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EAN : 9782290006603
344 pages
J'ai lu (29/11/2007)
3.66/5   116 notes
Résumé :
Voici l'histoire d'une rencontre entre deux hommes solitaires, maigrichons et plus tout jeunes. Le premier, Kilgore Trout, obscur auteur de science-fiction, passe ses soirées à prédire l'apocalypse à son seul ami, Bill, une perruche. Quant à Dwayne Hoover, riche concessionnaire Pontiac dont l'unique compagnon est un chien nommé Sparky, il est sur le point de perdre la tête. Lorsque Kilgore Trout rencontre Dwayne au cours d'un festival, il lui offre l'un de ses roman... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Quoi de plus logique, de commencer la lecture de Kurt Vonnegut Jr par le petit déjeuner?
Ce Breakfast du champion a été, pour Horusfonck-des-critiques-des-livres-qu'il-a-lu, un sacré gueuleton!.. Et illustré par l'auteur, en plus!
L'ami Kurt emmène le lecteur dans les maux d'une Amérique taraudée par ses démons: le fric, la guerre, le racisme, la destruction de l'environnement... Son porte-parole, son porte-drapeau de la loose anti-conformiste, c'est Kilgore Trout l'écrivain aux innombrables textes publiés-cachés dans des revues cochonnes!
Et voilà Kilgore Trout envoyé, au gré de la fantaisie halluciné de son créateur, dans un improbable festival culturel ... D'ailleurs, ledit créateur (The autor himself!) participe à cet évènement bouffon lors duquel ses personnages lui échappent parfois!..
Alors, mille merci, Kurt, pour cette descente déjantée qui m'enjoint de continuer à parcourir les chemins de votre oeuvre!


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Totalement déjanté !
Alors que la plupart des romanciers tente de rendre réaliste leur propos, de se rapprocher le plus possible de leurs personnages, d'inciter à l'empathie, à le rendre vivant, sensible, réel, Kurt Vonnegut essaie au contraire de s'en éloigner, de maintenir une distance, tel un écrit d'anthropologue, ce livre est raconté comme s'il était destiné à un public qui ne connaît rien aux humains, vu de l'extérieur de l'humanité, et semble écrit par quelqu'un qui découvre cette humanité (ou inhumanité) d'un oeil totalement neuf et naïf, en même temps que le lecteur. le style est lapidaire, scientifique, sans la moindre emphase, contenant des valeurs numériques (chaque personnage masculin est présenté par les mensurations de son pénis), chaque détail a droit a une explication, même (surtout) si cela n'apporte rien au récit.
Pour cela, il parsème son récit de remarques d'une drôlerie cynique et effrayante et rehausse son propos de petites illustrations, pour vous dire à quoi ressemble une poule ou une pomme, ou pour visualiser les blousons de l'Université de la cacahuète. Il se focalise sur quelques détails sans importance, il apporte autant de soin aux personnages secondaires que principaux, car il échafaude une théorie comme quoi, il n'y aurait pas de personnages secondaires ou principaux : “Quand je compris ce qui faisait de l'Amérique une nation si dangereuse et malheureuse d'individus qui n'avaient plus aucun rapport avec la réalité, je pris la décision de tourner le dos aux histoires. J'écrirais sur la vie. Chaque personnage aurait strictement la même importance que n'importe quel autre. Tous les faits pèseraient aussi le même poids. Rien ne serait laissé de côté. Aux autres d'apporter de l'ordre au chaos. Moi, j'apporterais du chaos à l'ordre, comme je crois y être parvenu.” Et il y parvient parfaitement. Mais ces détails qui ne vont pas faire avancer l'intrigue, bien au contraire, vont par leur accumulation pointer du doigt une société vraiment très étrange, notre société.
On va aussi rencontrer au fil de la lecture un certain nombre de résumés de romans de Kilgore Trout, tous plus déjantés les uns que les autres.
Ce roman est un délire schizophrène totalement délirant : Kurt Vonnegut Jr. s'est créé une alter-ego écrivain de science fiction qui devient personnage de son roman alors que lui même, Kurt Vonnegut Jr. devient lui aussi un personnage dans son roman.
Je me demande si Kurt Vonnegut Jr. n'est pas le plus grand cinglé de la littérature.
Il se pose en démiurge, en prométhée sur ses personnages et tient à nous rappeler qu'il détient le droit de vie ou de mort sur eux, de façon purement gratuite et anodine : “J'aurais pu le tuer, et son pilote aussi, mais je leur laissai la vie sauve. Ainsi leur avion se posa-t-il sans incident”.
