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EAN : 9782253820086
768 pages
Le Livre de Poche (16/01/2019)
3.04/5   54 notes
Résumé :

" Si les particules toxiques qui proviennent d'un air vicié étaient perceptibles à la vue, nous les verrions peser en un épais nuage noir sur ces lieux. Mais si la peste morale qui les accompagne pouvait être rendue perceptible, quelle abominable révélation ! "

Charles Dickens, Dombey et fils. Angleterre, fin du XIXe siècle. À Londres s'entassent les classes laborieuses qui par tous les pores exsudent une infecte Fumée, preuve de leur noirce... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
3,04

sur 54 notes
Je remercie Babelio et les éditions Robert Laffont pour l'envoi de ce livre lors de la dernière masse critique Babelio. Je n'en avais pas du tout entendu parler, mais la couverture m'a accrochée directement et la mention de Dickens et de Londres au XIXe siècle a fini de me convaincre de tenter ma chance. C'est un livre que j'ai adoré lire, l'histoire était vraiment passionnante, mais qui paradoxalement m'a pris énormément de temps de lecture (2 semaines !). Et vu la brique qu'est cet ouvrage, mon dos qui le portait jour après jour l'a bien senti passer aussi. :p

L'histoire est assez dure à résumer sans rien divulguer, je ne vais donc pas trop m'étendre dessus. On débarque dans un pensionnat de garçons avec Charlie et Thomas, au milieu d'une soirée clandestine rituelle; le but étant de prouver aux autres sa résistance à la Fumée. La vie à l'école se poursuit, mais quelque chose de louche se trame dans l'obscurité de la nuit. Après quelques découvertes et une excursion à Londres, les deux jeunes hommes partent à Noël chez un vieil oncle de Thomas qui souhaite le revoir. Là encore, beaucoup de surprises, pas toujours agréables pour les garçons, les attendent. Leur voyage va les emmener au coeur de la Fumée, et ils vont devoir lutter contre les effets de celle-ci, sous risque de se perdre eux-mêmes.

Le concept de la Fumée est fascinant. À un moment, les humains se sont mis à fumer quand ils font des choses répréhensibles. Pourquoi? Au début, on ne comprend pas très bien l'origine de ce phénomène et ce qu'il fait concrètement. Petit à petit, on en apprend plus sur cette manifestation étrange. Ce sont les péchés qui entraînent la Fumée : un petit mensonge, une pensée impure, une action répréhensible, etc. Chaque type d'actions possède son propre genre de Fumée. Les concepts même du bien et du mal sont étudiés en profondeur et amènent une réflexion plus poussée.

Le récit évolue rapidement et prend des chemins assez inattendus. On change de lieux souvent, pour découvrir de nouveaux horizons un peu inquiétants, mais toujours captivants à parcourir, dans une ambiance sombre, un peu malsaine. J'ai particulièrement été séduite par la ville de Londres, capitale du vice et de la perversion car toujours embrumée de Fumée. J'ai aussi adoré le moment que nos protagonistes passent dans les mines, dans une obscurité totale, oppressante; une expérience de lecture assez atypique. Ces endroits à la fois industriel (classe ouvrière) ou victorien (noblesse) ont donné un ton un peu steampunk au texte, mais du steampunk crasseux, sale, atmosphère dans laquelle la poussière des cendres s'immisce partout. Cette dualité gens du peuple/aristocratie se retrouve également dans le style d'écriture, très fluide et agréable, surtout au sein des dialogues. Par exemple, Charlie et Thomas, qui sont des amis proches, continuent de se vouvoyer tout au long du récit.

J'ai tout de suite accroché à notre duo de personnages, tous les deux attachants d'une façon différente. Charlie dans sa fragilité et son respect des normes et des autres. Thomas dans sa brusquerie maladroite et son obstination. Des personnages très différents qui nous montre différents aspects de la Fumée. J'ai aussi été fascinée par le personnage de Julius, autre élève de l'école, qui se laisse guider par sa Fumée, jusqu'au point de non-retour. Un personnage à la fois fort et fragile qui est forcé de faire ses preuves et qui m'a touchée d'une autre manière.

