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Bonjour, je suis Kuif et j'ai perdu un bébé. Je n'ai pas assez de lait maternel, de plus, je ne sais pas comment allaiter un nourrisson.
Un docteur avait constaté mon état de dépression. Je restais sur le sol, "en me frottant les yeux, comme les enfants, après une crise de sanglots."
Jan, un cousin m'a appris à donner le biberon...
Depuis, j'ai nourri plusieurs bébés, toute seule!
Je suis très fière...Ook ook!

Ma grande amie est Mama. Nous nous connaissons depuis notre naissance.
Mais, à 59 ans, Mama va mourir...

Je m'appelle Mama, ne vous moquez pas ("Elle va mourir, la Mama!" Ils sont tous là... ") Et je suis une médiatrice hors pair!
Quand 2 adultes se brouillent, et qu'aucun des deux ne veut faire le premier pas pour la réconciliation. J'interviens alors ! Je vais vers l'un ou l'autre, prend le bras du premier et l'amène devant le deuxième. Puis, on reste là, silencieux, le temps qu'il faut. Et, je ne m'en vais que quand la situation est calmée.

Un jeune de la communauté avait réussi à fâcher tout le monde. Rejeté, il subissait la colère et les cris. Je suis allé voir le gamin et il est resté avec moi, le temps que tout s'apaise...
Mon rang de "matriarche" est le fait de mon âge.

J'ai 59 ans, je m'appelle Mama et je vais mourir. Ne soyez pas triste, pour moi, s'il vous plaît.
"Elle va mourir, la Mama! Ils sont venus, ils sont tous là..."
Mais seul, le professeur Jan était là ! J'ai manifesté une grande joie, avec un sourire, en le voyant. Je lui caresse les cheveux et le serre contre moi...

Pourquoi nos cousins croient que nous ne pouvons pas éprouver d'émotions ? Parce que nous ne pouvons parler ? Tout passe par le regard, le visage, et les gestes, pourtant! Il suffit d'apprendre à lire... nos comportements.
Pour y découvrir "la joie et la tristesse, la peur et la colère, le besoin d'intimité et le désir, la soif de pouvoir et le sens de l'équité..."

Et enfin, le besoin... d'Amour!
Pas besoin d'anthropomorphisme, j'étais Mama, j'étais une chimpanzé!
"Les singes sont bien trop bons, pour que l'homme puisse descendre d'eux." Friedrich Nietzsche.
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Comme le dit Frans de Waal lui-même, "Au fond, La Dernière Etreinte est le complément de [son] ouvrage précédent, Sommes-nous trop "bêtes" pour comprendre l'intelligence des animaux ?, entièrement consacré à l'intelligence animale.

Mais comme cognitions et émotions sont intrinsèquement liées, les deux ouvrages s'entrecroisent non sans un certain sentiment de répétition quand on lit l'un et l'autre.

Le propos, les émotions chez les animaux est naturellement intéressant. L'éminent primatologue différencie les émotions par un état émotionnel observable physiologiquement et les sentiments comme la verbalisation de cet état intérieur (qui peut donc être en totale dissonance, comme se prétendre heureux alors que ce n'est pas ce que l'on ressent).

Le livre digresse assez largement vers la philosophie car il est vrai qu'au jour d'aujourd'hui, nous ignorons encore énormément ce qui constitue la vie émotionnelle des animaux. Toutefois, une quantité d'observations et de théories suffisamment étayées que pour y accorder une sérieuse importance (à l'image d'autres théories - comme celle du Big Bang ou de la psychologie humaine - qui ne reposent pas sur des faits tangibles mais dont on ne remet pas pour autant en cause l'existence) nous montre que les animaux ressentent des émotions comparables aux nôtres.

Comme le souligne Frans de Waal, la science est particulièrement frileuse à accorder aux animaux - qu'elle se plait encore à différencier de l'être humain pour conserver à celui-ci un statut supérieur et privilégié - une intelligence cérébrale et émotionnelle riche qui dépasse le simple instinct d'adaptation et de survie. Elle écarte volontiers la nature coopérative des animaux pour n'en retenir qu'un aspect sauvage et brutal. Seul l'Homme serait capable de nobles comportements, ce qui va totalement à l'encontre de ce que l'on peut observer. Ainsi les animaux non humains sont-ils par exemple capables d'empathie, de sens de la justice et d'équité.

Frans de Wall nous pousse à plus d'humilité face aux animaux non humains, à plus de respect et de considération. Et je partage cela entièrement. Il est temps que nous évoluions davantage, même si du chemin a été parcouru avec les premières théories behavioristes (qui considèrent l'animal comme une machine faite d'actions et de réactions).