Bref, j'ai ri, je me suis éclaté, j'en viens même à vouer une véritable vénération pour cet auteur très particulier.
Dans cette histoire, on se demande qui est le plus fou, Dwayne Hoover qui le deviendra effectivement au cours de ce récit, Kilgore Trout qui écrit des romans tous plus bizarres les uns que les autres, Kurt Vonnegut Jr. lui-même, qui se pose donc en démiurge sur tout ceci, ou carrément toute la société américaine, pour ne pas dire l'humanité toute entière, et d'ailleurs, je crois que je ne me sens pas très bien non plus...
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Il y a quelques années, ma lecture du roman « Abattoir 5 » de Kurt Vonnegut m'avait enthousiasmée. J'avais trouvé ce texte absolument remarquable, brillant, tant sur la forme que sur le fond. Pourtant, depuis je ne m'étais pas attelée à une autre lecture de Vonnegut. Je m'y colle enfin avec « le breakfast du champion ».

Je n'étais pas peu fière, à l'époque de ma lecture d'«Abattoir 5 », d'avoir réussi à proposer un petit résumé de ce roman pourtant déstructuré et inclassable. Je ne vais pas réitérer l'exploit avec « le breakfast du champion ». Ce bouquin est impossible à résumer. Il y a bien un fil narratif mais le récit part dans tellement de directions et utilise des procédés narratifs tellement originaux qu'il serait réducteur de tenter de limiter le roman de Vonnegut à cette intrigue.
Le ton d'«Abattoir 5 » était plutôt sombre, difficile d'évoquer Dresde massacrée en se prêtant à la rigolade. le ton du « Breakfast du champion » est nettement plus léger, même si l'auteur se sert de son récit pour pointer du doigt les travers de l'Amérique. Mais il le fait avec une ironie, un cynisme et un humour qui rendent cette lecture très drôle.
Mais le plus remarquable dans ce texte, c'est l'audace dont fait preuve Vonnegut. L'auteur se permet toutes les fantaisies narratives, c'est bien simple je n'avais jamais lu quelque chose comme ça. Non seulement le fil narratif est très ténu mais en plus on en connait les tenants et les aboutissants depuis le départ. Ensuite, Vonnegut s'attache à ne respecter aucune des règles qui régissent l'écriture de récits. le voyage du héros et le monomythe, très peu pour Vonnegut, il dynamite les conventions littéraires. Ainsi, il va s'amuser à se perdre dans des détails, rappelant au lecteur ce qu'est une cigogne par exemple, va parsemer son récit de petits dessins qui n'apportent rien à l'intrigue, va décrire la taille du pénis de chaque personnage masculin, va dire que ce qu'il a raconté quelques pages auparavant n'est pas très crédible, etc… Vonnegut se permet aussi l'audace suprême de se placer lui-même dans le récit, mais d'une façon totalement inédite. le récit va plus loin que la classique mise en abyme, je trouve qu'on se rapproche plus de ce qu'au cinéma on appelle « briser le 4ème mur » sauf que là l'auteur ne s'adresse pas seulement à son lecteur mais aussi à ses personnages. Cela donne l'impression que l'auteur s'adresse aux personnages du roman qu'il est en train d'écrire au moment même où il le fait, comme si ce roman n'avait presque pas d'existence et était une sorte d'entité mouvante, informelle. Ce livre est tout simplement dingue.

Cette seconde lecture de Vonnegut m'a réjouie. J'ai adoré me faire promener par l'auteur dans ce récit satirique où l'absurde le dispute à l'audace formelle. Evidemment, je lirai d'autres bouquins du Monsieur.
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Je m'attendais à lire un roman de Sf et bien pas du tout! C'est un joyeux mélange de pamphlet anti-étasunien, de critique sociale et de réflexion sur l'acte d'écriture. L'intrigue avance par ricochets, en très courts chapitres, et en rebondissant sur un mot ou une idée. Cela donne un texte alerte, dévastateur et extrêmement drôle. Pourtant ce n'est pas uniquement un roman comique : la mise en abyme qui fait se rencontrer l'écrivain et sa création donne à tout ce patchwork délirant une cohérence et une profondeur remarquable.
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En 100-150 mots, pourquoi ce livre?
