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EAN : 9782824603919
352 pages
City Editions (08/01/2014)
4.4/5   5 notes
Résumé :
Esther a toujours connu son père violent et cruel. Avec elle, mais aussi avec ses quatorze frères et s?urs qu?il bat et dont il n?hésite pas à abuser à tour de rôle. Lorsqu?il est arrêté et emprisonné, Esther pense que sa vraie vie va enfin pouvoir commencer. Tragique erreur. Elle croise le chemin d?un homme, un éducateur qui aurait dû l?aider et prendre soin d?elle, mais qui profite de son innocence. Quant aux services sociaux, ils font de la vie d?Esther un vérita... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
La petite Esther et ses 14 frères et soeurs n'ont pas vécu l'enfance qu'ils auraient mérité d'avoir, comme tout enfant. Pas de joie, de rires, de jeux mais des brimades, des sévices, des choses inavouables perpétrées par leur père. Esther est retirée à sa famille, va dans un foyer d'accueil pour adolescents où certaines choses se reproduisent… Comment arriver à se construire ensuite lorsqu'on devient adulte et parent à son tour ?

Esther fait partie des enfants du scandale qui avait éclaté dans les années 90 dans les Orcades. Des familles écossaises avaient été accusées de pratiquer des sévices sexuels sur des enfants au cours de rites sataniques. Ils leur avaient été retirés. Cependant, la maigreur du dossier avait fait dire au juge que les responsables des services sociaux avaient fait pression sur les enfants pour leur faire avouer ce qu'ils voulaient entendre. le problème étant que les accusations venaient de trois petits, fragiles psychologiquement parlant et très perturbés. L'affaire avait duré plus d'un mois.

Ces trois enfants étaient de la famille de l'auteur. Les services sociaux n'avaient pas réussi à déceler, dans leurs accusations, les sévices que leur infligeait leur père, incarcéré depuis. Ce sont toujours des affaires difficiles pour lesquelles on marche sur des oeufs si jamais les faits sont avérés. Ce qui est alarmant derrière tout ceci, c'est la perversité de certaines personnes, leur cruauté. Ces gens-là ne sont plus des humains…
Lien : https://promenadesculturelle..
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Le récit poignant d'une fillette abusée par les adultes et abandonnées par le système. D'ailleurs je ne comprend absolument pas pourquoi les services sociaux ne ce préoccupent pas plus que ça des enfants maltraités !
Quand je vois ce qu'elle a subit par sa mère et ensuite son père c'est atroce !!! Vraiment comment en tant que parents ont peut faire subir ça a nos enfants ? C'est pas possible
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Prologue

Rien de bien inquiétant
27 février 1991, South Ronaldsay,
archipel des Orcades – Écosse



Je suis en train de faire mon sac pour aller travailler lorsqu’un crissement de roues sur le gravier me fait sursauter. Je jette un œil à la pendule : il n’est pas encore sept heures ; or mon taxi ne devait pas arriver avant la demie. Je m’apprête à sortir pour dire au chauffeur que je n’en ai pas pour longtemps, mais, lorsque j’approche de la porte avec sa petite fenêtre, un bloc de glace semble me tomber dans le ventre.

Deux véhicules de police, bourrés à craquer, s’avancent dans l’allée. Ils ne sont même pas tout à fait arrêtés que des agents en uniforme noir en jaillissent et se précipitent vers la maison, tambourinent à la porte en actionnant la poignée et essaient de coller l’œil contre le carreau. Je fais volte-face vers maman qui dort sur le canapé (son lit provisoire depuis trois mois) et lui secoue le bras pour la réveiller.

— Que se passe-t-il ? bafouille-t-elle d’un air confus tout en clignant des yeux.

Je lui réponds, en chuchotant d’un ton empreint de panique :

— C’est la police, maman !

Gagnée, elle aussi, par la panique, elle écarquille les yeux. Parfaitement réveillée, elle se redresse d’un bond au moment où mon frère aîné dégringole l’escalier, l’air encore ensommeillé en se grattant la tête.

