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Pascaline Boura (Illustrateur)
EAN : 9782390550020
90 pages
Les Carnets du Dessert de Lune (23/11/2020)
4.25/5   2 notes
Résumé :
Ce qu’on étouffe de cri
dans les mots,
regards lestés,
rien n’a été recouvert.

Ce deuxième livre prolonge le premier, il est de nouveau adressé au grand-père, et on retrouve le même subtil équilibre tendu entre la gravité des choses qui arrivent et l’immense douceur du regard porté sur elles. Olivier Vossot disparaît au milieu de ce qu’il regarde, yeux ouverts ou fermés, et c’est cette vie absorbée qui devient poème. Dans « l’écar... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
L'écart qui existe. Olivier Vossot. Illustration de couverture Pascaline Boura. Préface Albane Gellé. Les Carnets du Dessert de Lune, collection Pleine Lune. ISBN : 9782390550020. 90 pages.14,00 €
Sur le site le Nouveau Recueil de Jean-Michel Maulpoix, je vous invite à lire une note de lecture signée Jean-Marc Sourdillon à propos du nouveau recueil d'Olivier Vossot « L'écart qui existe » paru récemment aux éditions Les Carnets du Dessert de Lune et qui clôture 25 années d'éditions avant que celles-ci s'en aillent trouver une nouvelle vie en Normandie à La factorie-Maison Poésie Normandie.
Cette note de lecture est à lire
sur http://lenouveaurecueil.fr/Vossot.pdf

Un autre article à paraître dans Recours au poème :
Il est difficile d'évoquer ce recueil sans se reporter au précédent d'Olivier Vossot, et dont il est la prolongation quasi naturelle, en quelque sorte et en toute logique. J'avais d'ailleurs eu l'occasion de dire ailleurs tout le bien que j'en pensais et la certitude d'assister à l'affirmation d'une vraie voix. S'il existe une filiation entre L'écart qui existe et Personne ne s'éloigne, elle est certes à trouver dans la thématique, à savoir une correspondance mentale, intime, avec un disparu qui est toujours là, toujours plus près parce qu'en deçà du quotidien. Dans les brèches, les interstices, le blanc de la page, le noir de l'écriture. Les mots d'Olivier Vossot ne doivent rien au hasard. Ils sont pesés avec patience, triés sur le volet, non par souci d'esthétique, recherche d'effet ou de singularité sémantique mais parce qu'ils sont les seuls qui font surgir la réalité de l'absence en même temps que son irrémédiable pouvoir de résilience. Certes, l'absence est lisse, sourde mais elle prend corps au quotidien, tout simplement parce que quoi qu'on écrive ou pas, il est toujours question d'une lumière et que c'est en ce mystère que réside tout le sens de la vie humaine. S'adresser au mort pour parler aux vivants et se parler à soi-même. Laisser surgir, être à l'écoute. Des mots viennent dont on ne sort pas. C'est peut-être ainsi que la poésie s'accomplit, avec le silence des souvenirs comme une pierre chaude, / à l'intérieur. Olivier Vossot ne se dérobe pas à la quête initiatique qu'il s'est imposée de longue date, et le lecteur ne s'y trompe pas. Il reconnaît de page en page la recherche de l'équilibre, le fardeau d'un passé sans naissance qui est sans doute le sien, à lui aussi. Il ressent la morsure de jours noirs comme ce qui seul peut solidifier le temps et densifier l'espace. Une belle réussite pour l'auteur, qui confirme que sa voix est à l'unisson des poètes de l'intime et de la profondeur et qu'il puise en toute connaissance de cause aux sources de l'essentiel.
© Christophe Mahy

