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Citations sur Nuit mère (Nuit noire) (53)

« Nous sommes ce que nous feignons d’être, aussi devons-nous prendre garde à ce que nous feignons d’être. »
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En ami du tribunal qui jugera Eichmann, je fais part de mon opinion selon laquelle Eichmann est incapable de faire la différence entre le bien et le mal – que non seulement le bien et le mal, mais aussi le vrai et le faux, l’espoir et le désespoir, la beauté et la laideur, la bonté et la cruauté, la comédie et la tragédie, sont tous traités sans distinction par l’esprit d’Eichmann, comme de la grenaille dans un clairon.
Mon cas est différent. Je sais toujours quand je mens, suis capable d’imaginer les conséquences cruelles de mes mensonges pour quiconque y aura cru, ai conscience que la cruauté est un mal. Il me serait aussi difficile de mentir sans m’en rendre compte que d’évacuer un calcul rénal sans m’en apercevoir.
S’il existe une autre vie après celle-ci, j’aimerais volontiers, dans la prochaine, être le genre de personne dont on peut véritablement dire : “Pardonnez-lui – il ne sait pas ce qu’il fait.”
On ne saurait en dire autant dans ma vie d’aujourd’hui.
Mon seul avantage à connaître la différence entre le bien et le mal, pour autant que je sache, est que je peux parfois rire là où les Eichmann ne voient rien de drôle.

As a friend of the court that will try Eichmann, I offer my opinion that Eichmann cannot distinguish between right and wrong—that not only right and wrong, but truth and falsehood, hope and despair, beauty and ugliness, kindness and cruelty, comedy and tragedy, are all processed by Eichmann’s mind indiscriminately, like birdshot through a bugle.
My case is different. I always know when I tell a lie, am capable of imagining the cruel consequences of anybody’s believing my lies, know cruelty is wrong. I could no more lie without noticing it than I could unknowingly pass a kidney stone.
If there is another life after this one, I would like very much, in the next one, to be the sort of person of whom it could truly be said, “Forgive him—he knows not what he does.”
This cannot be said of me now.
The only advantage to me of knowing the difference between right and wrong, as nearly as I can tell, is that I can sometimes laugh when the Eichmanns can see nothing funny.
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Sonderkommando signifie détachement spécial. À Auschwitz, cela signifiait en effet un détachement très spécial, composé de prisonniers dont la fonction était d’escorter les condamnés jusqu’aux chambres à gaz, puis d’en retirer les corps. Quand le travail était terminé, les membres du Sonderkommando étaient tués à leur tour. La première fonction de leurs successeurs était de se débarrasser de leurs dépouilles.
Gutman me dit qu’en fait, de nombreux hommes se portaient volontaires au Sonderkommando.
— Pourquoi ? lui demandai-je.
— Si vous écriviez un livre sur le sujet, dit-il, et que vous apportiez la réponse à cette question, ce “Pourquoi ?”... vous auriez là un très grand livre.
— Vous connaissez la réponse ?
— Non. Et c’est pourquoi je donnerais une grosse somme d’argent pour un livre qui la contient.
— Aucune idée ?
— Non, dit-il en me regardant droit dans les yeux. Même si j’étais de ceux qui se sont portés volontaires.

Sonderkommando means special detail. At Auschwitz it meant a very special detail indeed—one composed of prisoners whose duties were to shepherd condemned persons into gas chambers, and then to lug their bodies out. When the job was done, the members of the Sonderkommando were themselves killed. The first duty of their successors was to dispose of their remains.
Gutman told me that many men actually volunteered for the Sonderkommando.
“Why?” I asked him.
“If you would write a book about that,” he said, “and give the answer to that question, that ‘Why?’—you would have a very great book.”
“Do you know the answer?” I said.
“No,” he said. “That is why I would pay a great deal of money for a book with the answer in it.”
“Any guesses?” I said.
“No,” he said, looking me straight in the eye, “even though I was one of the ones who volunteered.”
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Mon beau-père avait été placé sur un tabouret d'une dizaine de centimètres. La corde lui avait été passée autour du cou et tendue fermement autour d'une branche de pommier en bourgeons. Le tabouret lui avait été ensuite retiré d'un coup de pied. il avait pu danser sur la pointe des pieds pendant qu'il s'étranglait.
Bien fait ?
Il avait été ranimé huit fois et pendu neuf.
Ce n'est qu'après la huitième pendaison que c'était envolé ce qui lui restait de courage et de dignité. ce n'est qu'après la huitième pendaison qu'il s'était comporté comme un enfant martyrisé.
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Le lièvre de l'histoire dépasse une fois de plus la tortue de l'art.
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Nous ne sommes pas autre chose que l’image que nous donnons de nous-mêmes ; alors mieux vaut y regarder à deux fois avant de se choisir une image.
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Je n’arrive pas à penser dans une logique de frontières. Ces lignes imaginaires me sont aussi irréelles que les elfes et les lutins. Je n’arrive pas à croire qu’elles marquent la fin ou le début de quoi que ce soit d’importance réelle aux yeux de l’âme humaine. Les vertus et les vices, les plaisirs et les peines traversent les frontières à leur gré.
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J’avais espéré, comme radiodiffuseur, me limiter au burlesque, mais nous vivons dans un monde où le burlesque est un art difficile, avec tant d’êtres humains si réticents à rire, si incapables de penser, si avides de croyance et de rogne et de haine.
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Les mensonges prononcés au nom de l’effet artistique (au théâtre, par exemple, et dans les confessions de Campbell, peut-être) sont parfois, dans un sens plus profond, les formes de vérités les plus envoûtante
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“Les bonnes raisons de se battre ne manquent pas, dis-je, mais rien ne justifie jamais la haine sans réserve, l’idée que Dieu Tout-Puissant partage cette haine. Où est le mal ? C’est cette part importante en tout homme qui voudrait haïr sans limites, qui voudrait haïr avec Dieu à ses côtés. C’est cette part en tout homme qui trouve un tel charme à toutes sortes de laideurs.
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