AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de kuroineko


Tristesse de la terre possède une force inversement proportionnelle à sa taille. Ni roman ni essai mais navigant entre les deux, le livre raconte la folle équipée du Wild West Show mis en scène par le célébrissime Buffalo Bill, à la fin du XIXème siècle.

William Cody est entré dans la légende en tant qu'un des pères fondateurs de l'American Way of Showbiz. Ses spectacles grandioses en taille et nombre d'acteurs et figurants faisaient revivre les grands moments de la conquête de l'Ouest sauvage, les guerres indiennes et les figures mythiques telles que Kit Carson, Anny Oackley et autres. Quitte à édulcorer la véracité historique. Ou à la violer purement et simplement (un Little Big Horn où Custer est sauvé in extremis... par le grand Bill lui-même...).

Si je n'ai pas vraiment apprécié le style particulier d'Éric Vuillard, j'en reconnais son efficacité sur ce court récit. Pas sûr qu'un pavé n'aurait pas fini par devenir irritant à lire.
On ressent dans cet ouvrage tout le cynisme et l'amertume de la vision des vainqueurs américains et des hommes qui mettent ces "victoires" en scène. L'auteur ne nous apprend rien de nouveau sur le traitement des populations indiennes, humiliées, déportées, massacrées. Annihilées au nom de la Civilisation, du Progrès. du pouvoir blanc... Rien de nouveau certes mais ça n'en est pas moins douloureux pour autant.

Quant à l'histrion Buffalo Bill, ses excès, ses succès phénomenaux en Amérique et en Europe ne l'empêcheront pas d'être mis au rencart. Adulé, choyé par le public et la presse, il tombe peu à peu dans la ringardise, has been voué au néant par des masses avides de toujours plus de show, plus de nouveautés, plus de variétés.
Exit Grand Bill, le spectacle doit continuer...
Commenter  J’apprécie          410



Ont apprécié cette critique (38)voir plus




{* *}