Quand revient la nuit

Avec “Quand Revient la Nuit” Mickael Vrignaud nous emmène dans une ville de province imaginaire, qui ressemble à toutes les villes de province. le héros, Max, va fêter ses trente ans dans quelques semaines et se débat comme un beau diable pour parvenir à organiser l'anniversaire dantesque qu'il a promis à ses amis.

Voilà pour le pitch très “comédie à la française » du deuxième opus de l'écrivain lillois. Sur cette trame très maigre, nous allons surtout découvrir les problèmes existentiels de Max: son job absurde, sa solitude grandissante, sa déprime quotidienne, le fossé qui le sépare chaque jour un peu plus de ses amis parfaitement demeurés (c'est assez rare pour être souligné: les dialogues sont parfaits).

C'est le défaut du livre et sa qualité: cette histoire d'anniversaire semble souvent accessoire, Mickael Vrignaud semble se ficher complètement de son récit... mais ce qu'il raconte en sous-texte est passionnant. Dans son style lucide et froid (le personnage semble toujours regarder les autres de loin, derrière une vitre), il nous raconte la vie d'un jeune homme de trente ans aujourd'hui. Avec beaucoup de cynisme et d'humour, il dépeint avec beaucoup de précision le quotidien citadin d'une bande d'amis en 2021, le vide des discussions, l'absence totale d'intérêt les uns pour les autres, l'absence d'intérêt tout court.

Malgré cela, Mickael Vrignaud n'est jamais manichéen. Son héros a conscience de ne jamais valoir mieux que les autres, même d'être un ami relativement médiocre.

“Quand Revient la Nuit” est un roman étonnant, crépusculaire, un faux livre rigolo qui raconte cette période étrange qu'est l'après-vingtaine. C'est aussi le portrait terriblement sincère d'un jeune homme qui glisse progressivement vers la nuit en solitaire, épargnant au monde son devenir inéluctable de sale con.

Quand Revient la Nuit raconte l'histoire de Max, journaliste bien-être, au bord de la crise de nerfs qui décide d'organiser une fête énormissime pour célébrer ses 30 bougies.
Portrait rigolo d'une belle bande de débiles autant qu'une satire de l'époque (les dialogues sont au poil), le livre se déguste sans problème, fait rire souvent et interroge beaucoup. On y aborde le deuil, les amis, l'ennui, le doute des adultes d'aujourd'hui.
L'auteur manie le drame et l'absurde avec une maîtrise d'équilibriste et nous captive avec une histoire qui tient pourtant sur un post-it, grâce à son sens du bon mot et sa plume de clown sous Lorazépan (l'ombre de Houellebecq plane sur tout le livre).
Très prometteur.

L'histoire :
Max est rédacteur du courrier des lecteurs dans un magazine de développement personnel. Il a promis à ses amis une fête mémorable pour ses 30 ans. A quelques semaines de l'échéance, tout est au point mort …

Mon avis :
Le personnage principal du roman est en pleine crise existentielle. Ses 30 ans approchent et l'auteur nous dépeint les travers et les manques de Max. Max, rédacteur du courrier des lecteurs dans un magazine de développement personnel a promis à ses meilleurs potes une fête mémorable pour son anniversaire. Rien n'est prêt.
Max s'ennuie profondément dans son travail, il trouve que son job inutile, il passe ses journées à balancer des banalités aux lecteurs afin qu'ils se sentent mieux. J'avoue penser sensiblement la même chose que Max ! Enfoncer des portes ouvertes, très peu pour moi !
Max a une relation vraiment particulière avec ses amis, j'ai eu l'impression qu'il les aimait autant qu'il les détestait. Ils l'ennuient, sont travail le fatigue … Rien ne l'intéresse, la dépression du personnage est proche, un comble pour celui censé aider les autres. La nuit le happe peu à peu vers les ténèbres.
Je n'ai ressenti aucune empathie envers Max. Il représente tout ce que je déteste. J'avais régulièrement envie de le secouer !
Passer le cap des 30 ans n'est pas simple, peut être qu'il m'a renvoyé en pleine face cette année très difficile pour moi à certains égards, sur le plan personnel et professionnel !
J'ai aussi ri en lisant le passage sur Philippe Risoli et la raison pour laquelle il lançait son micro en l'air pendant ses émissions. Mon enfance innocente en a pris un sacré coup !
L'auteur, Mickaël Vrignaud écrit avec cynisme et froideur une génération désenchantée. Je ne saurais dire si j'ai aimé ou détesté ce roman. Ce qui est certain c'est qu'il m'a beaucoup perturbé.

Lien : https://sites.google.com/vie..

Probablement ce que j'ai lu de plus drôle cette année...et également ce que j'ai lu de plus triste. Quelques longueurs qu'on pardonnera sans problème à ce jeune auteur pas très prolifique (son premier opus date visiblement de 2014, autant dire que le gars prend son temps).

Une plongée en apnée dans la banalité de nos vies, la médiocrité de nos préoccupations et le poids insurmontable de nos regrets.

Coup de coeur

On suit ici l'organisation impossible d'une fête d'anniversaire démesurée, par un jeune journaliste au bord de la crise de nerfs.
À mesure que le livre avance, cette trame scénaristique comique est peu à peu abandonnée pour se concentrer sur le réel sujet du livre: la dépression de son protagoniste; sa fatigue, sa lassitude et les regrets envers ceux qu'il a laissés sur le bas-côté en cours de route.

C'est drôle et amer, noir et solaire, d'une insolence jouissive.
Qu'il est grand ce petit roman…