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Florence Quillet (Traducteur)
EAN : 9782747019507
347 pages
Bayard Jeunesse (01/10/2009)
3.79/5   73 notes
Résumé :


En 1988, l'Allemagne est toujours divisée en deux pays distincts, séparés par une frontière réputée infranchissable. Lilly habite à Hambourg, en Allemagne de l'Ouest, et a tout juste treize ans lorsqu'elle se retrouve orpheline.

Son père est décédé quand elle était petite, et sa mère vient de mourir d'un cancer. Elle rencontre pour la première fois sa tante Lena, qui a obtenu l'autorisation exceptionnelle de quitter l'Allemagne de l'E... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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En 1988, l'Europe est divisée en deux. Particulièrement pour Lilly, adolescente de treize ans vivant à Hambourg (RFA). La jeune fille rencontre pour la première fois sa tante Lena à l'occasion des obsèques de sa mère, elle ne l'avait vue jusqu'alors qu'en photo. Lena et sa famille vivent en effet "de l'autre côté", à Iena. Coup de foudre entre la jeune fille et cette femme si douce, si accueillante, si enveloppante. C'est avec elle que Lilly veut vivre désormais, et non plus dans ce triste internat, c'est là-bas qu'est sa famille. Même si "là-bas", c'est de l'autre côté d'une frontière difficilement franchissable en 1988. Lilly va s'en rendre compte au cours de ses démarches officieuses et officielles pour passer d'Ouest en Est, en même temps qu'elle découvrira les conditions de vie en RDA et les drames familiaux.

La narratrice de ce récit est une adolescente, cette forme est idéale (lorsque l'auteur est doué et trouve le ton juste) pour présenter la situation géo-politique d'un pays : Lilly sait que le pays est divisé mais ses parents lui ont épargné les détails les plus sombres de l'Histoire et elle reste naïve à bien des égards... Le lecteur occidental adulte a donc une longueur d'avance sur elle, mais il découvre aussi une autre vision de l'Est que celle présentée par 'nos' médias à l'époque : pénurie et pauvreté, certes, mais une certaine équité dans les milieux populaires : « Mais attention, tout n'est pas négatif, Lilly, a tenu à préciser Lena. Chez nous, personne ne meurt de faim. Les produits alimentaires de base ne manquent jamais, ils sont même excessivement peu chers. Ce qui est compliqué, c'est de trouver un article comme un appareil ménager, des pièces de rechange, ou de jolies boules de Noël... »
L'accent est peu mis sur la surveillance par la Stasi, la délation et les représailles au quotidien, mais elles sont exprimées de façon éloquente et terrible - au moins pour le lecteur adulte - par ce qu'a subi cette famille une quinzaine d'années plus tôt...

Très bon roman sur la division Est/Ouest en Allemagne pendant les mois qui ont précédé la chute du Mur (16 novembre 1989), à compléter par la lecture d'un autre ouvrage pour adolescents : 'Il était une fois dans l'Est' (Audren) et des films pour adultes ('Good Bye Lenine', 'La vie des autres'...).