Cet ouvrage est intéressant, tout comme les précédents que j'ai lus (le troisième étant "Le singe en nous"), avec quelques "anecdotes" touchantes. Néanmoins, j'ai été moins passionnée qu'escompté car je m'attendais à plus d'exemples concrets et diversifiés (l'auteur étant primatologue, c'est naturellement que les grands singes sont souvent pris pour sujet dominant, mais ici il y est presque exclusivement fait référence, alors que c'était moins le cas pour son livre sur l'intelligence animale).

Cela reste toutefois une belle lecture, enrichissante, même si légèrement redondante pour ma part.
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Il y aurait énormément de choses à dire à propos de ce livre. Frans le Waal est le spécialiste mondial des primates. Il a longuement étudié ces hominidés qui nous ressemblent étrangement. En s'appuyant sur de nombreux exemples et références, il développe ici le thème des émotions animales. Oui, les animaux ressentent des émotions. Nous ne sommes pas les rois de la création comme on se plait à le penser. Mais là où j'aurais tendance à m'emporter et justement me laisser aller à mes émotions face à la bêtise humaine, F. de Waal énonce ses arguments en fonction de sa longue expérience, pour nous démontrer scientifiquement les faits qu'il avance. le résultat est imparable.
Un livre auquel j'attribue 5 étoiles pour le contenu, mais qui n'est peut-être pas sans défaut, notamment beaucoup de redondances qui peuvent lasser le lecteur peu au fait de l'éthologie. Pourtant, le propos est clair et parfaitement explicité. Un livre que je conseille à tous ceux qui acceptent humblement de ne pas se sentir supérieurs aux autres animaux. Eux, au moins, ne détruisent pas la planète.
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Ce titre fait référence au premier chapitre où Frans de Valls évoque la dernière entrevue entre Mama, chimpanzé femmelle dont il est beaucoup question dans ce livre à cause de sa personnalité, et le primatologue Jan van Hooff avant la mort de Mama. En effet ces deux êtres, âgés tous les deux, se sont pris dans les bras. Ils s'étaient connus pendant longtemps. Geste au-delà de la différence d'espèce.

Comme l'indique le sous-titre : le monde fabuleux des émotions animales…et ce qu'il révèle de nous, cet ouvrage explore les émotions animales (à distinguer des sentiments), les compare aux nôtres, et s'interroge sur les raisons pour lesquelles on a mis tant de temps à reconnaître leur existence (même encore aujourd'hui où bien des scientifiques admettent leur réalité sans leur accorder la même valeur qu'aux émotions humaines).
Il évoque aussi une foule d'autres aspects comme l'âme, le pouvoir, la conscience, la douleur. Bref tout un ensemble de ressentis que l'on a longtemps refusé aux animaux. Il plaide aussi pour le bien-être animal.
Ce livre est assez étonnant et si je n'avais aucun doute sur l'intelligence animale, leur capacité à programmer une action, ou sur l'existence d'émotions, de vie sociale, je n'imaginais pas la complexité de celles-ci.

Comme il est primatologue, l'auteur a surtout évoqué les animaux qu'il connaît le mieux en particulier les grands singes. Qui ont de capacités sociales énormes, savent consoler, se réconcilier, servir de médiateur tel Mama dont les pouvoirs dans ce domaine sont remarquables.Sans parler d'un sens de l'équité qui peut les pousser à refuser un aliment préféré si le copain n'en reçoit pas aussi, la coopération qui les pousse à aider un autre individu même si cela ne leur apporte aucune gratification, voire à refuser une récompense pour un acte qu'ils ont voulu faire gratuitement. Ce livre m'a fait penser à celui de Jean-Marie Pelt, la raison du plus faible qui lui-aussi démontrait que la nature n'est pas toujours régie par la loi du plus fort.

Pour ce qui est des savoir-être en société, beaucoup de singes pourraient en apprendre à beaucoup d'humains. J'ai d'ailleurs eu l'impression que je pourrais bénéficier de quelques leçons.

Un livre un peu polémique, Frans de Valls n'hésitant pas à dire ce qu'il pense mais très instructif et qui remet en cause, la frontière entre l'Homme et l'animal qui, selon beaucoup, ne saurait éprouver des émotions semblables à celles des humains telles l'humour ou la dépression.
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Un moment déjà que Frans de Waal, éthologue engagé et passionné (je suis une groupie ) fout sa zone dans les salles de conférence. Son intuition de départ : la similitude des comportements des animaux sociaux (DONT l'homme). Il y a tout un panel d'émotions communes, de processus cognitifs identiques, liés au fait d'être un animal social et auxquels on peut ramener la plupart des comportements (animaux et humains).