Albane Gellé, rappelle dans sa jolie préface que « Ce deuxième livre prolonge le premier, il est de nouveau adressé au grand-père… ». Comme je n'ai pas eu le plaisir de lire ce premier opus, je me suis réfugié dans les vers, tout de légèreté, de ce second recueil où j'ai trouvé : la douceur des sons, des mots, des sentiments, du rythme qui emmène le lecteur sur les traces du grand-père disparu, la tendresse du petit-fils pour son aïeul, la nostalgie du temps passé avec lui, la tristesse de l'avoir perdu et l'attente toujours présente, l'attente dans le passé de le retrouver et l'attente, peut-être, aussi aujourd'hui d'un impossible retour.
En picorant dans les vers d'Olivier, j'ai essayé de retrouver ce grand-père craint et adulé.
« … / A huit ans j'ai su que j'avais peur de lui, de son mal être. / Chaque verre l'arrachait au même noyau de silence / … »
Ce grand-père tendre et aimant qui n'avait qu'un défaut : une inclinaison pour l'alcool
« Tout l'alcool dilué / le changeait / ne changeait rien. / … »
« … / Ce que nous attendions, elle et moi / n'était pas que l'alcool lui passe, … »
Ce grand-père disparu dont il ne reste que le souvenir, la tendresse, des images, des bribes de vie, des objets posés là, des odeurs.
« … / une attente, la vague odeur de médicaments / enfant, au milieu de regards dilués. / Lui n'est plus là, ne vient pas. / … »
« … / Souvent tu me tiens dans tes bras, / je ne pèse pas lourd de vie. »
Et il reste aussi, et surtout, les poèmes écrits dans sa jeunesse à lui, ses mots, son regard sur le monde qu'il habitait.
« Il me reste tes poèmes, / le pincement des lettres, les contours flous du temps. / J'ai traversé l'âge que tu avais / quand tu écrivais les premières fois. / … »
« … / Je ne sais plus / depuis ta mort le nombre d'années / … »
C'est comme un vide qui bée depuis que le grand-père est parti avec ses excès, ses vers, sa tendresse peut-être un peu rude, un monde qui se réduit autour des mots récurrents dans les poèmes de l'auteur : présence, absence, silence, attente, vent, temps qui passe … tout ce qui construit un monde qui n'est plus mais qui vit toujours dans sa mémoire. « A présent ce qui dure / nous sépare. / … ». Et des images bien ancrées dans ses souvenirs. « Il restait seul à la table / le poing contre la joue. / L'attente, … », des images chargées des odeurs de la vieillesse : « Dans la pièce, l'air, l'odeur / font une peau aux souvenirs. / … ».
C'est un portrait d'une rare finesse, plein de tendresse et de sensibilité, qu'Olivier dresse de son grand-père avec lequel il semble, par-dessus les ans, partagé un amour et une passion pour la poésie, et peut-être, qu'à la fin des temps ils pourront joindre leurs mots en un même poème…
« Nous n'avons plus l'un et l'autre / qu'à attendre sans nous voir/ que le silence qui couvre tout / sorte de nos bouches / … ».
Peut-être que « L'écart qui existe entre durer et tenir » n'est que cet espace de temps qui sépare les deux poètes qui se sont déjà réunis par les sentiments et les émotions que leurs mots transportent. Olivier a su à merveille alléger ses vers, les réduire à de simples traces d'émotion, de sensibilité, d'amour filial, tout en les laissant lourds des sentiment qu'il adresse à l'ancêtre adulé. Des poèmes qu'on a envie de relire juste après avoir refermé le recueil, tant ils sont beaux !
© Denis Billamboz in http://mesimpressionsdelecture.unblog.fr/2020/12/15/lecart-qui-existe-olivier-vossot/


Dans la suite de Personne ne s'éloigne, Olivier Vossot s'adresse une nouvelle fois à son grand-père pour souligner “l'écart qui existe entre durer et tenir”.
Les pensées quant à elle s'effacent à force d'être piétinées.
Mais l'auteur retient celles qu'il convient de garder pour ne pas se noyer. Il fait rejaillir le passé hors de l'anecdote. Ne reste qu'un bruissement d'épures au moment, où commençant (doucement, il n'a que 40 ans) à vieillir lui-même, il n'est plus qu'à soi.
Mais ce grand-père le tient encore. Il a lesté son regard et apaisé ses cris.
Les poèmes deviennent des memorandums. Un transfert a lieu entre des eaux bouillonnantes et dormantes. Et si, parfois, il faut quitter la place, trouver le bon endroit n'est pas plus mal non plus.
Le poème reste l'expression rhétorique de ce que nous ne pouvons autrement saisir.
Vossot n'a d'autres ressources qu'en façonner le visage. le corps va. Ou ne va pas. Mais le passé n'est en rien l'ami de la mélancolie, de la tristesse.
Des nuages, le poète écarte les heures. La parole est résolument infime.
C'est le geste en esquisse pour répondre au silence de l'aîné, de l'aïeul dont il augmente le possible.
© Jean-paul gavard-perret in http://www.lelitteraire.com/?p=66109