A partir de 13 ans.
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La maman de Lena vient de mourir. La jeune fille a 13 ans, est orpheline. Vous allez me dire : "Et alors ? Elle a toujours de la famille, elle ira la rejoindre !" Sauf que Lena vit à Hambourg, Allemagne de l'Ouest, et sa famille à Iéna, Allemagne de l'Est. Et qu'accessoirement, sa mère est une transfuge... Faire le chemin inverse est cependant presque aussi mal vu par la Stasi... Voyez l'embrouille !
"Et alors se dit Lena, j'ai de la famille, j'y vais et que l'on ne me parle pas de famille d'accueil !" Elle va découvrir bien plus que l'amour et l'affection : elle va toucher du doigt la réalité de l'"Autre" Allemagne. Propagande, pénurie, espionnage (les habitants ont appris à vivre avec et n'y font plus vraiment attention. Sauf la Stasi évidemment, mais si on fait attention...) mais aussi les secrets, les tensions et les silences. Toute l'emprise silencieuse de cette police de sécurité (STAat SIcherheit : Sûreté de l'État), qui peut durer des années ; on n'oublie personne... Mais en 1988 le Mur se fissure...
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En 1988, l'Allemagne était toujours séparée entre l'est et l'ouest. Lily, 13 ans, qui vit à l'ouest, a perdu son père quand elle était petite, et vient de perdre sa mère, morte d'un cancer. Indignée, elle apprend qu'elle va donc être placée en foyer d'accueil. Pourquoi, puisqu'elle a une famille? A l'est, certes, mais une famille. Pas vraiment consciente des risques qu'elle va prendre, et inconsciente des risques qu'elle va faire courir à sa famille de l'est, elle traverse la frontière dans le sens opposé à ce qui se fait d'habitude et débarque à Iéna un soir de Noël. N'est-ce pas un début extrêmement original?
Sauf qu'il s'écoule 150 pages avant cette fugue. Bien sûr, ces 150 pages sont consacrées au deuil, ce qui est un sujet passionnant, et à l'installation d'un doute sur ce qui s'est vraiment passé quand la mère de Lily, quinze ans plus tôt, a fui l'Allemagne de l'est. Mais un bon éditeur aurait dû dire à l'auteur de ne consacrer qu'un quart de son roman à ces deux points, et d'amener plus vite le lecteur à ce qui constituait la véritable originalité de son roman. Alors je le recommande tout à fait, mais j'ai passé ma lecture à réfléchir à ce qui lui manquait pour qu'il soit aussi bon qu'il aurait dû l'être. Il a un intérêt historique certain, des personnages attachants et une histoire prenante, mais...mais avec quelqu'un qui aurait su pousser l'auteur à revoir sa copie...
Il fallait arriver plus vite à la découverte de l'est par une allemande de l'ouest. C'est là que se trouvent les passages les plus drôles, les plus intrigants, les plus inquiétants, les plus riches! Pourquoi ne sont-ils pas plus exploités?
Lily sera expédiée à l'ouest au bout d'une semaine mais sa famille et elle se battront pour être réunis et y parviendront (je ne révèle rien en disant cela, puisque c'est dit dès le début) Quelle frustration que cela soit résumé en quelques pages! Ces allers retours auraient sûrement donné lieu à d'autres scènes aussi drôles, intrigantes, inquiétantes et riches, surtout quand on pense que les deux Allemagne se dirigeaient sans le savoir vers la chute du mer qui allait avoir lieu quelques mois plus tard, en novembre 1989. N'aurait-il pas été merveilleux de faire sentir cette montée du changement sous le regard d'une jeune de l'ouest qui veut vivre à l'est?
Une grande réussite dans ce roman, toutefois. le personnage de la tante de Lily, Lena. Vous vous souvenez de ce doute dont je vous parlais précédemment sur ce qui s'est vraiment passé quand la mère de Lily, quinze ans plus tôt, a fui l'Allemagne de l'est? Je ne révèlerai rien, bien sûr, mais quel beau personnage que cette Lena qui a choisi d'aimer, d'aimer, et d'aimer...
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Agée d'une vingtaine d'années, Lilly raconte sa vie depuis la mort de sa mère, alors qu'elle avait 13 ans, un an avant la chute du Mur de Berlin (novembre 1989). Née en RFA, Lilly se retrouve alors sans famille dans ce pays. La soeur de sa mère vit en effet en RDA.

L'histoire de Lilly et de sa famille est celle de drames successifs causés par la division de l'Allemagne en deux pays appartenant chacun à des blocs politico-miliaires opposés. Cette histoire familiale est racontée de manière subtile et vivante, aussi bien s'agissant des portraits des personnages que de leurs comportements et sentiments. le contexte historique est également restitué de manière très pertinente, sans caricature de ce qu'a pu être la vie en RDA. A la lecture de ce roman j'ai parfois pensé à deux excellents films sur les mêmes thématiques : 'Good Bye Lénine' (sur la chute du mur) et 'La vie des autres' (sur le rôle de la Stasi).
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Mes deux Allemagne – Voorhoeve Anne -
Bayard Jeunesse – Octobre 2009.- 276 p. (Millezime)
ISBN : 978-2-7470-1950-7.- Prix : 11,90 €