— Qu’est-ce qui se passe ?

Comme pour lui répondre, une voix masculine ordonne :

— Ouvrez, c’est la police.

Mon cœur bat la chamade. Nous échangeons des regards stupéfaits tandis que nos visages expriment la même terreur. Maman promène ensuite ses yeux affolés autour d’elle, comme si elle était en quête d’une issue de secours. Nous savons tous trois que, une fois que nous aurons ouvert la porte, tout changera. Encore une fois.

Sans bruit, mon frère s’avance et actionne la poignée pour laisser entrer cinq agents de police qui se précipitent dans notre vestibule soudain trop petit.

Deux d’entre eux sont armés de sacs en plastique noir. En agitant un morceau de papier devant nous, un policier aux grosses joues rouges déclame d’un ton solennel :

— Nous disposons d’un mandat de perquisition qui nous autorise à fouiller les lieux pour confisquer d’éventuelles preuves !

Deux d’entre eux se mettent aussitôt à fouiner partout pendant que maman, mon frère et moi ne pouvons rien faire d’autre que de continuer à fixer ceux qui restent à nos côtés.

— Mais que se passe-t-il ? demande mon frère, dont le visage blanc comme un linge dément la fermeté de sa voix.

Une jeune femme mince aux cheveux blond foncé coupés court tourne lentement les yeux vers nous et, avec un sourire qui ne va pas jusqu’à ses yeux, répond d’un ton glacial :

— Rien de bien inquiétant.

— Absolument, intervient le policier aux joues rouges. Lorsque nous aurons fouillé toute la maison, vous nous accompagnerez au poste pour y être interrogés. Vous avez compris ?

Même si nous hochons la tête sans mot dire, ses paroles n’ont pas réellement de sens.

Soudain, avec un certain soulagement, je me souviens de mes projets pour la journée.

— Euh…, je suis désolée, dis-je d’un ton hésitant. Je ne peux pas vous accompagner au poste aujourd’hui. Il faut que j’aille travailler.

— Certainement pas aujourd’hui ! répond-il d’un ton coupant.

— Mais… il le faut. Mon taxi va arriver dans une minute.

Je bafouille.

— Vous n’avez qu’à l’annuler ! lance-t-il d’un ton irrité avant de se diriger vers la porte.

Alors qu’elle s’était affalée sur le canapé, maman se dresse d’un bond en hurlant :

— Mais qu’est-ce que vous cherchez ? Des preuves de quoi ?

Le policier au visage rouge fait volte-face et répond d’un ton sombre :

— Ça, madame W., cela vous sera communiqué au poste.

Les radios des policiers bipent et grésillent de messages qui paraissent urgents. Il semble que nous soyons attendus au commissariat de police à huit heures tapantes.

Sous la garde d’un agent posté devant la porte de la salle de bains, ma mère et mon frère sont autorisés à se laver et à s’habiller rapidement. Un autre agent monte la garde dans la cuisine, où l’on m’a ordonné de m’asseoir et d’attendre. Il n’a l’air guère plus vieux que moi, et il va et vient, comme s’il était gêné, faisant mine de regarder les objets et faisant des tentatives de conversation.

— Tiens, ma tante a la même table que ça…, commence-t-il.

Puis, il ajoute :

— Vous travaillez dans quoi ?

Je n’ai pas envie de parler. La télé est allumée, mais je n’entends rien. Je me contente de la regarder d’un œil vide tout en essayant de faire le tri dans ma tête. Ma mère, mon frère et moi, nous sommes prêts à partir, mais les policiers n’en ayant pas terminé, nous restons assis sur le canapé sans dire un mot. À la télévision, le bulletin météo a commencé, ce qui fait réagir notre gardien d’un joyeux :

— On dirait que ça va être une belle journée !

En lui jetant un regard incrédule, mon frère marmonne :

— Ben, pas pour nous !