J'ai d'ailleurs trouvé que l'auteur nous proposait une galerie impressionnante de personnalités dans ce livre, qui permet d'exposer des conceptions très différentes sur l'appréhension du concept de la Fumée. Si j'ai beaucoup apprécié cette diversité des personnages, j'ai par contre trouvé certaines longueurs quand l'auteur reprenait une scène déjà vécue, mais sous un autre point de vue.

La fin est plutôt ouverte : quelque chose se passe, mais nous ne savons pas ce que nos protagonistes vont devenir. Cela laisse entrevoir des jours meilleurs comme d'horribles moments. À vous de choisir ce que vous souhaitez pour eux ;)

Malgré quelques longueurs, j'ai passé un excellent moment de lecture avec ce livre. le concept de la Fumée et son étude sont passionnants, les personnages ont des profils variés et attachants et le contexte victorien donne un côté steampunk sale vraiment sympa à l'histoire ! Une belle découverte.
Lien : https://livraisonslitteraire..
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Smoke est un roman que vous aimerez ou que vous détesterez, je pense. Il n'est pas à comparer à d'autres, même s'il se donne des airs de roman à la Dickens, même s'il joue avec les codes de la dystopie.
En allant sur quelques sites de lecteurs, j'ai constaté que ce roman obtenait d'aussi bonnes notes que de mauvaises, ce qui m'a plutôt interpellée. En général, les avis négatifs concernaient des lecteurs qui avaient apprécié le début mais avaient décroché au milieu.
Au début, les protagonistes sont à l'école et l'on suit leur vie en internat. Je préciserai que ça n'a rien à voir avec Harry Potter et il n'y a même pas de parallèle à faire entre les deux. C'est un moyen pour l'auteur de commencer le récit en douceur, mettre le lecteur en condition, l'apprivoiser et l'attirer dans les filets de ses personnages. Puis, peu à peu, il bascule. Entre envolées lyriques et dialogues piquants, entre introspection et dénonciation du système, ce récit vous emmène vraiment sur les trace du mal et du pouvoir.

Au niveau de l'écriture, j'ai trouvé la qualité de la traduction vraiment excellente. Bien entendu, j'ai toujours la curiosité de me demander à quel point le texte reste fidèle à l'original. ^^
C'est écrit au présent, avec certains passages en je, et j'avoue que selon moi, ce sont les passages les moins réussis, surtout ceux qui concernent les personnages secondaires. Pourtant, je comprends la volonté de l'auteur. Cela lui permet d'explorer d'autres points de vues, de rentrer dans la psyché de plusieurs types d'individus.

Par contre, j'ai vraiment adoré la relation entre Thomas et Julius. Leur antagonisme, la lutte qu'ils mènent chacun au fond d'eux-mêmes et qui les amène à s'affronter.
De manière générale, j'ai lu beaucoup de scènes que je n'avais encore lues nulle part ailleurs, ou du moins abordées d'un oeil que je trouvais relativement neuf. Forcément, cette sensation tient en grande partie à la culture de chaque lecteur, mais ça a clairement participé à mon plaisir de lecture.

Je reprocherai peut-être une fin un peu hasardeuse concernant le trio principal. J'ai trouvé que la décision qu'ils prennent était trop simple, et qu'elle n'était pas abordée de la bonne manière (même si je ne la juge pas d'un point de vue moral ou éthique) car trop survolée, et du coup manquant de pertinence par rapport au reste. Je ne peux malheureusement en dire plus à ce sujet. Je serais curieuse de connaître l'avis d'autres lecteurs sur cette fin. 😉

Je suis en tout cas ressortie de ma lecture un peu chamboulée, pleine d'émotions, et avec l'envie de le rouvrir à la première page tout de suite. J'espère qu'il trouvera d'autres lecteurs prêts à se plonger dans les effluves de sa Fumée.
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Et si de la noirceur de votre âme émanait une fumée pour bien vous stigmatiser et vous tenir à l'écart de toute pureté.
Du postulat simple que la blancheur supérieure appartient à l'aristocratie et le noir vice aux masses laborieuses des campagnes, Thomas et Charlie s'interrogent et avec l'aide de Livia, vont essayer de bouleverser l'Ordre établi.

Nous sommes au XIXème siècle, à Londres. Déjà célèbre pour son fog, nous voici en présence de cette Fumée étrange qui épargne certains malgré les furieux doutes sur leur angélisme vertueux.

