sur le siège arrière et se met au volant ; un troisième homme monte dans le van noir.
Valeria se rend compte que l’individu assis au volant est le chef du groupe parce que les autres se contentent de suivre ses instructions. Quand la Volvo redémarre, il lui ordonne de se tenir tranquille ; celui qui s’est assis à côté d’elle lui plaque le visage sur le siège. La Seat parcourt quelques dizaines de mètres, tourne dans une ruelle et se gare. L’un de ses ravisseurs lui couvre la tête d’un plaid, la force à descendre, puis la hisse à l’arrière du van sans vitres ; elle entend démarrer les trois véhicules. Suffoquée par le contact de la couverture, elle a l’idée de balbutier qu’elle va avoir une crise d’asthme. Les ravisseurs lui ôtent un instant le plaid et lui demandent s’il lui faut un médicament.
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Entre le 13 et le 26 septembre, leur méthode de travail les conduit à établir un rapprochement entre le modus operandi des ravisseurs de Valeria et celui de six autres cas d’enlèvement situés entre le 6 juin 2001 et le 17 mai 2005. Il faut noter que ce modus operandi ne se différencie apparemment pas de celui employé par n’importe quelle autre bande de kidnappeurs : arrêter la victime en lui barrant la route avec un véhicule (la Volvo blanche, dans le cas qui nous intéresse), la faire monter dans un autre véhicule (le van noir sans vitres à l’arrière), lui masquer le visage avec une couverture et lui bander les yeux. Le seul indice pertinent qu’ils mettent en avant pour justifier leur conclusion est une phrase de la déposition de Valeria, à savoir que ses ravisseurs se sont vantés d’être des professionnels dont l’activité consiste à « enlever des riches, des personnes importantes et même des hommes politiques ».
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Elle semble détendue, très loin du moment qui a marqué sa vie. Même si pendant les années qui ont suivi son enlèvement elle n’a accordé aucune entrevue, elle ne répugne pas à répondre à mes questions. Si après sa libération elle a témoigné sans crainte des représailles afin d’éviter que d’autres puissent subir un sort pareil au sien – ou pire, parce qu’elle n’a en définitive subi aucune atteinte physique –, elle peut maintenant récapituler les faits avec détachement et aplomb.
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Vidéo de Jorge Volpi Escalante
UN FESTIVAL PROJETÉ ENTRE LES GOUTTES Dans les conditions sanitaires que l'on sait, ce rendez-vous culturel et annuel latino a eu lieu, malgré des jauges réduites et des réalisateurs parfois retenus au pays. Le cinéma documentaire et de fiction, la littérature d'Amérique latine y ont néanmoins trouvé leur compte, comme depuis près de trois décennies. Et le terme d'"aficionado" convient parfaitement à un public exigeant, souvent hispanophone et marqué par les liens historiques et diasporiques qui unissent le pays basque et l'Amérique latine, notamment l'Argentine, l'Uruguay, la Colombie ou le Chili. Antoine Sebire, dans cette rencontre, évoque les contraintes de la 29ème édition; revient sur une volonté de séduire des publics jeunes et de les sensibiliser au cinéma d'auteurs. Il souligne également les caractères des sélections 2020 : indépendance, façon "ludique" de filmer, luminosité des regards, petits budgets qui limitent l'impact de la crise traversée. On notera que les jurys biarrots n'ont pas de président. Manière démocratique qui singularise également la qualité de ce festival.
Ph. L
Bonus : Jorge Volpi : un “grantécrivain” latino-américain et une dénonciation sans concession du roman mexicain… https://desmotsdeminuit.francetvinfo.fr/mot-a-mot/jorge-volpi-%f0%9f%93%9a-un-grand-ecrivain-latino-americain-et-une-denonciation-sans-concession-du-roman-mexicain/ LES RENCONTRES de Philippe Lefait au « festival biarritz Amérique latine » https://desmotsdeminuit.francetvinfo.fr/category/festival-biarritz-amerique-latine-cinemas-cultures/
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