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EAN : 9782021154078
448 pages
Seuil (05/03/2015)
3.07/5   15 notes
Résumé :
Le 17 septembre 2008, J. Volpi, fondateur et directeur de la compagnie financière J.V Management et grand mécène du Metropolitan Opera, est accusé d'avoir détourné quinze milliards de dollars et prend la fuite. Quelque temps plus tard, depuis un lieu tenu secret, il envoie à un agent littéraire un manuscrit autobiographique relatant avec cynisme comment les maîtres de Wall Street se sont enrichis sans limites pendant la bulle immobilière et comment des experts finan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Une recherche magistrale, un travail d'écriture colossal sur tous ces bandits à cravate de Wall Street. Jorge Volpi dans "Les Bandits" prête ici son nom au personnage principal du récit. On le suppose être un "Madoff" de ce monde, savez ceux qui sans scrupules aucun, afin de fonder leur compagnie d'investissements et de générer des profits pour leur propre compte, ont escroqué des milliers d'investisseurs de toutes sortes, petits et moins petits, et ont réussi à les frauder pour des millions et des millions de $ . Voyez que je n'ai absolument aucune sympathie pour ces voyous en veston/cravate. Alors ici, l'histoire de ces magouilles de Wall Street est mêlée à la recherche pour mieux connaître qui était le père de notre personnage principal, père qu'il n'a pas connu. Volpi recherche son père et c'est là que pour moi ce roman est intéressant. Tout ce pan de l'histoire des États-Unis où la chasse aux sorcières communistes ne se faisait pas qu'à Hollywood mais aussi dans les grandes institutions du gouvernement américain est hautement intéressante car histoire. Avec plusieurs autres que le père a connu ou côtoyé, fonctionnaires haut placé au gouvernement, on apprendra qui était partisan communiste, espion ou d'allégeance. Les grands procès du FBI, les commissions d'enquêtes, les erreurs aussi et les fins abruptes de carrière sous augures de suspicion communiste.
Bref, je salue cette mise en histoire avec une narration atypique entremêlant fiction et faits historiques et des personnages qu'on aime et déteste tout à la fois évoluant dans un milieu où rien n'est "normal". Une lecture exigeante mais grandement captivante.
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Tous les livres de Jorge Volpi fascinent par leur construction, leur maîtrise, leur style et leur mise en abyme. Dans le même temps, ils déroutent et agacent parfois par leur excès d'érudition et leur complexité. L'auteur mexicain ne fera jamais simple, ce n'est pas dans sa nature. Les bandits est dans la continuité de ses précédents romans, un opus audacieux et vertigineux qui s'attaque aux profiteurs du capitalisme, d'une amoralité et d'un cynisme sans nom, et en toute impunité, qui plus est. le personnage principal, nommé Jorge Volpi (abyme toujours) est un escroc de la trempe de Madoff qui nous raconte comment il s'est enrichi sur le dos de la classe moyenne américaine jusqu'à la crise des subprimes. C'est parfois fastidieux car noyé dans un luxe de détails financiers mais aussi pédagogique. A cette intrigue, Volpi (l'écrivain) en ajoute une deuxième dans laquelle Volpi (le bandit) recherche la vérité sur son père au sujet duquel pèsent des soupçons d'amitiés communistes au temps de la guerre froide. Cette enquête, qui elle aussi comporte de nombreuses ramifications, se révèle passionnante, recréant une époque d'ambigüités et de mensonges plus ou moins mis à jour. Cerise sur le gâteau, le livre est une déclaration d'amour à l'opéra ce qui nous vaut moult digressions et analyses subtiles. Lire le dernier Volpi, c'est l'assurance de pénétrer une oeuvre foisonnante et vivifiante où le système capitaliste prend cher. Mais ce n'est vraiment pas de tout repos pour le pauvre lecteur.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Jorge Volpi, dont j'avais déjà pu apprécier le fameux A LA RECHERCHE DE KLINGSOR, orchestre un opéra bouffe grinçant. Il prête ses noms et prénoms à un sous Madoff (fatalement vu l'ampleur du détournement de fond de Bernard Madoff), adepte de la pyramide de Ponzi, pyramide qui s'effondre sous les coups de boutoirs de la crise de 2008.