Ce roman est un petit pavé de presque 600 pages. En toute honnêteté, j'ai eu du mal à le terminer et tout autant de mal à écrire mon avis que je laisse traîner depuis plusieurs semaines en espérant, en vain, une illumination!
Pour tout dire, je ne sais toujours pas si j'ai aimé ou pas.

Un Dickens dystopique, pourrait-on dire de ce conte. J'aime la dystopie, en général. J'ai lu Dickens, il y a fort longtemps. Et l'osmose entre ces deux genres a été maladroite avec un déséquilibre entre de longues, très longues descriptions ennuyeuses et l'action.

Pourtant les trois amis sont des personnages intéressants et sympathiques. Thomas est révolté, toujours en colère, alors que Charlie est plus calme, confiant et posé. Livia est parfois agaçante par son côté un trop lisse et « angélique ».
Pourtant l'univers créé par l'auteur est original et passionnant.
Bousculer un ordre établi quand celui-ci repose sur des mensonges et des manipulations exacerbe mon côté rebelle. Laisser libre court à un esprit critique de la part de jeunes gens qui se refuse à suivre les règles sans les remettre en question est un concept qui se perd de nos jours donc j'ai apprécié le voir abordé dans ce roman.
Et les notions du bien et du mal sont extrêmement bien exposées et suscite de grandes réflexions.
La satire sociale avec la lutte des classes et l'exercice du pouvoir est un sujet certes classique mais toujours efficace.
Mais…
Mais…
La magie n'a pas opérée!

Roman dense, des points de vue différents parfois pour une même scène, des chemins de traverse, des culs de sac ou de changements de direction, je me suis perdue dans le brouillard vicié!
Surtout avec cette fin qui me laisse dubitative…

J'ai aimé l'idée de base, les thèmes abordés mais je n'ai pas été happée par la manière de les traiter et de mener l'intrigue. Trop ceci, trop peu cela, c'est très rare chez moi mais je ne suis pas arrivée à mettre d'accord avec moi-même (chuuut tais-toi, toi!) pour vous donner un avis tranché!
Donc je vous passe le bébé et j'attends vos avis!
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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On ne peut pas dire que Dan Vyleta manque d'imagination et aussi de talent. Cependant, je suis restée un peu à l'écart de ce roman, par trop foisonnant et brassant idées, métaphores, considérations philosophiques et politiques, religieuses et sociétales. A force de trop plein, j'ai parfois décroché et lu, je l'avoue, le dénouement en diagonale. Lecture en demi-teinte donc.
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"Le goût âcre qui colle à la peau"

"Si tous nos péchés étaient visibles. A Quoi ressemblerait le monde ?"

Comme les 3/4 des romans que je lis, je l'avais lui aussi repéré à sa sortie, mais j'ai bien fait de ne pas le lire à ce moments là, je l'aurais malheureusement abandonné. Ma lecture a eu lieu en Février lors d'un challenge, du steampunk, de la dystopie, une uchronie, en bref, tout pour me plaire. Au fond je ne me suis pas trompée, l'écriture était certes lourde pour moi, mais l'univers...

On se retrouve projeté en Angleterre, à la fin du XIXe siècle à Londres. Pour faire court, les classes laborieuses rejettent une infecte Fumée, preuve de leur noirceur intérieure et de leur infériorité. Et à la campagne, vivent les aristocrates, d'une blancheur de lys et qui ne fument jamais, qui montre leur vertu et de leur droit à gouverner. Cette différence de classe nous fait forcément poser des questions, et nous ne sommes pas les seuls, Thomas, Charlie et Livia enquêtent sur la nature réelle de la Fumée. Et découvrent alors, que l'ordre établi est fondé sur une scandaleuse duperie. 

Vous imaginez bien que j'ai adoré ce concept, de ce dire que la fumée puisse réellement exister, des frissons produits par cette simple pensée. de ce fait, j'ai réellement savouré lire leurs aventures. le problèmes est, que l'on s'attend à ce que tout se passe rapidement, hors il faut être patient. de plus les changements de point de vue son fréquent, mais apportent un gros plus à l'histoire. J'ai trouvé les personnages très travaillés, l'univers aussi, comme l'explication de la fumée. J'entends par là , que en ne connaissant rien de cet nouvel univers, je ne me suis pas sentie perdue, comme certains ouvrage le font percevoir parfois.