Un jour, je ne savais plus quoi lire. Je suis allé sur internet pour voir une liste de grands auteurs américains. Sur cette liste apparaissait Kurt Vonnegut et on suggérait son livre Abattoir 5. J'ai trouvé que le livre était bon, plutôt étrange et un peu dur à suivre. Malgré tout, je voulais donner une autre chance à cet auteur. Cette chance est apparue l'hiver passé lorsque je cherchais un livre pour le temps des fêtes et que je ne savais pas quoi prendre. J'ai vu le livre Déjeuner des champions dans la section des livres de poche. On parlait aussi de ce livre sur le site internet que j'avais jadis consulté. Dès les premières pages j'ai trouvé le livre génial et depuis, j'ai lu tous les livres de l'auteur.
En 75-100 mots, un premier aspect qui m'a plu :
L'humour incroyable de l'auteur. Tout est absolument drôle dans ce livre. Les personnages sont drôles, leurs actions sont drôles, les décors sont drôles, etc. le ton pince-sans-rire de l'auteur ajoute aussi une touche humoristique incroyable au livre, comme à tous ses autres livres d'ailleurs. L'auteur agrémente son histoire d'illustrations qui ajoutent une autre couche de comique au livre. Par exemple, il mentionne qu'un personnage mange un hamburger, il explique ce qu'est un hamburger et dessine une vache pour qu'on comprenne bien ce qu'est un boeuf. C'est complètement idiot et drôle. Ça ne m'en prend pas beaucoup pour rire dans la vie.
En 75-100 mots, un second aspect qui m'a plu :
Un autre aspect complètement disjoncté des livres de Kurt Vonnegut est son style d'écriture. On retrouve ce style dans le petit-déjeuner des champions. Ce style consiste entres autres à faire des centaines de détours et de longues parenthèse avant d'en arriver au point. Ce style apparaît aussi dans la façon dont il décrit ses personnages. Il mentionne le nom d'un personnage et donne quelques bribes d'information sur celui-ci. Ensuite, on n'entend plus parler de ce personnage avant 200 pages et on comprend alors pourquoi l'auteur en a parlé et son rôle dans l'histoire. Bref, le style complètement unique de Kurt Vonnegut est un point fort du livre.
En 75-100 mots, aspect qui m'a moins plu :
Ce n'est pas facile de trouver un aspect négatif dans le petit-déjeuner des champions. Peut-être peut-on dire que l'auteur étire trop la sauce. À un certain point, je me suis demandé ce qui se passait dans l'histoire et j'ai perdu un peu le fil. Cependant, Kurt Vonnegut est tellement original que j'étais content que l'histoire s'étire et tourne en rond pour pouvoir continuer à le lire. Finalement, le seul aspect négatif du livre, c'est qu'il ait une fin.
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critiques presse (1)
Lexpress
30 juillet 2014
Deux lectures revigorantes, deux rasades d'intelligence en lignes, pour une verve qui résonne toujours dans le monde actuel. De ces lectures dont on ressort toujours plus confiants en le pouvoir de la fiction.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Patty Keene était volontairement bête, ce qui était le cas de la plupart des femmes de Midland City. Les femmes avaient toutes un grand cerveau car elles étaient de grands animaux, mais elles ne l'utilisaient pas beaucoup pour la raison suivante : les idées inhabituelles pouvaient être cause d'inimitié, et les femmes, si elles aspiraient à un minimum de confort et de sécurité, avaient besoin du maximum d'amis possible.
Ainsi, dans l'intérêt de leur propre survie, s'efforçaient-elles de devenir des machines à consentir plutôt que des machines à penser. Tout ce que leur cerveau avait à faire était de découvrir ce que pensaient les autres, puis elles pensaient la même chose à leur tour.
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Fred T. Barry écrivait ces publicités lui-même, et il prédisait à l'époque que des appareils Robo-Magic de toutes sortes seraient un jour capables d'effectuer ce qu'il appelait "toutes les tâches de Nègre au monde", c'est-à-dire porter et nettoyer et cuisiner et laver et repasser et garder les enfants et s'occuper de la saleté.
La mère adoptive de Dwayne n'était pas la seule femme blanche à grincer des dents face à ce type de tâche. Ma propre mère était pareille, ainsi que l'était ma sœur, paix à son âme. Toutes les deux refusaient catégoriquement les tâches de Nègre.
Les hommes blancs n'en voulaient pas non plus, bien sûr. Ils appelaient cela des "tâches féminines", et les femmes appelaient cela des "tâches de Nègre".
