Très belle entrée en matière pour ressentir la ville de Lisbonne, mieux comprendre sa construction, son histoire.
Je prépare un week-end dans la capitale portugaise et comme je le fais à chaque voyage, je lis quelques livres, autres que les guides touristiques. C'est une très belle occasion d'ouvrir son champ littéraire et d'apprécier Babelio.
Je remercie donc la_fleur_des_mots qui a créé la liste « Lisbonne dans la littérature » que je me suis empressée d'explorer pour y découvrir quelques perles.
J'ai commencé par «
Poème sur le désastre de Lisbonne »
De Voltaire, écrit en 1756 au lendemain du tremblement de terre de Lisbonne qui a détruit la ville à 85%. Ce désastre a fait 60 000 morts et c'est donc par un chant poétique à la mémoire des disparus que
Voltaire nous fait entrer dans l'histoire. Son écriture en vers donne une force, un sens aux mots, hors du commun :
Cent mille infortunés que la terre dévore,
Qui, sanglants, déchirés, et palpitants encore,
Enterrés sous leurs toits, terminent sans secours
Dans l'horreur des tourments leurs lamentables jours !
Mais ce poème est bien plus que cela.
Voltaire fait appel à la conscience collective, au regard porté sur les événements et à la recherche d'explications sur ce malheur, en écrivant :
Lisbonne est abîmée, et l'on danse à Paris.
Tranquilles spectateurs, intrépides esprits,
De vos frères mourants contemplant les naufrages,
Vous recherchez en paix les causes des orages :
Mais du sort ennemi quand vous sentez les coups,
Devenus plus humains, vous pleurez comme nous.
Pour
Voltaire, le séisme de Lisbonne est la consécration du doute. Comment croire en Dieu devant tant de souffrance ? :
Je désire humblement, sans offenser mon maître,
Que ce gouffre enflammé de soufre et de salpêtre
Eût allumé ses feux dans le fond des déserts.
Je respecte mon Dieu, mais j'aime l'univers.
C'est donc un poème philosophique qui valut quelques critiques à
Voltaire. Ce texte a beaucoup plus d'importance que ce que je pensais a priori. Quand
Voltaire écrit « Un jour tout sera bien, voilà notre espérance », il met l'homme et la quête du sens de la vie sur terre au centre de ses préoccupations.
Pour mon voyage, j'ai également retenu que le séisme du 1er Novembre 1755 marque encore la ville car sa reconstruction explique l'unité architecturale qui fait de Lisbonne la seule capitale du 18ème siècle en Europe de l'Ouest.