Les sacs en plastique noir n’ont pas l’air de contenir quoi que ce soit, mais c’est avec une expression des plus sérieuses que le policier au visage rouge nous montre les preuves qu’ils emportent : une vieille carte postale des Pierres levées de Stenness, un ancien cercle de pierres qui constitue le site touristique le plus célèbre des Orcades, et une vidéo du film Dirty Harry de Clint Eastwood.

À huit heures moins dix, nous sommes enfin en train de filer à toute allure sur les soixante kilomètres qui nous séparent du poste de police de Kirkwall. La route passe devant les Pierres levées et, dans le soleil du début de journée, le ciel immense de l’archipel arbore des nuances agressives de bleu acier et de violacé plutôt morbides.

Dans ce paysage d’une infinie désolation, il n’y a personne pour entendre nos cris d’appel à l’aide. Nous pourrions aussi bien être seuls au monde.

Les eaux grises et glacées de l’océan Atlantique déferlent avec fracas tandis que nous traversons le pont pour gagner Mainland, l’île principale des Orcades. Au-dessus de l’étendue vert foncé des champs brouillés par la pluie, les corbeaux, dérangés de leur perchoir nocturne, lancent des croassements de colère avant de s’envoler dans un grand bruit d’ailes qui provoque la pagaille dans les petits troupeaux somnolant le long des routes sinistrement désertes.

Lorsque nous arrivons à destination, plusieurs véhicules encombrent déjà le parking du commissariat. Nous sommes escortés vers une salle d’accueil, où l’on nous ordonne sans ménagement d’attendre sur les chaises en plastique gris, en face du comptoir principal. L’un des policiers qui nous accompagnent échange quelques mots avec l’homme qui se tient derrière et qui nous lance alors un regard agacé.

— Je n’avais pas compris qu’ils seraient trois, grommelle-t-il. On n’a pas assez de place.

Mon ventre se tord lorsque je perçois les gémissements de détresse et les voix étouffées qui résonnent dans le bâtiment, et je tressaille à la vue des innombrables policiers, leurs dossiers sous le bras, qui se dirigent d’un pas assuré vers les différentes tables de travail.

Malgré notre proximité, nous ne parlons pas. Chacun est enfermé dans sa propre bulle de terreur. Il ne s’écoule cependant que peu de temps avant qu’un policier efflanqué, à l’air extrêmement sévère, ne s’approche en montrant maman.

— Vous, là, venez avec moi ! commande-t-il.

Maman hésite et balaie les alentours d’un regard incertain, mais le policier se rapproche et l’attrape par le bras pour la forcer à se lever.

— Vous pouvez attendre en cellule, ajoute-t-il en la poussant loin de nous.

Ce qui ne fait qu’accroître notre effroi, à mon frère et à moi. Et nous nous mettons à chuchoter frénétiquement en essayant de comprendre ce qui se passe.

Quelques minutes plus tard, le policier efflanqué est de retour.

— Et vous ! aboie-t-il dans ma direction.

Je bondis sur mes pieds et je le suis sans hésiter dans un couloir sombre et étroit. Il ouvre une porte et m’ordonne de l’attendre là, ne me quittant pas des yeux lorsque j’entre dans la petite pièce sombre. Il claque la porte et je me retrouve seule. Je suis dans une sorte de bureau transformé en débarras ; rien à voir avec les salles d’interrogatoire que j’ai vues à la télévision. La fenêtre est équipée de barreaux, et les carreaux qui donnent sur l’avant du poste de police sont d’une saleté crasse.

La chaise sur laquelle on m’a ordonné de m’asseoir se trouve devant une table de travail qui croule sous les énormes dossiers vert foncé tandis que les murs sont tapissés de classeurs métalliques gris qui font paraître la pièce encore plus minuscule.

J’aimerais être n’importe où ailleurs. L’estomac serré, je me demande ce que j’ai pu faire de mal, et les yeux commencent à me piquer. Bientôt, les larmes brûlantes dégringolent en cascade sur mes joues.

Au bout de quelques minutes, un autre policier pénètre dans la pièce en me faisant sursauter. Il est grand et pâle, avec les cheveux blond cendré qui se dégarnissent sur son crâne.