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1492.
Les instituteurs expliquaient aux enfants qu'il s’agissait là de l'année où leur continent avait été découvert par les êtres humains. En réalité, des millions d'êtres humains vivaient déjà des vies pleines et créatives sur ce continent en 1492. Il s'agissait simplement de l'année pendant laquelle des pirates venus de la mer s'étaient mis à les tromper et à les piller et à les tuer.
Voici un autre exemple d'absurdité malfaisante qu'on enseignait aux enfants : les pirates avaient fini par fonder un gouvernement, devenu flambeau de la liberté pour tous les êtres humains où qu'ils se trouvent. Les enfants pouvaient contempler des images et des statues du prétendu flambeau imaginaire. C'était une sorte de cône de glace en flammes.
En fait, les pirates les plus impliqués dans la création du jeune gouvernement possédaient des esclaves humains. Ils se servaient des êtres humains comme de machines, et, même après que l'esclavage eut été aboli, parce que c'était tout de même bien embarrassant, eux et leurs descendants continuèrent à considérer les êtres humains ordinaires comme des machines.
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J’ai tendance moi aussi à considérer les êtres humains comme de gros tubes à essai, en matière plastique, remplis à l’intérieur de substances chimiques en réaction.
J’ai vu, dans mon enfance, des tas de gens qui avaient des goitres. Dwayne Hoover, le vendeur de Pontiac qui sera le héros de cette histoire, en a certainement vu lui aussi. Ces pauvres habitants de la Terre sont affligés d’enflures de la thyroïde si prononcées qu’on dirait que des zucchinis leur poussent dans la gorge.
Afin d’être à même de vivre comme tout le monde, il ne leur restait qu’une chose à faire : absorber chaque jour une dose d’iode d’un millionième de cm3.
Ma mère elle-même s’est démoli le cerveau à force d’absorber des somnifères qui étaient censés lui procurer des nuits calmes.
Quand je me sens déprimé, j’avale une petite pilule et je me trouve de nouveau en forme.
Et ainsi de suite.
C’est pourquoi, quand je crée un personnage de roman, je suis fortement tenté de penser qu’il est comme il est à cause de petites erreurs de connexion, ou du fait des quantités microscopiques de substances chimiques qu’il a avalées, ou oublié d’avaler, justement ce jour là.

I tend to think of human beings as huge, rubbery test tubes, too, with chemical reactions seething inside. When I was a boy, I saw a lot of people with goiters. So did Dwayne Hoover, the Pontiac dealer who is the hero of this book. Those unhappy Earthlings had such swollen thyroid glands that they seemed to have zucchini squash growing from their throats.
All they had to do in order to have ordinary lives, it turned out, was to consume less than one-millionth of an ounce of iodine every day.
My own mother wrecked her brains with chemicals, which were supposed to make her sleep.
When I get depressed, I take a little pill, and I cheer up again.
And so on.
So it is a big temptation to me, when I create a character for a novel, to say that he is what he is because of faulty wiring, or because of microscopic amounts of chemicals which he ate or failed to eat on that particular day.
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– Bill, dit-il, je t’aime vraiment beaucoup, et en grand ponte de l’univers que je suis, je vais exaucer tes trois vœux les plus chers.
Il ouvrit la porte de la cage, chose dont Bill aurait été incapable même dans ses rêves les plus fous.
Bill s’envola et alla se poser sur le rebord de la fenêtre. Il posa sa petite épaule contre la vitre. Il n’y avait qu’une mince épaisseur de verre entre Bill et le plein air. Bien que Trout travaillât dans la fenêtre anti-tempête, son humble demeure n’en avait point.
– Ton deuxième vœux est sur le point d’être exaucé, dit Trout, et de nouveau il fit quelque chose dont Bill aurait été incapable.
Il ouvrit la fenêtre. Mais l’ouverture de la fenêtre fut une affaire si terrifiante pour la perruche que celle-ci fila se réfugier dans sa cage.
Trout referma la porte de la cage et la verrouilla.
– Je n’ai jamais vu quiconque faire un usage aussi intelligent de ses trois vœux, dit-il à l’oiseau. Tu t’es arrangé pour qu’il te reste un vœu qui en vaille la peine… sortir de la cage.

“Bill,” he said, “I like you so much, and I am such a big shot in the Universe, that I will make your three biggest wishes come true.” He opened the door of the cage, something Bill couldn’t have done in a thousand years.
