Ma vie d'auto-entrepreneur

Merci à Masse Critique et aux Éditions du Rocher de m'avoir donné l'occasion de découvrir ce livre. Étant moi-même auto-entrepreneur, j'avais hâte de voir si les galères que je rencontre sont le fruit de mon expérience personnelle ou plutôt celui d'une tendance générale.
Je me suis beaucoup reconnu dans cet ouvrage. Ce statut, que l'on vend comme de l'indépendance simplifiée, n'a rien d'indépendant ni de simple. Très mal reconnu par la société, il ouvre la voie à une précarité sans précédent. Il faut donc être bien préparé, tant psychologiquement que financièrement, avant de s'y lancer. Mais le problème est que ce statut tend à se généraliser, car certains y voient un remède au chômage et que l'émergence des plateformes en ligne (comme celle des chauffeurs dont on ne citera le nom) impose purement et simplement ce modèle.
Ce livre est plutôt bien écrit, car Sophie Vouteau connaît le monde de l'édition et qu'elle a notamment travaillé en tant qu'attachée de presse. Il mêle son expérience personnelle ainsi que des témoignages et des références à des ouvrages, des conférences, etc. J'ai bien apprécié son humour et son honnêteté, mais je reste un peu sur ma faim, pour deux grandes raisons.
Premièrement, l'ouvrage est assez répétitif et s'éloigne régulièrement du sujet principal pour parler économie, politique, droit, tracas personnels (est-ce vraiment si grave de ne pas recevoir de prêt pour s'acheter un iPhone ? de nombreux autres smartphones sont tout aussi performants...). du coup, je me suis ennuyé pendant une bonne moitié du livre et il a été dur de le finir. Il y a tellement d'autres choses qui auraient pu être racontées, comme le fait de se voir imposer un moyen de paiement par les clients (PayPal et cie.), ce qui oblige les auto-entrepreneurs à payer pour être payés.
Deuxièmement, l'expérience de l'auteure reste atypique, car il s'agit d'auto-entrepreneuriat qui n'est pas exercé en totale autonomie. Certes, elle ne peut pas embaucher de personnel, mais elle a recours à des stagiaires et à d'autres travailleurs indépendants. Dans certaines professions telles que la traduction, l'auto-entrepreneur qui se lance est souvent seul face au reste du monde. de plus, Sophie Vouteau a de l'expérience, elle a des économies, un conjoint qui peut la soutenir financièrement, elle dispose déjà d'un logement et peut même se payer le luxe de louer un bout de table dans un espace de travail collaboratif. Dans mon cas de jeune diplômé, l'expérience professionnelle reste encore à acquérir, je n'ai pas de quoi louer mon propre appartement et encore moins la possibilité de louer un espace de travail ou de faire appel à d'autres freelances. Car, oui, Sophie Vouteau réussit tout de même à tirer un SMIC de son labeur, mais c'est loin d'être le cas de tous les auto-entrepreneurs !
Pour résumer donc : un livre riche en expériences et en conseils, indispensable pour quiconque souhaite se lancer dans l'aventure de l'auto-entrepreneuriat, mais à prendre avec des pincettes.

Lorsque Sophie Vouteau se retrouve sans emploi, deux voies s'offrent à elle : être au chômage ou à son compte. Elle choisit de devenir auto-entrepreneuse et le restera 2 années.
À la base, Sophie avait dans l'idée d'éditer un « guide utile » sur ce statut, mais devant les difficultés qu'elle a rencontrées durant ses 2 ans, elle change d'avis et nous propose le récit de son expérience.
Dans ce témoignage, l'auteure nous emmène dans son quotidien, elle nous partage son expérience autant enrichissante que douloureuse. Elle nous propose aussi de nombreuses interviews très inintéressantes de personnes en AE.

Sur certains points je me suis beaucoup retrouvée dans ses propos (gestion et recherche des clients, le fait d'être multitâche, multi-casquette, de ne pas avoir d'horaire) par contre sur d'autres points je l'ai trouvée complètement en dehors de la réalité et je n'étais pas forcement en accord avec elle.

Ex : à peine son statut déposé elle s'endette pour acheter le dernier iPhone, le super MacBook Pro…
Elle dit que ce statut ne fait qu'endetter les gens, mais à ce rythme-là ce n'est pas étonnant !
Personnellement, je ne peux pas me permettre de dépenser 300€ / mois pour aller travailler dans un espace de coworking, et je n'ai pas l'intention de m'endetter pour le faire. À sa décharge, j'ai la chance d'avoir une pièce pour mon bureau chez moi.

Sophie a beaucoup souffert de la solitude du travailleur indépendant et a eu besoin de travailler dans un espace avec d'autres entrepreneurs, les médiathèques et les cafés font très bien l'affaire, pour moi, si je veux voir du monde.

Elle dit aussi de nombreuses fois dans ce livre que le fait d'être entrepreneur indépendant est mal vu, je ne l'ai jamais ressenti personnellement.

Pour son premier contrat elle a mis la barre très haute, en acceptant une grosse prestation, mais complètement en dehors de ses compétentes : normal qu'elle se soit sentie dépassée. du coup elle a délégué certaines tâches et a endossé la casquette de chef de projet.

La dernière partie du livre est très inintéressante aussi, elle y aborde des questions de politique avec le revenu de base, et parle d'économie. Une bibliographie avec des titres d'ouvrage est disponible à la fin pour aller plus loin sur le sujet.
L'auto-entrepreneuriat n'est pas un statut miracle, il ne faut pas s'y lancer à l'aveuglette. Les problèmes liés au RSI qu'elle pointe du doigt avec les témoignages sont complètement aberrants !
Pourtant presque tous les jours, dans le milieu du blogging je vois des personnes conseiller ce statut.

Au final, j'ai adoré ce récit, non seulement parce que le sujet m'intéresse, mais aussi parce que Sophie nous raconte ses aventures avec beaucoup d'autodérision avec une écriture fluide et agréable à lire.

Un livre que je vous recommande si l'entrepreneuriat vous intéresse.

J'ai eu du mal à entrer dans cette lecture... beaucoup trop de choses répétées maintes fois au fil du récit, ce qui alourdit la lecture, le livre aurait pu être plus condensé ! J'ai eu du mal a poser mon attention, je posais le livre, je n'avais pas l'envie de vite m'y replonger...

L'auteur rappelle le contexte économique, juriste de formation et éditrice, elle raconte son expérience d'auto-entrepreneur.

De l'euphorie du début à la réalité qui la rattrape... arrive bien vite le désenchantement et la précarité.

Elle explique les dangers de ce statut : courir après les non paiements de ses clients, la concurrence, la complexité du système, les soucis de santé mal pris en charge... Les revenus faibles... son endettement, les dysfonctionnements du RSI, l'impact sur sa vie privée... la solitude, le manque de reconnaissance, stress...

L'auteur est souvent drôle, oui très ironique, un récit intelligent truffé de réflexions et de petits citations. L'auteur exprime très bien ses angoisses et son stress.

Je pense pour ma part qu'il faut bien réfléchir avant de se lancer dans l'auto-entreprenariat, qu'il faut au départ faire cela à côté en effet - pas à plein temps. Il faut avoir un projet, un réseau, des finances de côté...Ce n'est pas une solution au chômage, c'est une piste, un statut qui permet d'exercer légalement une activité.

Le statut de l'auto entreprenariat est en train de changer... A suivre...
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