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Critique de isanne


Un "autre" monde advenu après le Déclin, vers 2120, au lendemain d'une catastrophe écologique ou du moins l'exploitation non réfléchie de la terre.
Un monde ultra féminisé. Les femmes sont bien plus nombreuses que les hommes : tout se lit, se dit au féminin comme une dominance, un besoin de nier la part masculine des vies.
Un monde qui semble avoir trouvé une paix relative au lendemain d'affrontements de pouvoirs.

Lisbeï va être notre guide dans cette société. de l'"enfante" qu'elle est jusqu'à la jeune femme, c'est par ses yeux et ses réactions, en tout cas en suivant ses pas et son esprit que nous allons découvrir Béthély, terre où elle vit et plus tard les autres régions-provinces qui finalement ont toutes une façon personnelle de vivre et ont leurs propres règles qui régissent la vie au sein du groupe.

Lisbeï, née pour devenir La Capte (celle qui prend les décisions pour tous) et éduquée à cette fin et qui devra fuir Béthély, au moment où il sera évident qu'elle ne peut porter d'enfant, période où elle découvre également des documents qui peuvent remettre en cause le dogme religieux sur lequel repose l'évolution des sociétés précédentes pour arriver à celle qui est la sienne...


C'est un récit lent, qui détaille la vie de Lisbeï, son mode d'éducation, ce qui est attendu de sa personne, quel sera son rôle et donc toute l'histoire de la société dans laquelle elle évolue Puis vient l'éloignement, la recherche pour essayer de trouver une "vérité" face aux documents qui viennent contredire une croyance jusque là inébranlable.

Ce qui est frappant à Béthély, par rapport aux autres provinces, c'est le peu de sentiments qui sont échangés : les enfants sont conçus sans amour, sont élevés en pouponnière, les mères sont absentes, les pères n'existent pour ainsi dire pas, on ne s'attache pas aux enfants parce qu'ils peuvent mourir très vite et le chagrin ne doit pas être.
Il faut toujours enfanter pour que la lignée perdure...
Et finalement, ce manque d'affection, j'ai eu l'impression qu'il contaminait tout le récit et toute la vie de Lisbeï. Elle éprouve, petite fille, une affection immense pour sa demi-soeur mais en sera éloignée et finalement, toute sa vie durant, elle n'aime que très peu et ne s'aperçoit pas qu'on peut l'aimer, l'apprécier... C'est terrifiant.
Aussi quand la remise en cause du dogme vient ébranler les croyances de chacune, il n'est pas très étonnant de voir le déni de la majorité : tout est si fragile et si peu étayé de valeurs humaines pour ne pas parler d'humanisme. Tout comme, l'exploration envisagée de terres encore jamais visitées ne provoque aucun enthousiasme : pourquoi aller vers d'autres peuples, d'autres Cultures ? Pourquoi tendre une main, espérer une rencontre alors que la société reste finalement source d'égoïsme. Même celles qui vivent en couple ne semblent pas conjuguer les mot "amour" au quotidien et dans le temps.

Un livre assez déstabilisant qui m'a mise mal à l'aise. Une lecture parfois laborieuse et quelques touches surprenantes comme la référence au "Petit Prince" de Saint-Exupéry, la mythe de Pénélope, l'évocation d'Ys, la cité engloutie et la description d'une religion qui reprend, au féminin, les grands traits du Christianisme…

Je m'attendais davantage à un récit sur la question d'un avenir face à un non respect de ce que nous possédons, ressources, nature et plus imaginatif…

J'aurais souhaité être plus enthousiaste pour terminer…


Mais je remercie Babélio et les éditions Folio qui m'ont permis de lire cette écrivaine !
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