Bill flew over to a windowsill. He put his little shoulder against the glass. There was just one layer of glass between Bill and the great out-of-doors. Although Trout was in the storm window business, he had no storm windows on his own abode.
“Your second wish is about to come true,” said Trout, and he again did something which Bill could never have done. He opened the window. But the opening of the window was such an alarming business to the parakeet that he flew back to his cage and hopped inside.
Trout closed the door of the cage and latched it. “That’s the most intelligent use of three wishes I ever heard of,” he told the bird. “You made sure you’d still have something worth wishing for—to get out of the cage.”
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Videos de Kurt Vonnegut Jr (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Kurt Vonnegut Jr
Le nouveau roman de l'écrivain américain, CHINATOWN, INTERIEUR (éditions Aux forges de Vulcain) est en librairie, traduit par Aurélie Thiria-Meulemans.
C'est l'histoire d'un Américain d'origine asiatique qui essaie de trouver sa place dans la société américaine. Et, comme on est dans la patrie d'Hollywood, Yu raconte cette épopée sous la forme d'une quête du rôle idéal. Car le rêve de toujours du héros c'est de devenir Mister Kung Ku : il a vu la série à la télé quand il était petit, et c'est son but dans la vie. Sauf que plus il monte les échelons, plus il comprend que Mister Kung Fu n'est qu'un autre rôle qu'on veut lui coller parce qu'il est asiatique. C'est un roman high-concept écrit sous la forme d'un scénario : le héros n'est ni « je » ni « il » mais il est désigné par un « tu ». Lé héros suit le script qui peint sa vie comm eune série télé en mélangeant les genres : la bonne vieille série policière, avec un flic noir et une flic blanche et une grande tension amoureuse entre les deux, des scènes de kung fu, et on finit sur une superbe scène de court drama où l'Amérique se retrouve jugée pour son traitement de la communauté asiatique. Un roman virtuose, drôle et attachant : un Lala Land sauce aigre-douce.
Avis de la presse américaine :
« Charles Yu, habite à Irvine près de Los Angeles, et a déjà écrit pour la série Westworld (HBO) ainsi que pour d'autres séries sur FX et AMC, raconte que l'histoire a été en partie inspirée de sa propre expérience de fils d'immigrés taïwanais ayant grandi en Californie. « J'avais en quelque sorte toujours l'impression que je ne savais pas vraiment où était ma place », nous confie-t-il en parlant de son enfance à Los Angeles. « Je n'ai jamais eu la sensation d'être au milieu de l'action. Et j'ai senti que c'était peut-être non seulement une façon de penser à ce que vivent les américains d'origine asiatique, mais que ça pourrait aussi être un prisme à travers lequel observer les dynamiques raciales dans un sens plus large. » (LA TIMES)
« Interior Chinatown […] m'a rappelé le mélange d'humour et de sincérité que l'on trouve dans les nouvelles de George Saunders, dans les jeux métafictifs de Mark Leyner ou dans des films comme The Truman Show. » (The New York Times)
« Ce roman examine la réalité quotidienne des Américains d'origine asiatique, cette impression d'être à jamais des étrangers dans ce pays, une minorité qui ne sera jamais actrice d'une nation blanche et noire. » (The New Yorker)
« Ce roman est génial. Non seulement l'intelligence de sa structure et de ses métaphores est impressionnante, mais le message implicite derrière l'histoire de Willis Wu témoigne avec précision de ce que signifie non pas uniquement être asiatique aux États-Unis, mais plus largement, ne pas être blanc aux États-Unis. Quiconque voulant tenir une conversation critique et engagée sur les races aux États-Unis se doit de lire Interior Chinatown, qu'il soit américain d'origine asiatique ou non. le message de Charles Yu sur notre propre emprisonnement dans des rôles raciaux spécifiques est un message radical qui mérite d'être entendu. » (The Crimson)
« Il y a quelque chose, chez Yu, un côté ludique et cérébral comme de Jonathan Lethem, un côté triste et résigné, comme chez Kurt Vonnegut, un côté très “dickien” dans son refus paranoïaque de la société de consommation. Mais il y a aussi chez lui une sensibilité unique, originale, notamment quand il parvient à mêler, sous l'apparence de la simplicité, et au travers de personnages apparemment passifs, l'humour au plus profond pathos. » (The San Francisco Chronicle)
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