Révolution copernicienne : non, tout ne tourne pas autour de l'Homme, nous ne sommes pas l'aune à laquelle mesurer tout le reste du vivant de manière condescendante ; non, nos émotions ne sont pas forcément plus nobles, plus raffinées que celles des animaux ; nous sommes dans la pleine continuité des milliards d'êtres vivants qui nous ont précédés. Même si bien sûr, nous avons une spécificité concernant la technologie, c'est évident.

Pour lui, l'anthropomorphisme n'est pas à craindre car c'est notre propre comportement qui se glisse sans défaut dans les grilles d'interprétation valables pour une grande partie des mammifères sociaux. Il fait apparaître à travers toutes ses observations une sorte de sociomorphisme, identité profonde des structures mentales des êtres dont la survie dépend d'un groupe.
Les notions majuscules grandiloquentes qui sont censées être notre chasse gardée (la Justice, le Pardon, la Bonté, ainsi de suite) nous préexistaient de millions d'années, sous une forme moins ampoulée certes, mais elles sont dérivables du lien social. On peut donc de ce point de vue faire l'économie de la religion (ou de tout autre Destin, Prédestination Merveilleuse, etc), pour expliquer nos valeurs les plus conceptuelles ; elles sont tout simplement inhérentes à toute communauté animale viable, et observables quotidiennement chez les animaux.

Oui, les animaux ont des émotions et des codes de conduite, et il suffit d'ouvrir les yeux pour le constater. Autre mur que De Waal nous permet enfin de franchir, venant à bout du déni obstiné de nombreux scientifiques. Si on est suffisamment de mauvaise foi pour refuser d'être ému par les gestes de tendresse entre chimpanzés, on ne peut plus nier l'apport des neurosciences qui mesurent par exemple les taux d'ocytocine, l'hormone de l'attachement, répandue aussi abondamment chez les animaux que chez nous.
Sans parler du rire (chatouilles, même les rats pouffent, oui), du sens de l'humour (une jeune chimpanzé attendait que les membres du groupe s'endorment pour leur déposer une souris crevée, ce qui avait toujours son petit effet).Doit-on continuer à utiliser des termes ridicules comme « halètement vocalisé » au lieu de « rire », pour un chimpanzé qu'on chatouille ?

Son livre regorge d'une multitude d'exemples concrets, fascinants pour nous qui sommes si éloignés de ces observations, coupés au point d'avoir créé un fossé factice entre nous et les autres animaux, nous persuadant d'être les Elus, les Sublimes.

Par exemple, la justice. Chez les singes capucins (ou les chiens), quand, pour une même action, on récompense inéquitablement l'un des deux, l'autre arrête immédiatement de travailler, se met en colère ou se renfrogne. L'occasion de mentionner la distinction que De Waal fait entre les sentiments (monde du langage)et les émotions, ces dernières étant visibles physiquement, à même le corps, répertoriables et quantifiables. La notion de justice et d'équité ne nous est pas propre, et cela va même plus loin : un singe préfère une récompense où les 2 vont être gratifiés plutôt que de recevoir le double à lui tout seul. Pourquoi ? probablement parce qu'il sait qu' il risque de couper des liens cruciaux et aussi que ça va chauffer pour lui dans le groupe s'il est avantagé, il choisit donc l'option « sécurité sociale, cohésion du groupe, no stress ».

La honte, la culpabilité, peuvent se déduire de cette même façon : ayant mordu De Waal accidentellement, son chien reste prostré plusieurs jours sans manger. Probablement parce qu'il avait enfreint LE tabou : ne pas mordre un allié. Les conséquences redoutées étant son rejet du groupe et la rupture du lien.

De cette notion d'appartenance fondamentale découle aussi la réconciliation : beaucoup d'énergie est dépensée dans ce but, des rituels abondent, des individus-relais sont dévolus à cette fonction cruciale de médiation pour recimenter le groupe.

Notion inhabituelle que De Waal nous livre aussi : les animaux choisissent. Ils hésitent, essaient, comparent, vérifient, anticipent, avant de choisir une option.

Conscience très fine et complexe des relations sociales, manipulations politiques, feintes en tous genres, actions d'empathie désintéressées (un rat libère un congénère coincé, sans aucun bénéfice pour lui-même), dépression après un deuil , tout cela est monnaie courante à travers des exemples transparents.

