L'éditeur, Voix d'encre, publie ici quelques extraits des réflexions philosophiques de Voltaire: « De l'horrible danger de la lecture », « Dictionnaire philosophique ». On y retrouve quelques pensées vivifiantes qui, contrairement à une pensée dogmatique prête à consommer et à être instrumentalisée dont les journalistes et politiques se gargarisent, ne font pas de la religion l'origine de tout mal et la source de la terreur.
Il s'agit dans ces extraits d'une critique de la pensée unique et de la fermeture de l'esprit intellectuel. La lecture apporte bien plus que la tribune. A ce propos, j'ai trouvé le texte d'hervé Loichemol - une tribune du Monde datant du 14 février 2006 - déplorablement décalé, piètrement vindicative et curieusement contradictoire avec la pensée d'un Voltaire pourfendeur des tendances pathologiques à la domination.
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On entend aujourd'hui par fanatisme une folie religieuse, sombre et cruelle. C'est une maladie de l'esprit qui se gagne comme une petite vérole. Les livres la communiquent beaucoup moins que les assemblées et les discours.
Il y a des fanatiques de sang-froid: ce sont les juges qui condamnent à la mort ceux qui n'ont d'autre crime que de ne pas penser comme eux (...)
Non, Rome n'a point été vaincue par des livres: elle l'a été pour avoir révolté l'Europe par ses rapines, par la vente publique des indulgences, pour avoir insulté aux hommes, pour avoir voulu les gouverner comme des animaux domestiques, pour avoir abusé de son pouvoir à un tel excès qu'il est étonnant qu'il lui soit resté un seul village.
VOLTAIRE / CANDIDE / LA P'TITE LIBRAIRIE