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EAN : 9781141535354
150 pages
Nabu Press (09/01/2010)
3.87/5   19 notes
Résumé :
La première tragédie de Voltaire,Oedipe, jouée en novembre 1718 à la Comédie française, fut aussitôt couronnée de succès. Dans cette version anticléricale du mythe d Oedipe, le mal demeure une énigme, la fatalité ne pouvant justifier la déchéance du héros. Profitant du retentissement de la tragédie de Voltaire, la Comédie italienne en propose en avril 1719 une parodie, dipe travesti, reflet burlesque qui raille le genre tragique et se plaît à souligner à l intention... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
C'est la première pièce de théâtre de Voltaire, créé alors qu'il avait à peine 24 ans, et c'est l'oeuvre qui lança vraiment sa carrière littéraire. Elle a eu un très grand succès et le Régent, bon prince, alors que certains ont considéré que la pièce contenait des attaques contre sa personne, attribue une pension à Voltaire.

Le choix du sujet est ambitieux de la part d'un jeune auteur (mais l'ambition est souvent ce qui caractérise les jeunes auteurs), Sophocle et Corneille ont donné des pièces sur ce sujet, et donc Voltaire se mesure d'emblée à de grands maîtres, et dans une série de Lettres, critique ses illustres prédécesseurs, et en particulier Sophocle, à qui il reproche la pauvreté de son sujet, le manque d'action en un mot.

Nous voilà prévenus. Voltaire agrémente sa pièce d'une intrigue amoureuse entre Jocaste et Philoctète, venu à Thèbes après la mort d'Hercule. Cela semble un peu inutile et rappelle que le XVIIIe siècle est aussi le siècle du rococo, de la surcharge, qui fait peut être le lien entre le dépouillement du classicisme et les excès et le paroxysme du romantisme.

Voltaire fut le grand dramaturge du XVIIIe siècle, joué, admiré, considéré comme incomparable. Et cette partie de son oeuvre est aujourd'hui celle qui suscite le plus de réserves, elle est peu jouée. Trop au goût de son époque, elle n'a peut être pas pu dépasser celle-ci et toucher suffisamment à l'universel. En tous les cas, cet Oedipe.

L'écriture de Voltaire est incontestablement belle, et il maîtrise fort bien le vers, surtout compte tenu de son âge. Mais ses personnages sont un peu factices, et le tout manque à mon sens de puissance dramatique. Il n'y a pas assez d'affrontements réels entre les personnages, sauf peut être la scène entre Oedipe et Philoctète, et encore là, alors que Voltaire a introduit cette intrigue amoureuse avec Jocaste, la scène ne joue pas dessus, alors qu'une rivalité, une jalousie entre les deux hommes aurait parue logique dans le contexte.

L'expression des sentiments des personnages principaux du drame semble un peu trop polie, mesurée, convenue aussi. Cela manque de fureur, de sang, de larmes. C'est à la fois chargé (intrigue) et froid et mesuré dans l'expression d'une situation pourtant horrifique.

Le XVIIIe siècle n'est décidément pas un grand siècle pour le théâtre, enfin en tous les cas pas pour la tragédie. Un certain Marivaux lui apportant un véritable génie, mais dans un tout autre registre, très éloigné.
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L'histoire d'Oedipe est connue, mais ici, l'intérêt vient de la découverte progressive par Oedipe et par Jocaste des crimes qu'ils ont pourtant commis en toute innocence - ce qui permet à Jocaste en se tuant de se proclamer innocente.
C'est d'ailleurs elle le personnage le plus marquant e la pièce. Il s'agit d'une princesse amoureuse qui a été forcée par politique d'épouser un autre, qui a abandonné son fils à sa naissance, a perdu son mari assassiné puis a été livrée à un inconnu. Cependant, son intrigue annexe avec Philoctète est secondaire, voire nuit à la dramaturgie d'ensemble. Philoctète est un personnage trop héroïque pour être intéressant, il n'est pas assez nuancé .
Enfin, c'est aussi une pièce où Voltaire critique le clergé et les superstitions du peuple, représenté par le choeur multiple et anonyme : si Jocaste et oedipe n'avaient pas cru dans les oracles délivrés par les prêtres, les catastrophes ne seraient pas arrivées.
En tout cas, une lecture qui donne envie de découvrir plus en profondeur le théâtre du XVIIIème siècle, trop négligé aujourd'hui.
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En 1718, Oedipe triomphe au théâtre. Voltaire insiste sur le caractère terrible des dieux et de leurs représentants (les prêtres, Voltaire s'attaquant, à travers eux, aux hommes de l'Église de son temps), implacables dans leur acharnement à broyer la volonté et la destiné humaine, et nous présente un Oedipe révolté par cette injustice.
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Cette pièce en vers a des accents lyriques déchirants. le personnage de Philoctete ajoute une touche passionnelle à la célèbre tragédie. Une version du grand mythe que je conseille vivement. A la fois fidèle et originale, elle vaut le détour. Belle et cruelle, elle ne s'oublie pas.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
ŒDIPE : Le voilà donc rempli cet oracle exécrable
Dont ma crainte a pressé l’effet inévitable !
Et je me vois enfin, par un mélange affreux,
Inceste et parricide, et pourtant vertueux.
Misérable vertu, nom stérile et funeste,
Toi par qui j’ai réglé des jours que je déteste,
À mon noir ascendant tu n’as pu résister :
Je tombais dans le piége en voulant l’éviter.
Un dieu plus fort que toi m’entraînait vers le crime ;
Sous mes pas fugitifs il creusait un abîme ;
Et j’étais, malgré moi, dans mon aveuglement,
D’un pouvoir inconnu l’esclave et l’instrument.
Voilà tous mes forfaits ; je n’en connais point d’autres.
Impitoyables dieux, mes crimes sont les vôtres.

Acte V, Scène 4.
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Le voilà donc rempli cet oracle exécrable
Dont ma crainte a pressé l'effet inévitable !
Et je me vois enfin par un mélange affreux,
Inceste et parricide et pourtant vertueux.
Misérable vertu, nom stérile et funeste,
Toi par qui j'ai réglé des jours que je déteste,
À mon noir ascendant tu n'as pu résister:
Je tombais dans le piège en voulant l'éviter.
Un dieu plus fort que toi m'entraînait vers le crime;
Sous mes pas fugitifs il creusait un abîme;
Et j'étais, malgré moi, dans mon aveuglement,
D'un pouvoir inconnu l'esclave et l'instrument.
Voilà tous mes forfaits ; je n'en connais point d'autres.
Impitoyables dieux, mes crimes sont les vôtres,
Et vous m'en punissez !...

Acte V, scène 6
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OEDIPE.
Tel est souvent le sort des plus justes des rois!
Tant qu'ils sont sur la terre, on respecte leurs lois,
On porte jusqu'aux cieux leur justice suprême;
Adorés de leur peuple, ils sont des dieux eux-mêmes;
Mais après leur trépas que sont-ils à vos yeux?
Vous éteignez l'encens que vous brûliez pour eux; "
Et, comme à l'intérêt l'âme humaine est liée,
La vertu qui n'est plus est bientôt oubliée.
Acte I, scène 3.
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JOCASTE.
Que je suis malheureuse!
Tu connais, chère Égine, et mon coeur et mes maux.
J'ai deux fois de l'hymen allumé les flambeaux;
Deux fois, de mon destin subissant l'injustice,
J'ai changé d'esclavage, ou plutôt de supplice;
Acte II, scène 2
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Nos prêtres ne sont pas ce qu'un vain peuple pense : Notre crédulité fait toute leur science.
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