Résumé :
En 1989, Lilly vit à Hambourg, en RFA, avec sa mère et Pascal, le compagnon de celle-ci. A 13 ans, elle se retrouve orpheline : sa mère vient de mourir d'un cancer, son père étant mort peu de temps après sa naissance. Elle va, lors de l'enterrement, faire la connaissance de sa tante Lena, une femme chaleureuse et positive qui va immédiatement lui plaire. Lena, son mari Rolf et leurs deux enfants sont la seule famille qui lui reste. Mais ils habitent à l'est et la frontière est hermétique entre les deux Allemagne. Désemparée à la perspective de passer les fêtes de Noël dans une famille d'accueil, Lilly décide de quitter son internat pour aller les retrouver. Avec la complicité inquiète de Pascal, elle mettra son projet à exécution. Bien accueillie par la famille, Lilly va se heurter néanmoins à l'hostilité violente de sa cousine. Lilly va découvrir les réalités quotidiennes de la vie en Allemagne de l'Est mais aussi et surtout l'histoire de sa famille que la fuite de ses parents aura douloureusement marquée. La chute du mur de Berlin évoquée à la fin du roman va ouvrir de nouvelles perspectives…
Mots- clé :
DEUIL/ MALADIE /FAMILLE/ ORPHELIN/ALLEMAGNE DE L'OUEST-ALLEMAGNE DE L'EST
Commentaires :
L'histoire est intéressante. Deux personnages marquants : Lilly et Léna. Deux figures vives et positives qui savent traverser les difficultés de l'existence avec courage. La tante surtout qui apparaît pour la première fois telle un ange aux yeux de Lilly. Lena s'est occupée de sa jeune soeur Rita à la mort de leurs parents, elle a choisi de vivre et non de ressasser leurs malheurs. Elle a choisi d'aimer et non de haïr. L'auteur ne cache pas les difficultés matérielles, les atteintes à la liberté, la surveillance policière du régime Est Allemand mais il ressort du livre que l'amour permet de les supporter.
Pistes de discussion :
• Fuir un régime totalitaire en sachant que sa famille subira des représailles ?
• Les réactions de ceux qui sont restés ?
• Peut-on comprendre la haine de la cousine Kathryn ?
• Recherche de ses origines.


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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Je me suis soudain souvenue que Maman glissait toujours un peu d'argent dans les colis qu'elle envoyait à Lena. Elle dissimulait les billets tantôt dans un paquet de café, tantôt sous le couvercle d'un poudrier ...

Cependant, les années passant, les douaniers qui contrôlaient systématiquement les paquets en provenance de l'Ouest dans les bureaux de poste étaient devenus plus malins. Rien n'échappait à leur vigilance,
si bien qu'à la fin, mon oncle et ma tante n'avaient plus reçu un centime.
C'était du vol organisé !

- Ils nous piquaient même le café ! s'est rappelé Lena. (...)
- Et les photos des footballeurs des tablettes de chocolat aussi ! a grogné Till.

