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Michel Pétris (Traducteur)
EAN : 9782264013408
284 pages
Christian Bourgois Editeur (12/02/1993)
3.91/5   17 notes
Résumé :
Seul dans sa cellule, surveillé jour et nuit, Howard Campbell junior attend la sentence des Israéliens. Mais Campbell est-il coupable ? Est-il vraiment l'Américain nazifié qui, de Berlin, lançait sur les ondes l'appel à la solution finale, le premier propagandiste du Reich après Goebbels ? N'est-il pas plutôt un espion infiltré par les Alliés au coeur même de l'empire hitlérien ? Pour le public américain, c'est le meilleur roman de Kurt Vonnegut Jr.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Une fois de plus, je ressors complètement décontenancé d'une lecture d'un roman de Kurt Vonnegut Jr. Est-ce un roman sur les crimes de guerre de l'Allemagne, un roman d'espionnage ? Comme d'habitude, il ne faut pas se fier aux apparences. Qui est Howard Campbell junior, allemand d'origine américaine, star de la radio, propagandiste de renom pendant le Reich, cadre du parti nazi ou espion au service des USA ? Il importe peu à Kurt Vonnegut Jr. de répondre à ces questions, comme d'habitude, son roman est un questionnement sur la nature humaine, et surtout sur la notion de libre arbitre, son cheval de prédilection.
Howard traverse sa propre histoire personnelle comme un touriste, ses relations aux autres ne tiennent qu'à un fil, les apparences ne reflètent jamais la réalité, la question de la culpabilité est faussée, parce que Howard ne fait que jouer le rôle de sa vie tel un acteur blasé de série B, sans émotions, sans passions, en réalité, il ne maîtrise rien. le récit nous entraîne dans l'absurdité de la vie, drôle, cynique, perturbante. le style est froid, le récit est construit comme si Howard rédigeait son autobiographie en attendant son jugement pour crime de guerre en Israël, un récit presque sans âme, car il est bien incertain qu'il en possède une, d'ailleurs, le bien et le mal existent-ils vraiment ? Kurt Vonnegut Jr est un auteur à part, du genre doux dingue, il me fait à chaque fois penser à cet autocollant que mon frère avait acheté en Angleterre quand nous étions enfants qui disait ceci : “Y-a-t'il de la vie intelligente sur terre ? Oui, mais je ne fais que visiter.” ça pourrait être sa devise. On pourrait lui reprocher de ne pas procurer d'émotions avec ses personnages, alors que c'est bien là que se situe tout son génie
Pour moi, c'est encore une lecture de Kurt Vonnegut Jr. qui me réjouit, pour sa finesse, son point de vue détaché, sa manière d'aborder la littérature. Je ne sais pas si j'ai réussi à me faire comprendre, mais mon avis sur ce roman est bien peu de choses, comme me l'a si bien démontré son auteur.
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Au début de ce livre, on trouve Howard Campbell Junior dans sa cellule en Israël accusé de crimes de guerre. Pendant la seconde guerre mondiale, il est connu étant un célèbre propagandiste qui clamait des propos nazis en Allemagne. Mais se pourrait-il qu'il soit l'espion américain qu'il prétend ?
Au fil des chapitres, les personnes rencontrées par Howard nous donne une idée de l'homme qu'il est. Plus on avance dans l'histoire, plus on est troublé par sa personnalité. Il laisse les uns l'acclamer, les autres le descendre en restant stoïque. On est agacé par cet homme, Kurt Vonnegut Jr sait mener son roman et se permet de jouer avec nos certitudes et nos doutes.
Les phrases sont simples mais exigent une grande attention pour comprendre le rôle de chacun et surtout d'Howard. Il ressort un certain cynisme de l'écriture de Vonnegut qui nous interroge sur la manière de juger la culpabilité d'un homme. le livre refermé, je me pose toujours des questions dessus. Mais j'ai apprécié ce roman et je ressens la curiosité d'en découvrir d'autres de l'auteur.
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On pourrait penser qu'il s'agit d'un Nième livre sur le nazisme, mais il n'en est rien. C'est en fait un roman existentialiste à la façon de la Nausée de Jean-Paul Sartre ou L'accident de Armand Hoog. le héros/narrateur raconte ses souvenirs et remet en cause les grands événements de sa vie qui l'ont amené là. Tous ses souvenirs donnent-ils un sens à sa vie et lui donnent-ils également l'envie de continuer à vivre ?
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Nous ne sommes pas autre chose que l’image que nous donnons de nous-mêmes ; alors mieux vaut y regarder à deux fois avant de se choisir une image.
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Mon cou à la blancheur liliale, mon cou intact est la seule pièce à conviction
que je possède. Ceux qui ont pour tâche de me déclarer coupable ou innocent de crimes contre l’humanité feraient bien de commencer par l’examiner en détail.
