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Pepe Carvalho tome 16 sur 16

Denise Laroutis (Traducteur)
EAN : 9782757803554
803 pages
Points (22/03/2007)
3.57/5   27 notes
Résumé :
Pepe Carvalho est sur la sellette, suspecté d'avoir assassiné un célèbre sociologue. Les preuves sont accablantes et les témoins nombreux. Aussi la meilleure issue reste-t-elle la fuite... Des réseaux terroristes de Bali en passant par le Bosphore, Bangkok, l'Australie et l'Afrique, Pepe Carvalho arpente les espaces de sa mémoire au cours d'une ultime aventure et déboussole le lecteur dans un jeu de piste époustouflant.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Milenio est le dernier ouvrage publié par l'auteur avant sa disparition.
C'est le livre d'une vie. L'auteur a passé des années à écrire ce livre au cours de ses nombreux voyages. Il décrit dans le détail ses intinéraires, ce qu'il y voit, ce qu'il y mange.

L'histoire ébauchée en quatrième de couverture n'est qu'un prétexte, une idée qui se perd au fil des pages.
De temps en temps, l'auteur se souvient de son histoire et il en touche un mot, pas plus.
j'ai l'impession que l'histoire policière a été rajoutée, plaquée sur le livre de voyages que l'auteur a tardé tant d'années à écrire.
Pour toutes ces raisons, j'ai beaucoup apprécié ce livre, même si je crois qu'il aurait dû se scinder en deux livres distincts : un livre court reflétant l'histoire policière et un livre, beaucoup plus long, retraçant les voyages de Pepe Carvalho. Cela aurait été plus honnête vis à vis du lecteur, quoi que moins commercial on n'en doute pas.

Si vous cherchez un thriller haletant, ce livre n'est donc pas pour vous.

En ce qui me concerne, je l'ai lu plus comme un récit de voyages, admiratif à chaque page de la maîtrise de l'auteur. Son écriture est vraiment sublime et les nombreux détails transportent le lecteur dans ce voyage sans fin aux côtés de Pepe Carvalho et de son acolyte qui, de l'aveu même des protagonistes "fouttent la merde là où ils vont".

Je ne saurai donc conseiller ce livre qu'à des lecteurs avertis.
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Les héros ne meurent jamais mais leurs aventures arrivent parfois à leur fin : Maigret refuse les promotions mais bat encore le pavé, Morse meure emporté par le diabète, Wallander s’enferme dans Alzheimer… Pepe Carvalho risque tout simplement la prison et préfère quitter Barcelone, accompagné par Biscuter. Une fuite qui va entraîner le détective et son adjoint gastronome dans un tour du monde qui se révèlera finalement un retour sur le passé et une recherche personnelle.

Ce récit publié après la mort de Manuel Vasquez Montalban est comme un dernier tour de piste pour le détective, un retour sur les souvenirs et comme une quête de l’inaccessible. Placé sous l’égide tutélaire de Bouvard et Pécuchet, que l’on a souvent qualifiés de crétins alors que ce ne sont que de doux rêveurs velléitaires, Milenio Carvalho tient aussi de Don Quichotte, tant les moulins à vent à combattre sont nombreux dans ce livre. Long roman plutôt bavard, entre reportage de guerre, guide touristique, livre de recettes culinaires et considérations philosophique, Milenio Carvalho lasse parfois malgré une intrigue (décousue) servant de fil rouge. Pour public averti, comme l’écrit FrançoisGe dans sa critique. Les autres commenceront par les autres aventures de Pepe et ne s’en lasseront pas.
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C'est un voyage crépusculaire des deux personnages emblématiques de l'auteur. Un voyage crépusculaire dans les souvenirs de Carvalho/Montalban, souvenirs revisités plus de deux décennies après de premières visites autour du monde. Les quelques aspects politico-policiers qui émaillent le récit ne sont que prétexte. Ce périple, presque initiatique, donne à l'auteur l'occasion de commenter l'actualité politique, sociale, sans aucune complaisance pour l'époque. Pas de complaisance pour les idées tendance, on peut noter la perspicacité de l'auteur quant aux évolutions en cours (livre écrit au début des années 2000) qui se sont avérées pire qu'imaginées. Aucune espérance pour ce monde, semble être le constat en filigrane qui court tout au long de l'ouvrage. Comme en écho à ce que disait P. Murray “Il faut rendre grâce à notre époque de nous rendre joyeux à l'idée de la quitterˮ. Roman testament, quand on pense que Montalban est mort un peu avant sa parution…
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Une enquête de Pepe Carvalho ?

C'est ce qui figure sur la couverture, sans doute par habitude. Cependant ce dernier volume des aventures du célèbre détective et de son fidèle Biscuter tient plus du récit de voyage que d'un polar.

Sous cet angle, l'ouvrage est quand même intéressant avec une écriture toujours aussi plaisante, et une critique réaliste de la situation politique internationale du début du XXIe siècle. Mais la minceur de l'intrigue et l'épaisseur du volume demandent un peu d'opiniâtreté au lecteur.