Il me jette un regard soupçonneux, comme s’il venait de me prendre en train de faire quelque chose de mal, et je détourne les yeux en les essuyant du bout de ma manche.

Il s’installe de l’autre côté du bureau et m’informe dans un accent écossais très rocailleux :

— Je suis l’inspecteur McGrath, et c’est moi qui vais vous interroger aujourd’hui, mais nous devons attendre mon collègue.

Il ouvre le dossier qu’il a apporté et semble se plonger dedans avec une grande concentration.

Cela fait un moment que j’ai envie d’aller aux toilettes, mais, là, la pression me paraît soudain insupportable.

— Excusez-moi, dis-je d’une petite voix.

Il lève vers moi des yeux agacés, comme s’il était surpris que je sois douée de parole.

— Est-ce que je peux aller aux toilettes, s’il vous plaît ?

— Pas de problème, grogne-t-il en fermant son dossier.

Il frappe à la porte des toilettes pour dames pour s’assurer qu
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— Je vous attends ici, annonce-t-il. Alors, n’essayez pas de jouer au plus fin, d’accord ?

Je secoue la tête en me demandant à quel jeu il pense que je pourrais m’adonner dans les toilettes.

Nous retournons ensuite dans le minuscule bureau pour continuer à attendre, moi qui me tortille sur la chaise dure et inconfortable, lui de plus en plus irrité. La mâchoire serrée, il feuillette impatiemment le dossier qu’il a cessé de lire depuis longtemps.

En inspirant profondément, il vérifie sa montre avant de traverser la pièce d’un bond jusqu’à la porte pour aller jeter un œil dans le couloir.

Lorsqu’une fois encore il n’aperçoit personne, il se faufile à nouveau dans la pièce et, d’un air résigné, s’affale dans son siège avant de recommencer son manège quelques minutes plus tard.

Cela fait une quarantaine de minutes que nous attendons lorsqu’il se redresse avec une attitude plus déterminée.

— OK, je pense que nous avons assez attendu. Nous n’avons qu’à commencer sans elle !

L’inspecteur McGrath braque ses yeux sur moi de l’autre côté de la table et je me redresse instinctivement. Nous y sommes : je vais enfin savoir de quoi on m’accuse. Je dois confirmer mes nom, prénom et date de naissance.

— Quoi ? Attendez une minute… Vous n’avez que dix-sept ans ? coupe-t-il d’un air surpris.

— Oui.

Je réponds d’un ton maussade parce que je voudrais qu’il continue et que l’on en finisse.

Il fronce les sourcils et se mord la lèvre inférieure en fermant le dossier.

— Hum, eh bien, murmure-t-il d’un ton vague, il faut que je vérifie quelque chose.

Il se lève d’un bond et sort en hâte de la pièce. À son retour, quelques minutes plus tard, il paraît avoir adopté une attitude différente, presque gentille.

— Bien, Esther, commence-t-il en forçant un sourire sur ses lèvres. Je vais vous poser des questions, comprenez-vous ? Connaissez-vous le révérend Timothy Bracegirdle ?

— Oui, et Fran aussi, sa femme, réponds-je sans hésiter.

Surprise qu’il me pose une telle question, je lève les yeux vers lui, mais les siens sont baissés.

— Depuis combien de temps connaissez-vous le révérend Bracegirdle ?

Je réfléchis. En général, nous l’appelons Tim ; alors, cela me paraît vraiment officiel de l’entendre nommer révérend Bracegirdle. J’essaie de me souvenir, parce que j’ai vraiment envie d’être précise.

— Trois ans ou quelque chose comme ça. Oui, trois ans, je dirais.

— Que pensez-vous du révérend Bracegirdle ? De son caractère ?

L’image du visage lunaire et potelé de Timothy encadré par son auréole de cheveux blancs ébouriffés, ses petites lunettes en demi-lune perchées sur le bout de son nez bulbeux me vient aussitôt à l’esprit. Je le vois en train de tempêter avec sa manière amicale, toujours distrait par de plus hautes considérations.