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Je sais quand je mens, je suis à même d’imaginer les cruelles conséquences de mes mensonges pour ceux qui y auront ajouté foi, je sais que la cruauté est un mal. Il me serait aussi impossible de mentir sans m’en rendre compte
que d’être atteint sans m’en apercevoir d’une crise de coliques néphrétiques.
Je souhaiterais sincèrement, dans une autre vie, être de ceux dont on peut dire : « Pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. »
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Il y a des tas de bonnes raisons de se battre, mais rien ne justifie une haine totale, rien n’autorise à croire que le Tout-Puissant partage cette haine. Qu’est-ce que le Mal ? C’est cette force, présente en tout homme, qui veut haïr sans limite, et haïr avec Dieu à ses côtés. C’est cette force qui fait que l’homme est attiré par tout ce qui est répugnant. Cette force présente chez l’imbécile qui punit, avilit et fait joyeusement la guerre.
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Mon narcotique à moi, c’était cela même qui m’avait permis de survivre à la guerre : mon aptitude à reporter toute mon activité émotionnelle sur un secteur de la réalité bien déterminé, mon amour pour Helga. D’abord joyeuse illusion d’un jeune homme amoureux, ce resserrement de la sensibilité était devenu, à mesure que la guerre se poursuivait, un procédé pour m’empêcher de devenir fou, et enfin l’axe permanent de toutes mes pensées.
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Videos de Kurt Vonnegut Jr (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Kurt Vonnegut Jr
Le nouveau roman de l'écrivain américain, CHINATOWN, INTERIEUR (éditions Aux forges de Vulcain) est en librairie, traduit par Aurélie Thiria-Meulemans.
C'est l'histoire d'un Américain d'origine asiatique qui essaie de trouver sa place dans la société américaine. Et, comme on est dans la patrie d'Hollywood, Yu raconte cette épopée sous la forme d'une quête du rôle idéal. Car le rêve de toujours du héros c'est de devenir Mister Kung Ku : il a vu la série à la télé quand il était petit, et c'est son but dans la vie. Sauf que plus il monte les échelons, plus il comprend que Mister Kung Fu n'est qu'un autre rôle qu'on veut lui coller parce qu'il est asiatique. C'est un roman high-concept écrit sous la forme d'un scénario : le héros n'est ni « je » ni « il » mais il est désigné par un « tu ». Lé héros suit le script qui peint sa vie comm eune série télé en mélangeant les genres : la bonne vieille série policière, avec un flic noir et une flic blanche et une grande tension amoureuse entre les deux, des scènes de kung fu, et on finit sur une superbe scène de court drama où l'Amérique se retrouve jugée pour son traitement de la communauté asiatique. Un roman virtuose, drôle et attachant : un Lala Land sauce aigre-douce.
Avis de la presse américaine :
« Charles Yu, habite à Irvine près de Los Angeles, et a déjà écrit pour la série Westworld (HBO) ainsi que pour d'autres séries sur FX et AMC, raconte que l'histoire a été en partie inspirée de sa propre expérience de fils d'immigrés taïwanais ayant grandi en Californie. « J'avais en quelque sorte toujours l'impression que je ne savais pas vraiment où était ma place », nous confie-t-il en parlant de son enfance à Los Angeles. « Je n'ai jamais eu la sensation d'être au milieu de l'action. Et j'ai senti que c'était peut-être non seulement une façon de penser à ce que vivent les américains d'origine asiatique, mais que ça pourrait aussi être un prisme à travers lequel observer les dynamiques raciales dans un sens plus large. » (LA TIMES)
« Interior Chinatown […] m'a rappelé le mélange d'humour et de sincérité que l'on trouve dans les nouvelles de George Saunders, dans les jeux métafictifs de Mark Leyner ou dans des films comme The Truman Show. » (The New York Times)
« Ce roman examine la réalité quotidienne des Américains d'origine asiatique, cette impression d'être à jamais des étrangers dans ce pays, une minorité qui ne sera jamais actrice d'une nation blanche et noire. » (The New Yorker)
« Ce roman est génial. Non seulement l'intelligence de sa structure et de ses métaphores est impressionnante, mais le message implicite derrière l'histoire de Willis Wu témoigne avec précision de ce que signifie non pas uniquement être asiatique aux États-Unis, mais plus largement, ne pas être blanc aux États-Unis. Quiconque voulant tenir une conversation critique et engagée sur les races aux États-Unis se doit de lire Interior Chinatown, qu'il soit américain d'origine asiatique ou non. le message de Charles Yu sur notre propre emprisonnement dans des rôles raciaux spécifiques est un message radical qui mérite d'être entendu. » (The Crimson)
« Il y a quelque chose, chez Yu, un côté ludique et cérébral comme de Jonathan Lethem, un côté triste et résigné, comme chez Kurt Vonnegut, un côté très “dickien” dans son refus paranoïaque de la société de consommation. Mais il y a aussi chez lui une sensibilité unique, originale, notamment quand il parvient à mêler, sous l'apparence de la simplicité, et au travers de personnages apparemment passifs, l'humour au plus profond pathos. » (The San Francisco Chronicle)
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