- Mais attention, tout n'est pas négatif, Lilly, a tenu à préciser Lena.
Chez nous, personne ne meurt de faim.
Les produits alimentaires de base ne manquent jamais, ils sont même excessivement peu chers.
Ce qui est compliqué, c'est de trouver un article comme un appareil ménager, des pièces de rechange, ou de jolies boules de Noël ... Là, c'est la loterie !
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[1988, RFA-RDA]
Je sentais confusément qu'elle [ma mère] aurait aimé avoir quelqu'un à qui se confier, avec qui évoquer sa peur de mourir, son angoisse de me laisser seule et ces autres sujets que je ne soupçonnais pas à l'époque. Or, la seule personne qui aurait pu l'aider était aussi loin de chez nous qu'il était possible de l'être. Entre elle et maman, il y avait un mur, des miradors et des barbelés. Il y avait des dispositifs de tir automatique le long d'une zone balayée par des projecteurs, dite "bande de la mort", où patrouillaient des soldats et leurs chiens qui traquaient d'éventuels transfuges. Cette clôture défendait un petit pays [la RDA] furieusement replié dans ses retranchements qui, sous prétexte de protéger ses ressortissants contre les agressions du monde extérieur, les maintenait prisonniers.
(p. 23)
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[RDA, 1988]
- Quand deux personnes qui ont été sur la même longueur d'ondes se retrouvent dans des camps opposés, c'est beaucoup plus pénible que lorsqu'on n'est pas d'accord au départ, a-t-elle expliqué en versant de la poudre de cacao dans nos tasses.
- Pourtant, il est sympa, ai-je remarqué. Maman l'aimait bien.
- Il a choisi son bord, Lilly, a répondu Lena en contenant mal sa colère. C'est déjà assez ennuyeux que nous ayons eu à lui demander de l'aide.
Bernd travaillait pour le ministère qui espionnait les faits et gestes de la population, tandis que Lena faisait partie de ceux qui vivaient sur leurs gardes en permanence. C'était à la fois aussi simple et aussi compliqué que ça.
(p. 299-300)
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[RFA, 1988]
- Tu délires ! s'est-elle affolée. Personne ne cherche à ALLER en RDA ! Ceux qui sont contents, ce sont ceux qui réussissent à en PARTIR, justement ! Au cas où tu ne le saurais pas, certains préfèrent courir le risque de se faire descendre plutôt que rester sur place.
- Peut-être, mais...
- Il n'y a rien dans les magasins ! Quand ils ne tombent pas en ruine, les immeubles sont décrépits ; acheter une télé exige des années d'économies, la plupart des gens n'ont pas le téléphone et vivent avec les toilettes dehors ou sur le palier, et tu voudrais aller là-bas ?
Vu la réaction de Meggi, je me suis abstenue de lui raconter qu'en plus l'appareil d'Etat exerçait une surveillance de tous les instants sur les individus.
(p. 145)
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[Lena, la grande sœur de Rita, avait des activités clandestines avec des amis, notamment à propos de livres étrangers interdits à l'Est. Rita, elle, est partie pour l'Ouest. Elle raconte cette histoire à sa fille Lilly, bien après.
Pascal est le petit ami français de Rita.]

Ce qui m'étonnait le plus, c'était que Lena et ses amis n'aient pas eu l'idée de s'enfuir à l'Ouest. L'opération était risquée, certes, mais au moins ils auraient pu lire tous les livres qu'ils voulaient !

- Ils n'auraient pas quitté la RDA, même si les frontières avaient été ouvertes, m'a expliqué Maman. C'étaient tous des communistes convaincus.

Il y avait beaucoup de critiques de leur part, c'est vrai ... Cependant, à aucun moment, ils n'ont douté du bien-fondé du socialisme. Ce régime, ils y adhéraient. Ils voulaient vivre dans cette Allemagne-là, la meilleure des deux à leurs yeux. Ce n'est pas plus compliqué que ça.

- Je ne comprends pas ! me suis-je écriée. Ici, c'est cent fois mieux !
On est libre, on trouve de tout, on peut monter dans sa voiture et partir où on veut ...
- Je t'arrête ! Toi et moi, oui, nous faisons ce que nous voulons.
Mais songe à M. Fitz, qui a perdu son emploi : est-ce qu'il peut s'offrir des vacances à l'étranger, lui ? Il ne peut même pas monter dans sa voiture pour la bonne raison qu'il n'a pas les moyens de s'en acheter une !

Notre liberté, tous n'en profitent pas dans la même mesure.
Les communistes, eux, veulent qu'il n'y ait plus de différences.
Ils veulent que les richesses soient réparties de telle sorte qu'elles appartiennent à tout le monde et que chacun en possède une part égale.

- Alors, je suis pour ! Si c'est ça, le communisme, j'achète !

Pascal a éclaté de rire.
- Si seulement c'était aussi simple, Lilly, a murmuré Maman.
Le problème, c'est que les gens ne VEULENT pas avoir la même chose.
Il leur faut toujours plus et mieux que leur voisin.
Les communistes pensent qu'on peut faire évoluer les mentalités en éduquant la population. Alors, ils ont établi des quantités de règlements et d'interdits, et veillent à ce que ceux-ci soient appliqués à la lettre.
Mais, dans le même temps, ils inventent des tas d'exceptions et s'accordent tous les privilèges possibles et imaginables. (...)

- Si tu veux mon avis (...) l'égalité, au sens strict, ca n'existe pas.
Ce n'est pas dans la nature humaine.
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