Frans de Waal propose donc une inversion de nos façons de penser : que l'homme cesse de se vivre comme La Mission, se prenne un peu moins le melon, car il existe beaucoup plus de similitudes que de différences entre l'homme et les autres animaux. le fait de s'être pris pour une abstraction, une entité à part, méritant un traitement de faveur,[ce à quoi les religions contribuent grandement] ce schéma sclérosé doit être changé, il est temps.
Grâce à des gens comme Frans de Waal, on voit carrément le monde autrement. Merci à eux.
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Les animaux sont à un stade moins avancé de l'évolution.
Les animaux ne sont régis que par l'instinct.
Les animaux ne sont préoccupés que par deux choses : survivre et se reproduire.
Les animaux sont certes des individus sociaux mais ne ressentent aucune émotion, car comme le langage, c'est le propre de l'être humain.

Grâce à son expérience et ses observations, Frans de Waal démonte ses idées toutes faites qui permettent de se rassurer sur le fait que peu importe le sort que les hommes réservent aux animaux, ce n'est pas si grave parce qu'en fin de compte ce ne sont QUE des animaux.

Le primatologue évoque aussi les résistances très dogmatiques auxquelles font face les scientifiques qui affirment que, tout comme les humains, les animaux éprouvent des émotions.

Sans entrer trop dans les détails, ce qu'il faut retenir de cet ouvrage c'est qu'il est absolument PA-SSIO-NANT. S'il est vrai que le roman Cadavre Exquis dont on parle beaucoup en cette rentrée littéraire ne m'a pas transportée outre mesure, en revanche ce livre m'a maintes fois interpellée.
Difficile de ne pas reconnaître des comportements ou réactions très "humaines" dans les comportements que décrit Frans de Waal. Et les observations qu'il fait sur les chimpanzés en disent bien plus long sur nos comportements que cette dystopie - un peu bancale à mon goût - citée plus haut. Une preuve de plus s'il en fallait que la réalité - qu'on ne voit pas - dépasse parfois la fiction.

C'est un ouvrage dont la lecture me semble indispensable au 21ème siècle, à plus d'un titre. Que ce soit pour repenser la place de l'homme dans son environnement, sa façon d'interagir avec les vivants (végétaux ou animaux) ou simplement par empathie ou intérêt pour les animaux : lisez Frans de Waal !
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Dans ce dernier ouvrage de Frans de Waal, ce sont les sentiments et les émotions animales qui sont explorées. Celles-ci, pour les primates et même pour les mammifères et d'autres animaux, sont parfois très proches de celles des hommes. Charles Darwin avait lui même écrit que l'empathie et l'entre-aide étaient des comportements très présents chez les animaux, et parfois même bien avant les instincts de prédation ou de compétition.
C'est la mort d'une des plus anciennes pensionnaires, une femelle chimpanzés, prénommée Mama, dans le jardin zoologique où travaille Frans de Waal, qui depuis plusieurs décennies dénouait les conflits et et s'assurait de réconcilier les individus en conflit au sein des différents groupes de grands singes qu'accueille cet établissement, qui constitue le début et le fil de cet ouvrage.
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Un ouvrage fascinant sur les émotions animales. Frans de Waal avec beaucoup de pédagogie a rendu accessible aux non initiés comme moi les résultats des recherches scientifiques sur un sujet très intéressant.
Au delà des émotions des animaux dont nous faisons partie, il nous pousse à réfléchir sur nos relations aux autres êtres vivants et sur notre place dans l'écosystème.
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Essai d'un éthologue et primatologue qui est un excellent vulgarisateur et qui sait intéresser le lecteur néophyte dans le domaine. L'ouvrage est passionnant et fait découvrir tout un monde (celui des primates) d'émotions, de relations sociales, d'intelligence et de similarités. Je m'intéresse depuis longtemps à l'éthologie chez les félins, mais c'est la première fois que j'aborde le monde des primates. Je suis heureuse que l'auteur ait réussi à me captiver avec ce sujet, car j'ai désormais envie de connaître le monde animal de manière plus élargie.
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Le célèbre primatologue Franz de Waal souligne le parallélisme entre les émotions animales et humaines. Il tente de persuader son lecteur que toute émotion structure un lien social.
Grâce à l' intelligence de l' auteur, à la simplicité de l' écriture et aux nombreux exemples cités, cet ouvrage scientifique se lit aisément et permet une connaissance approfondie du monde animal.
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