Bas les armes !

Nous sommes en 1859, et Matha a 17 ans. Elevée et issue d'un milieu aristocratique, elle grandit au sein d'une éducation basée sur l'amour de la Patrie et qui inculque, dés le plus jeune âge, à l'enfant, l'idée que la guerre est inévitable, fatale et qu'il faut défendre sa Patrie corps et âme. Cela va même jusqu'à espérer à tous les engagés la mort au champ d'honneur. Il est également vrai que les jeunes filles souhaitent aussi participer à la guerre et sont fières de voir partir les hommes sur les champs de bataille et rêvent de combattre à leurs côtés et de porter les armes. C'est dans ce contexte que Martha va évoluer. Très douée pour les études, instruite et intelligente, elle lit énormément et se cultive. A 18 ans, elle se marie avec le lieutenant Arno et de cette union va naître son premier enfant, un fils Rudolph. Très vite la guerre est déclarée et Arno sera tué et ne reviendra jamais. Martha va découvrir les affres de la guerre, l'atrocité des champs de bataille, la souffrance et l'impuissance face à ces guerres atroces. Martha se met à détester la guerre et veut le meilleur pour son fils afin qu'il ne connaisse jamais ces horreurs et un sentiment de protection et de révolte va germer en elle jusqu'à s'opposer aux idées portées par son père, général de l'Armée. Ces lectures vont aussi l'aider à comprendre que ce sentiment d'horreur pour la guerre est un souffle qui va l'animer tout au long de sa vie pour oeuvrer pour la paix. Elle se remarie avec le lieutenant Frédéric Tilling qui va partager ses idées et lorsqu'à son tour il partira pour la guerre, il lui ouvrira les yeux sur les mutilations, les atrocités des champs de bataille où les hommes ne sont plus que de la chair à canon. Très engagée et investie elle suivra la croix rouge sur les champs de bataille pour retrouver son mari et c'est à ce moment que jusqu'à la fin de sa vie elle militera pour la paix. La tâche est rude dans une société autrichienne où les guerres sont souhaitées et appelées pour grandir le pays, et où l'orgueil national conduit toujours à cette notion de donner sa vie pour la nation et mourir avec les honneurs. La place et l'avis des femmes doivent correspondre et mener à l'accomplissement de ce devoir pour leurs hommes.
Ce roman est magnifique, éprouvant, époustouflant, et c'est une ode à la paix. Une merveilleuse histoire d'une femme qui ose s'opposer à la guerre, l'écrire , le clamer, se battre tout à travers son histoire, sa vie qui va passer par des moments tragiques mais aussi émouvants, de bonheur, de joie, de peine et de larmes mais par dessus tout un hymne à l'amour et à la Paix. Ici, le titre du livre prend tout son ampleur " Bas les armes".
Extrait page 273 : " Il faut que la guerre disparaisse!" Cette pensée devenait chez moi une idée fixe.
L'écriture de Bertha von SUTTNER vous absorbe et vous porte tout au long de cette vie grandiose de Martha en vous faisant prendre conscience des atrocités d'une guerre juste pour la quête de terres et l'accomplissement du patriotisme. En lisant ce livre, sa préoccupation de paix prend tout son sens et son ampleur et on se dit en terminant "Quel roman!" et un sentiment de satisfaction s'installe en pensant : Quelle grande dame engagée qui a lutté tout sa vie avec tant d'énergie pour la Paix. On ne s'étonne pas alors du succès mondial de cette oeuvre et on se félicite pour elle qu'elle fût la première femme lauréate du prix Nobel de la Paix.
Merci beaucoup aux Editions Turquoise pour cette découverte édifiante

Aristocrate et militante Bertha von Suttner fut la première femme militante Prix Nobel de la PAIX en 1905
Elle croit longtemps que les sous estimant la puissance des nationalismes , que les peuples aspirent à la paix et que seuls les gouvernements désirent la guerre

Son engagement pacifiste s'accompagne d'un combat résolu contre l'antisémitisme . et s'engage aussi auprès des dreyfusards ...Les Féministes l ont un peu oubliés

elle laisse des oeuvres aux titres prophétiques tels que la barbarisation de l'air en 1913