Un livre de deuil, remarquablement écrit. D'une densité admirable dans l'expression du chagrin éprouvé par le poète pour le proche disparu, regretté.
Dans une langue sobre qui confère au texte son émotion vraie, le poète consigne passé et présent, présence de l'être cher, des lieux de vie, les silences, les moments forts.
De belles images composent l'hommage intime :
En moi le noyau pleure patiemment
...
Le mur tout près s'imprégnait de soir,
de reflets crus.
...
La solitude qu'il a bue est la mienne,
...
C'était un autre silence,
un autre temps, l'écart qui existe entre durer et tenir.

Ce poète de quarante ans, dont c'est le deuxième livre, réussit à égrener en textes fins, économes, tout le travail de deuil qu'il lui a fallu. Rien de gratuit, ici. Pas un mot de trop. Pas un vers de trop. La langue assigne à l'émotion juste sa juste place
Oui, « on ne peut que se souvenir » ; il ne reste que cela, et quand la mémoire prend ces allures de « tombeau » magistral, on se dit que la littérature fait son office.
Dans la pièce, l'air, l'odeur
font une peau aux souvenirs.
Ce poète hypersensible et doué ira loin.
© Philippe Leuckx à paraitre dans Bleu d'Encre.

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Une belle voix poétique, dans un espace calme et fondamental ! Elle s'impose, magistrale, elle impose, elle ouvre. Avec tact et vérité, elle nomme, elle interroge, posément, puis s'efface. Un charme fort, une présence qui ouvre sur l'espace blanc, un écart pour recentrer, une sagesse, une humanité. La force de cette poésie essentielle fait du bien. En effet, elle sait dire l'échec inéluctable sans renoncer à la grandeur. Une telle beauté touche, restituant la sincérité, l'authenticité.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Le temps comme une peau…



Le temps comme une peau.
quelques reflets sur le meuble.
Je n’ai pas osé te regarder,
recomposer la mémoire.
En moi le noyau pleure patiemment.
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De la nuit…



De la nuit
il n’a pas neigé. L’arbre
par la fenêtre, le nid dans des lacets de branches,
le givre. On repense aux paysages traversés.
Tout s’arrête là. Silhouettes, brume veinée de blanc.
Se souvient-on de soi ?
Plus près sur des branches
une mousse dure, presque noire.
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à mon père…



à mon père Aujourd’hui peut-être s’éclaire.
Les heures tassées de sommeil.
Les yeux qu’on ouvre combien de fois.
À la fenêtre le vent se fige,
les arbres sans feuilles. Tu viens de nuit, parfois,
tu vas mieux.
Je ne sais plus
depuis ta mort le nombre d’années,
quel terme a resserré leurs fascines d’un coup sec
autour de rien.
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Perce un bruit de métal…



Perce un bruit de métal,
des volets qu’on tire.
Vent faible, ciel blanc démantelé.
J’aperçois la cour par les fentes,
le sapin encore haut contre le mur friable,
la pénombre, l’herbe rase.
Quelque chose encore
s’éloigne de ce qu’on sait.
Les nuée s’éventent lentement, les branches lisses.
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Chaque mot coupe…



Chaque mot coupe,
chaque seconde qui passe leste une plus ancienne.
Dans l’œil vitreux
la peine dételée, le bois de ses gestes cogné aux tables,
buée d’alcool et de larmes rentrées,
qui retombe,
à l’intérieur.
Des plaques de passé chauffées à blanc.
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