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François Maspero (Traducteur)
EAN : 9782020787499
293 pages
Seuil (14/01/2005)
3.2/5   23 notes
Résumé :
A la veille de Noël, le professeur émérite Julio Matasanz, grand médiéviste de l’Université espagnole, se rend en Galice pour recevoir un hommage international à l’occasion de son départ à la retraite. La cérémonie a lieu dans l’île de San Simon, dans la ria de Vigo, autrefois forteresse médiévale, puis léproserie, caserne, prison du régime franquiste et aujourd’hui centre culturel. La dernière conférence de Matasanz porte sur Erec et Enide, premier roman du cycle a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'ai failli abandonner cette lecture dès le premier chapitre, tellement le premier personnage est antipathique, vaniteux, imbu de sa supériorité d'intellectuel mondialement célèbre, infatué de sa culture, de ses relations, et de ses prouesses sexuelles.

Puis d'autres figures apparaissent et mêlent leur voix et leur histoire à celle du gros macho couvert d'honneurs qui ne vit que par et pour la littérature.

Des voix féminines, qui servent de contrepoint et parlent du quotidien, de la maternité, des liens familiaux, héritages qu'on accepte ou qu'on rejette. Des voix qui parlent de compassion, de solidarité, d'affection, des bonheurs de la vie, des douleurs, des pertes, des deuils.

Ce livre pose en filigrane la question de l'importance de la littérature, qui peut devenir envahissante, étouffante, destructrice pour ceux qui s'en servent par ambition personnelle. On pense aux romans de David Lodge quand il dépeint avec son humour grinçant les moeurs du microcosme universitaire britannique.

Celui qui consacre sa vie à l'étude de la littérature, qui en fait son métier, passe à côté de ses contemporains qui lui deviennent étrangers.
Ainsi la littérature est dénaturée, elle éloigne son disciple de la vie, de ses émotions, de sa brutale réalité, de ses inquiétudes terre à terre, de ses drames ordinaires.

Mais celui qui choisit de ne jamais sortir de sa bibliothèque est-il capable d'affronter les épreuves que rencontrent les héros de ses auteurs favoris?
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Ce bouquin m'a été prêté par une amie après une discussion commune qui avait porté – je ne sais plus pourquoi – sur le roman médiéval écrit par Chrétien de Troyes "Erec et Enide". L'auteur catalan Manuel Vasquez Montalban (que je ne connaissais absolument pas et qui a pourtant publié énormément de textes très divers) invente une sorte de variation de ce roman à partir de trois narrateurs : Julio Matasanz, 70 ans, médiéviste émérite, s'apprête à recevoir un prix pour son oeuvre critique. C'est un homme assez imbuvable au départ, misogyne, séducteur invétéré et égoïste. Sa femme Madrona apprend qu'elle est gravement malade et voudrait à tout prix revoir à Noël son neveu qu'elle a élevé comme son fils, Pedro. Pedro et Myriam son épouse sont les avatars modernes d'Erec et Enide. Volontaires dans une association humanitaire, ils vivent des aventures parfois comiques et le plus souvent terribles qui mettent leur couple à rude épreuve. A travers ces trois destins, c'est toute une réflexion sur le rôle de la littérature, le monde des universitaires, les choix de vie, la capacité de l'amour à tenir sur la durée. Bien écrit, souvent mordant mais non sans tendresse.
Lien : https://dautresviesquelamien..
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Julio prend sa retraite, chercheur en littérature médievale, il assiste à ses dernières conférences et repense à ses années passées. Madrona, son épouse, organise Noël et se dévoue pour aider son entourage. Pedro, leur neveu, et Myriam, son épouse, engagés dans une mission humanitaire en découvrent les revers. La narration est fondée sur le mythe arturien d'Erec et Enide que revivent le jeune couple et sur lequel Julio écrit sa conférence.

Cette oeuvre est très poétique, le rythme en est captivant et la triple histoire donne beaucoup de punch.
Lien : http://pralinerie.blogspot.f..
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
La perte et la reconquête de l’amour motivent les voyages d’Orphée ou de Tristan, avec une abondance de dénouements tragiques, tous liés à l’échec de la reconquête, sauf dans la version optimiste de Sir Orpheus. Foerster a fait remarquer que, face à l’atmosphère de malédiction des autres tragédies, Érec et Énide chante la compatibilité entre l’amour, le mariage et la chevalerie, mais qu’au-delà du propos de Chrétien de Troyes Érec et Énide sont des personnages qui savent prendre leur destin en main, l’enjeu n’étant pas tant de retrouver l’aimé que de le conserver par une conquête quotidienne. Victoria Cirlot, dans sa préface à la version la plus récente d’Érec et Énide publiée en espagnol, nuance le propos de Foerster en écrivant – je cite : « Il serait quelque peu risqué de parler d’apologie du mariage, mais il ne fait aucun doute que Chrétien de Troyes propose un modèle de morale pratique. »
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Le véritable amour peut-il exister entre des personnes mariées ? – et c’était, j’insiste, au XVIIe siècle : « Disons et affirmons que l’amour ne peut étendre ses droits sur les personnes mariées. Les amants se donnent tout, réciproquement et gratuitement, sans se voir forcés par nulle raison de nécessité, tandis que les époux sont obligés, par devoir, de souffrir réciproquement la volonté de l’autre et ne rien se refuser l’un à l’autre… »
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Le mythe créé par la littérature, les arts ou les moyens de communication est surtout un système de signaux cachés que le récepteur finit par co-créer, non par son interprétation mais par son utilisation sentimentale, émotionnelle et même idéologique. Si, aujourd’hui, nous disons Humphrey Bogart ou Julien Sorel, nous n’avons pas besoin d’ajouter grand-chose.
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— Toute cette ombre est peuplée d’ocelots, de fourmiliers, de tapirs, au bord de la rivière dorment les crocodiles et dans les arbres les colibris et les singes-araignées.
— Et il y a aussi des jaguars, des pumas ou autres bestioles ?
— Non. Cette forêt est petite. Ici, l’animal le plus dangereux est l’homme, et celui qui me plaît le plus l’ara écarlate.
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Les gens normaux agissent directement sur les choses et sur les autres. Les artistes et les écrivains renoncent à la réalité dans le même temps où ils lui créent une alternative, et ceux qui analysent la culture, nous, en l’occurrence, réinterprètent ces alternatives. Nous sommes encore moins dans la réalité que les écrivains ou les mystiques.
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