Mais Volpi ne se contente pas de nous livrer une confession immorale et cynique d'un trader devenu grand puis en fuite, réquisitoire, en creux, contre un monde financier vivant dans sa bulle, indifférent aux tragédies qu'il provoque. Il élargit son propos. Il tend vers le drame shakespearien : Jorge Volpi tente de comprendre son père Noah Volpi qui a posé les fondations de Bretton Woods. le processus de régulation financière mis en place après la deuxième guerre mondiale : FMI, Banque Mondiale et toute la panoplie...
Volpi entrelace ainsi les récits.
L'ascension et la chute de Jorge, à l'empathie d'une scie sauteuse, la maturité d'un bambin lâché dans un magasin de bonbons avec un crédit illimité. Il est comme cet enfant, il lui faut tout, tout le temps, pour lui.
L'auteur tente, tant bien que mal, de nous expliquer les procédés qui ont amené à l'éclatement de la bulle immobilière, la faillite généralisée et la chute de Lehman Brothers (entre autres). Il échoue à vrai dire et nous prouve que l'opacité et une complexification galopante (des chercheurs en ingénierie spatiales ont été recrutés par les salles de marché pour mettre au point et performer de nouveaux algorithmes) sont sources de pouvoir et d'évitements de questions gênantes. Cette incapacité à appréhender une complexité grandissante est démasquée superbement par ces deux prix Nobel qui, voulant s'enrichir, échouent lamentablement. Cela ne doit pas les empêcher de se répandre en invectives bien senties contre l'Etat Providence.
Ce bouquin narre, en outre, les prémisses de la finance mondialisée et révèle comment Keynes, plus régulateur, a perdu et dû se soumettre au diktat étasunien. La fin de la guerre mondiale laissait apercevoir ce que serait les deux blocs en place. Moscou refusa bien évidemment Bretton Woods et mit en place un réseau d'espion, de cellules dormantes, dans les plus hautes sphères du haut fonctionnariat américain. On révise son histoire, Alger Hiss, le Maccarthysme liberticide etc. Et on ne s'ennuie pas. On se passionne même pour la rechercher de cette vérité : le père du narrateur était-il un espion soviétique ?
Ce roman, parfois presque trop sûr de sa virtuosité, orchestre parfaitement la petite histoire qui se fond dans la grande. Les faiblesses humaines provoquent des dégâts irrémédiables mais chut... Tout va bien ne touchons à rien. le système est bien en place et le marché n'atteint sa plus parfaite efficience que si on ne se mêle de rien et qu'on le laisse vivre sa vie. Aux yeux de ses thuriféraires, ce marché globalisé devient un organisme vivant, une espèce protégée qu'il convient de préserver des vilains braconniers qui voudraient en limiter la prolifération.
De mensonges en escroqueries, où s'entrecroisent personnages de fiction et personnages historiques, nous plongeons dans une épopée grandiosement mesquine, à l'image de son narrateur, qui fera porter ses fautes sur ses enfants, tant il a cru devoir expier (expliquer) une possible faute de son propre père.
Lien : http://micmacbibliotheque.bl..
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Alors que J. Volpi, fondateur et directeur du fonds d'investissement J.V. Capital management, est accusé d'avoir détourné quinze milliards de dollars, il prend la fuite et livre un document qui retrace l'histoire de sa famille, son histoire et analyse le monde contemporain sous un regard parfois froid et glacial, souvent cynique et hautain, mais toujours précis et détaillé.

Ce roman aborde de très nombreux sujets relatifs à notre monde tel que nous le connaissons aujourd'hui: entre crise des subprime, escroqueries financières, guerre froide, espionnage, URSS, 11 septembre, création du Fonds monétaire International, homosexualité... Jorge Volpi entremêle passé et présent sous la forme d'un opéra bouffe en 3 actes, en ultime hommage, au style musical préféré du narrateur.