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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Le dernier dîner sur le Queen Guillermine, alors qu’ils venaient d’arriver à Djakarta, avait un thème à la fois provocateur et menaçant : « Rijstaffel méditerranéen. »

La « table de riz » version biscutérienne se composait de riz tel que le concevaient les Indonésiens ou les Chinois : paysage de fond et texture atomique de saveurs complémentaires. Si, habituellement, un rijstaffel exhibitionniste dépassait la vingtaine de petites assiettes complémentaires du riz, Biscuter était arrivé à vingt-cinq avec des adaptations de tapas, pas seulement ampurdanaises : poulet aux crevettes, calamars dans leur encre, minuscules calamars farcis, aumônières de chou, escalibada de légumes grillés au four, champignons et rondelles de saucisse, poisson à la marinière, soupe de poisson aromatisée au fenouil, veau rôti, poulet à l’ail, poulet sauté à la tomate, tripes aux pois chiches, salades et leur sauce romesco aux amandes, morue grillée à la plaque, morue à la basquaise, boulettes de sépions, épinards aux pignons et aux lardons, cubes de fromage sautés à l’ail et aux poivrons rouges, salade composée de betterave, cornichons, câpres, olives farcies, champignons et lamelles d’agneau en sauce aigre-douce, filet mignon à l’aigre-doux, huîtres fumées au champagne, espardenyes pour les Catalans, holothuries pour les autres, à l’ail et à la coriandre, fonds d’artichauts farcis d’œufs de caille et d’une petite cuillerée de caviar, cubes de thon cru macérés dans un mélange de gingembre, vinaigre balsamique, sauce de soja et petits oignons marinés à la sauge. Si la purée de cacahuète dominait et différenciait les goûts dans la préparation indonésienne, Biscuter l’avait méditerranisée en substituant à la graine unique un hachis de pignons, d’amandes, de noisettes, d’ail, de persil, parfois de piments doux secs, jouant sur une variation d’herbes aromatiques conventionnellement méditerranéennes et de vins et eaux-de-vie locaux, vins rouges et blancs, rancios, mousseux, cognac, ouzo, huiles italiennes, vinaigres de xérès et balsamique. La table de riz était si originale qu’elle avait été rebaptisée « rijstaffel Biscuter », et très clairement la main de Biscuter avait barré son nom et écrit à la place : « Millénaire ». Table de riz servie avec des vins blancs néo-zélandais, des vins rouges de Loire légers et les inévitables mousseux franco-allemands hégémoniques, en tout cas à bord. Le dîner s’ouvrit sur un fleuve de genièvre et de bières hollandaises glacés et, sur la grande cocotte-minute de la croisière, fut reposé le couvercle sous lequel ne cuisaient que des pensées agréables, car Biscuter avait réussi le dîner de sa vie et de son histoire.
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Un critère carvalhien affirmant qu’on ne connaît pas une ville tant qu’on n’a pas traîné sur ses marchés, plus efficaces que les cathédrales pour relier la vie à l’histoire, ils visitèrent le marché. Mais avant, Biscuter tenait à faire un tour, aussi rapide que le voudrait Carvalho, dans l’Indian Muséum, le plus ancien de l’Inde, doté de quelques pièces uniques dont la Balustrade, reliefs reproduisant des épisodes des vies antérieures du Bouddha dans une statuaire progressive, héritière des différents styles de la sculpture indienne, matérialisés dans un grès rouge et doré. L’avantage des musées, c’est qu’ils deviennent un territoire libre une fois passée la barrière des centaines de guides qui se considèrent indispensables à votre survie et dépendent d’un touriste, un seul petit touriste, pour vivre une semaine. Biscuter engagea celui qui lui parut le plus démoli par la vie ou l’histoire et, pendant deux heures, la voix hors champ du vieux professeur d’anthropologie honoraire, selon ses dires, de l’université de Calcutta les instruisit. Il soulignait ce qu’ils voyaient et ce qu’ils ne voyaient pas, et, lorsque Carvalho eut débranché son oreille, Biscuter et le guide se retrouvèrent acoustiquement seuls et nullement communicants, Biscuter ne comprenant pas l’anglais.
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La vitrine d’une Italie passant du rêve Berlinguer à la réalité Berlusconi et postfasciste. Nous nous retrouvons dans une involution difficile à expliquer, quand on se souvient du niveau de conscience politique qui était le nôtre dans les années soixante, à l’époque où un texte comme Il sorpasso était possible, quand les communistes étaient la première force électorale et que nous pouvions nous permettre de proposer le compromis historique aux démocrates chrétiens les plus progressistes.
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Sous les dictatures fascistes, les démocrates ont défendu marais et plantations, logement humain et habitat animal, droits vicinaux et droits de l’homme au sein d’un projet qui tendait à reconstruire la raison démocratique, mais en démocratie la bataille garde tout son sens contre une nouvelle dictature : celle du marché, cet adversaire intelligent protégé par un important troupeau d’hommes politiques à tête de mule.
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Quand il y en a pour deux naufragés de la route, il y en a pour trois, mais rien ni personne ne me fera changer un itinéraire qui commence dans un cimetière et continue jusqu’à la porte ouverte des Dardanelles et du Bosphore vers l’Au-Delà. Après, ce sera selon l’argent qui reste et le désir qui surnage dans un voyage trop improvisé.
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