Les événement sont particulièrement raccordés, il n'y a rien qui tombe comme un cheveux sur la soupe, plus on avance et plus on résout cet horrible casse tête. Cependant, j'ai trouvé à certains moment l'histoire lourde, peut être était-ce le surplus d'informations de détails ? Ou tout simplement la plume, qui n'est en aucun cas celle du young-adult ? Pour être sincère, je pencherais pour la seconde possibilité, car même deux mois après j'en garde un très bon souvenir.

Pour en revenir à l'univers, j'ai adoré Londres, ville des péchés. La façon dont elle est décrite, coulante de fumée, grouillante d'hommes rendu noirs et poisseux. La façon dont ils essayent de comprendre cette duperie, seuls dans le coeur de cette ville sombre. Charlie et Thomas sont des personnages que j'ai aimé dés le début, par leurs façon de s'adresser entre eux, aux autres, par leurs façons de penser et de réfléchir, on oublie presque que nous somme avec des adolescents de 16ans. Pour Livia, j'ai mis plus de temps avant de tomber sous son charme, mais je reste toujours impressionnée par ses personnages forts en couleur dans cette ville si sombre.

"Quand il bouge les bras, le tissu amidonné fait du bruit, quelque chose entre un bruissement et un claquement, suivant la vitesse de ses gestes. Même la propreté peut être audible. On peut entendre à quel point elle est propre. Et, par extension, lui."

Pour conclure, je dirais que c'est un roman que vous allez adorer ou détester, mieux vaut aimer les histoires un minimum complexe avant de se lancer dedans, sinon je pense que malheureusement, vous passerez à coté.

- Avec tout mon amour, Loéva
Lien : https://ladroguerieecrite.wo..
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critiques presse (1)
LeJournaldeQuebec
19 mars 2018
À quoi ressembleraient la vie et le monde si tous les péchés se voyaient, si toutes les mauvaises pensées apparaissaient sous la forme d’une fumée qui salit et noircit tout, la peau comme les vêtements ? Le romancier britannique primé Dan Vyleta a exploré cette idée inhabituelle.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Ils prennent un train en fin de matinée. Thomas calcule qu'ils devraient être là-bas avant la tombée de la nuit, sauf qu'ils ont deux changements et manquent leur correspondance à Rugby. La gare est sinistre et déserte, la salle d'attente réduite à une rangée de bancs en bois réunis autour d'un poêle éteint. Un conducteur leur apprend qu'il y aura un train d'ici une heure mais trois heures passent, puis quatre, puis cinq avant qu'il réapparaisse, sanglé jusqu'au cou et empestant la Fumée et le cognac, pour les informer qu'il y a du retard.
Il est huit heures quand ils montent enfin en voiture; complètement transis.
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Malgré tous mes efforts, je me suis prise d'affection pour Mr Cooper. On ne peut pas ne pas l'aimer. Le problème, c'est qu'il est horriblement snob. Bien élevé jusqu'aux voyelles de son "Merci". Ce n'est pas sa faute, remarquez, mais il ne peut pas ouvrir la bouche sans me rappeler ce qu'il est. Et ce que je suis. Pas de sa classe. Une domestique, une fille de mineur. Commune comme le péché.
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- Ils ont un objet qu'on appelle "téléphone ", grâce auquel on peut communiquer avec des gens qui sont à des kilomètres de vous, rien qu'en parlant dans une boîte. La boîte est reliée à une autre par un long fil. Et ce fil transporte les paroles je ne sais pas trop comment. Par enchantement...
Il regarde Charlie assimiler ses paroles. Charlie n'est pas impressionné.
-Même si ça marchait, quelle serait l'utilité de ce machin ? Il faudrait connecter toutes les maisons du monde avec des fils. Et ça, c'est impossible !
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Quand il bouge les bras, le tissu amidonné fait du bruit, quelque chose entre un bruissement et un claquement, suivant la vitesse de ses gestes. Même la propreté peut être audible. On peut entendre à quel point elle est propre. Et, par extension, lui.
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Ce n'est pas une question de courage, songe-t-il, mais de force physique. Comme quand on sent le vent sur son visage un jour d'orage. On ne peut pas lui échapper.
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