Alors que le narrateur tente de comprendre qui était son père, décédé peu avant sa naissance, les événements semblent petit à petit se lier entre eux et le lecteur entrevoit alors une vision beaucoup plus cynique du monde, beaucoup plus grise que ce que la réalité tend à faire croire, beaucoup plus basé sur le mensonge et la duplicité que ce que nous voudrions imaginer.

Assurément, Jorge Volpi est un auteur extrêmement talentueux, la complexité de la structure de ce roman et des événements abordés en témoigne, mais néanmoins, je me suis parfois un peu perdu dans les méandres de ce roman vertigineux qui requiert une certaine attention et concentration.

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Jorge Volpi est un écrivain mexicain particulier, car ses livres s'intéressent plus au contenu qu'à la forme; c'est un féru de politique et de science; on dit de lui qu'il fait de la "science-fusion".
Les bandits est encore un opus de plus de 400 pages foisonnant de données tendant à nous expliquer par le menu la crise économique de 2008 de laquelle nous ne sommes pas encore sortis !
Je me suis un peu perdue entre les données économiques et les personnages réels et/ou fictifs.
Mais il faut lui accorder une originalité sur plusieurs points : il a donné le nom de Jorge Volpi à son narrateur, un clone de Madoff, un escroc sans vergogne, un menteur et un personnage hanté par la recherche de son père, un autre menteur, un autre fugueur qui aurait transmis des renseignements à l'Union Soviétique en pleine guerre froide.
L'écrivain pousse le bouchon jusqu'à insérer dans le livre des photographies de sa propre famille afin de plus de crédibilité.
Il y a deux histoires bien distinctes dans le livre : la crise de 2008 avec moult explications fort intéressantes pour les non initiés et l'histoire personnelle du narrateur avec sa vie de famille houleuse et cette recherche sur l'identité et la vérité sur le père.
Le ton du livre est cynique à souhait, comme il sied à cette histoire immorale de "money-makers" qui se sont crus les "maitres du monde" après avoir extorqué de l'argent à de braves gens sans autres formes de procès.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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critiques presse (1)
LeFigaro
02 avril 2015
Jorge Volpi fait sauter la banque.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Le matin du 23 avril 2011, j'ai trouvé sur mon bureau un pli ordinaire sans mention de l'expéditeur, affranchie à Colombo.
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Videos de Jorge Volpi Escalante (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jorge Volpi Escalante
UN FESTIVAL PROJETÉ ENTRE LES GOUTTES Dans les conditions sanitaires que l'on sait, ce rendez-vous culturel et annuel latino a eu lieu, malgré des jauges réduites et des réalisateurs parfois retenus au pays. Le cinéma documentaire et de fiction, la littérature d'Amérique latine y ont néanmoins trouvé leur compte, comme depuis près de trois décennies. Et le terme d'"aficionado" convient parfaitement à un public exigeant, souvent hispanophone et marqué par les liens historiques et diasporiques qui unissent le pays basque et l'Amérique latine, notamment l'Argentine, l'Uruguay, la Colombie ou le Chili. Antoine Sebire, dans cette rencontre, évoque les contraintes de la 29ème édition; revient sur une volonté de séduire des publics jeunes et de les sensibiliser au cinéma d'auteurs. Il souligne également les caractères des sélections 2020 : indépendance, façon "ludique" de filmer, luminosité des regards, petits budgets qui limitent l'impact de la crise traversée. On notera que les jurys biarrots n'ont pas de président. Manière démocratique qui singularise également la qualité de ce festival.
Ph. L
Bonus : Jorge Volpi : un “grantécrivain” latino-américain et une dénonciation sans concession du roman mexicain… https://desmotsdeminuit.francetvinfo.fr/mot-a-mot/jorge-volpi-%f0%9f%93%9a-un-grand-ecrivain-latino-americain-et-une-denonciation-sans-concession-du-roman-mexicain/ LES RENCONTRES de Philippe Lefait au « festival biarritz Amérique latine » https://desmotsdeminuit.francetvinfo.fr/category/festival-biarritz-amerique-latine-cinemas-cultures/
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