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Critique de Tom_Otium


Voilà un livre qui m'a passionné, un livre important à lire pour comprendre la nature humaine et nous remettre à notre place dans le règne animal. Frans de Waal semble avoir été influencé par Desmond Morris, dont il est le digne héritier. En tout cas ce grand scientifique donne du crédit à la psychologie évolutionniste. Il nous livre un agréable mélange d'observations, de réfléxions, d'explications d'expériences, de théories, d'anecdotes professionnelles ou personnelles sur les singes (la plupart du temps) ou sur les être humains (pas assez souvent). Il opère une synthèse de différentes idées reçues et travaux qui sont cités et parfois critiqués ; mais il raconte aussi ses propres découvertes en tant que primatologue. Ce document est très abordable, il n'y a quasiment pas de jargon scientifique, cela s'adresse vraiment au grand public, voire aux gouvernants. Car effectivement c'est aussi un livre politique, militant et empreint d'un optimisme un peu forcé et opportuniste, car aujourd'hui l'espoir est plus vendeur que le cynisme des années 80.

Le titre de cet ouvrage aurait dû être « le singe bipolaire ». L'auteur explore en effet toutes les nuances de gris qui font la complexité humaine entre le pôle « bonobo» et le pôle «chimpanzé». Entre bien et mal, amour et guerre, égalitarisme et autoritarisme, intérêts partagés et intérêts particuliers, coopération et compétition, il s'agit de trouver le juste milieu. L'auteur est connu pour un certain optimisme sur la bonne nature des êtres humains. A la fin du livre il avoue exagérer un peu les bons côtés de l'Homme car ce dernier est traditionnellement vu comme un loup.
Ce n'est donc pas un livre très objectif mais l'auteur exprime cependant clairement que la nature est violente, et la compétition (intra et intersexuelle, spermatique, sociale) omniprésente. Mais la coopération est possible si le couple est stable. Frans de Waal défend donc le modèle monogame de la famille nucléaire et suggère de vivre en petites communautés homogènes. Afin d'inciter les gens à plus d'empathie et de générosité, il compte sur les émotions. Je pense qu'il faut faire très attention à l'instrumentalisation des émotions par les médias notamment. On peut pleurer devant la misère du monde devant la télévision mais cela ne changera pas forcément notre vote. Selon moi il est préférable de faire appel à notre raison et se demander dans quelle société voulons-nous vivre : une société de chimpanzés ou une société de bonobos.
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