— Il est OK, je suppose. Il parle surtout à ma mère ou aux autres adultes.

Le policier McGrath hoche la tête et attend, comme s’il voulait que j’en dise davantage.

— Oui, il est OK, dis-je en m’efforçant d’être le plus coopérative possible.

— D’accord, marmonne-t-il d’un ton traînant avant de continuer.

— Bien, avez-vous… ? Et je veux que vous réfléchissiez soigneusement avant de répondre, Esther. Avez-vous déjà vu son…, heu…, son crochet ?

Je réfléchis du mieux que je peux. Ai-je vu Timothy avec son crochet ? Je n’arrive pas à comprendre de quoi il s’agit. Le crochet du révérend ?
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Tout à coup, j’ai une lueur de compréhension et c’est d’un ton plus enthousiaste que je m’exclame :

— Vous voulez dire sa crosse ? La crosse du révérend ? Pour la messe ? C’est de ça que vous voulez parler ?

— Non, pas la crosse de la messe. Je veux dire, l’avez-vous déjà vu en train de brandir son crochet ?

J’essaie de me concentrer. Je ne veux pas que le policier pense que je suis complètement idiote, mais il faut que je lui pose la question.

— Mais c’est quoi, un crochet ?

Il jette un nouveau regard à son dossier et son visage s’éclaire.

— Non, désolé, c’est ma faute. J’aurais dû dire « trident ». Vous savez, une longue tige métallique avec trois dents à l’extrémité. Avez-vous vu Timothy tenir ou utiliser un trident.

— Heu, non, je ne l’ai jamais vu avec ce genre d’outil.

Devant son expression déçue, je regrette aussitôt de ne pas avoir donné une réponse plus constructive.

— OK, c’est parfait. Où se trouve la carrière ?

— La carrière ? Quelle carrière ?

— Je vais vous poser la question différemment. Êtes-vous allée à la carrière, avec des amis ou votre famille ?

— Non, réponds-je en secouant vigoureusement la tête. Je suis certaine que, si j’étais allée dans une carrière, je m’en souviendrais.

S’ensuit alors un silence terriblement long tandis que je regarde l’inspecteur McGrath aspirer ses joues et froncer les sourcils dans le vide. J’ai le ventre noué et je me ronge les ongles (j’essaie de les laisser pousser, mais je suppose qu’aujourd’hui, cela ne compte pas). Tout ce que je sais, c’est que je l’ai déçu, mais je ne veux pas qu’il soit mécontent de moi.

Pendant que je me tortille, il étudie son dossier (il faut absolument que j’essaie de mieux répondre à la prochaine question).

— Bien, reprend-il d’un ton sévère en me jetant un tel regard que je sens mes joues s’enflammer. Quand il y avait de la musique à la carrière, de quel genre de musique s’agissait-il ?

La panique me fait perdre tous mes moyens. Je fouille désespérément dans mon esprit pour essayer d’imaginer quel genre de musique on peut bien écouter dans une carrière.

Avec un mouvement d’impatience, il ajoute :

— Quel genre de musique écoutes-tu chez toi ?

Cette fois, c’est facile : nous n’avons pas écouté de musique à la maison depuis plus de trois mois, mais je ne peux pas lui répondre cela.

Je me contente d’un simple :

— À la maison, nous n’écoutons pas de musique.

Ses épaules s’affaissent et il laisse échapper un long soupir.

Un autre silence insoutenable s’installe. À mon grand soulagement, lorsqu’il reprend la parole, ce n’est pas pour me poser de nouvelles questions, mais pour m’expliquer ce que nous faisons là.

— Écoute, Esther, nous avons réellement besoin de ton aide. Des allégations extrêmement graves ont été faites à l’encontre du révérend Bracegirdle.

Il me fixe si longtemps que je finis par me sentir gênée.

— Des témoins affirment, continue-t-il enfin, que le révérend était à la tête d’un cercle satanique à caractère sexuel, dont les séances se déroulent la nuit dans une carrière de l’île de South Ronaldsay.
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