Simple comme bonjour

Simple comme bonjour de Jérôme Vuittenez - lu en décembre 2019.

Ce petit livre de 58 pages est un essai sur l'économie.
L'auteur y développe le fonctionnement des banques,
la monnaie fiduciaire et la monnaie scripturale, de quoi elles sont composées, graphiques à l'appui. Comment l'argent circule, qui crée, qui détruit, les banques privées, les crédits, les pertes, la masse monétaire globale, l'inflation, la planche à billets, la crise (2008), la croissance, la production et bien d'autres choses encore. le tout en chapitres courts.
Il y a beaucoup de choses vraies (par exemple sur les ressources naturelles limitées, sur le rôle néfaste de la publicité, sur l'obsolescence programmée, etc.), mais aussi beaucoup de simplisme.

Nulle part dans cet essai n'apparait le mot “chômage” et le moyen de le diminuer. La pauvreté on en parle à peine. le fait que l'augmentation des déchets et du CO² est en partie liée à une explosion démographique est ignorée. Tout n'est pas si simple.

Il est faux que les banques peuvent créer de l'argent autant qu'elles veulent. Elles sont strictement encadrées. Quand les banques centrales abaissent les taux, cela favorise les prêts et quand elles remontent les taux, cela défavorise les prêts. C'est toute la politique des banques centrales qui accélère ou freine la création de monnaie. Actuellement, les taux sont très bas pour favoriser les activités économiques, et donc l'emploi, et effectivement, le chômage diminue.

L'auteur se prononce contre la croissance, c'est à dire contre l'amélioration du niveau de vie (enseignement, bien être, santé et tous les besoins non satisfaits).

Le passage sur la presse est simpliste et faux. Elle serait aux ordres des grands groupes financiers et du pouvoir. Il oublie que Nixon a été destitué grâce au Washington Post, que les révélations de la presse américaine sur Trump ne sont pas en faveur du pouvoir, pas plus que sur les Luxleaks, les Panama Papers, Publifin, Yvan Mayeur, etc.

Le pire, c'est la fin quand il écrit “le meilleur expert, c'est nous”. Je ne dis pas que les décisions politiques sont les meilleures, mais les décisions à rendre sont de plus en plus techniques et le simple citoyen n'est pas à la fois expert en pesticide, en financement de la sécurité sociale, en système de freinage automatique des trains, en norme de pollution des moteurs à essence, en priorité pour rembourser ou pas tel médicaments, en lutte contre la peste porcine, etc. Là, il verse vraiment dans le populisme le plus dangereux. Il faut des experts, que ce soit pour que les juges puissent rendre des jugements sensés (ils ne sont pas non plus experts en tout) ou pour éclairer les gouvernants. Pour le climat, ce sont les experts du GIEC qui ont tiré la sonnette d'alarme. Au départ, les simples citoyens n'étaient pas conscients.

Bref, du bon et du mauvais. MAIS CE N'EST QUE MON HUMBLE AVIS, je ne suis pas experte en économie loin de là.
Ce livre est bien écrit, il est clair et compréhensible pour tout un chacun, à vous de vous faire votre propre opinion.
Si vous le lisez, je serai attentive à vos critiques.

Jérôme Vuittenez est un auteur et auto-éditeur de romans et de pièces de théâtres. Ici il s'agit d'un essai dans lequel il se livre à l'exercice de vulgarisation de l'origine des crises politiques, financières et écologiques que nous traversons (financières, écologiques et politiques).
En préambule il se présente comme une personne lambda qui livre son opinion des sujets de société, estimant que celle-ci, sans être parole d'évangile, vaut autant que celle des experts et autres consultants autoproclamés qui eux-mêmes ne font pas autre chose que de livrer la leur. Il invite son lecteur à ne pas hésiter à la remettre en cause dans le but de nourrir la sienne.
Au menu :
- La monnaie, comment ça fonctionne, masse monétaire, création, destruction, intérêt, distribution, etc.
- La croissance : ressources, énergies, production, PIB, développement durable, etc.
- Politique et démocratie : représentativité, élections, médias...
Basique mais pouvant certainement rendre service à beaucoup.