AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Aux Etats-Unis d'Afrique (14)

Les enfants, d'où qu'ils viennent, n'appartiennent pas à leurs géniteurs, à leurs parents. Ils s'appartiennent, c'est tout. Ils enchantent nos âmes lasses. Ils naissent, glissent sur des parquets d'acajou ou se vautrent dans la poussière, grandissent, partent, font à leur tour des enfants qui ne leur appartiennent pas, puis meurent. Qu'ils dorment sous les dalles mauresques, dans des palaces dahoméens ou à la belle étoile ne change rien à l'affaire. Le lieu de naissance n'est qu'un accident; la vraie patrie, on se la choisit avec son corps et son coeur. On l'aime toute sa vie ou on la quitte tout de suite.
Commenter  J’apprécie          220
Aucune analyse politique , aussi "juste" soit-elle, ne peut rendre compte du millième de ce que vivent les individus. Cela est vrai dans toute l'Europe occidentale. Mais ici, ce décalage devient proprement tragique. D'ou des secours, des remèdes, des solutions d'urgence.
Commenter  J’apprécie          160
Tous attendent une paix qui n’est pas de ce jour.
Commenter  J’apprécie          120
Ici, on tire d’abord ; puis on retourne le cadavre et parfois on s’écrie : "Zut, c’était un ami !"
Commenter  J’apprécie          70
La sonnerie du téléphone le tirera de sa somnolence. Il se lèvera, poussera la chaise de côté, ramènera l'eau bouillante sur la table, se servira en jetant un premier coup d'oeil par la fenêtre. Il portera à ses lèvres cette boisson amère, ses yeux glisseront sur la première page, s'arrêteront une poignée de secondes sur l'éditorial toujours mesuré d'Abel Mvondo. C'est à ce moment que tu feras ton apparition. Tu poseras un bisou sonore sur son front dégarni. Il soupirera d'aise, se plaindra aussi un peu.
Commenter  J’apprécie          40
Seul l'oiseau vit de sa plume, pas les hommes dépourvus de plumage et surtout pas l'artiste qui fait son miel avec des bouts de chandelle et des bouts de ficelle. A quel prix estimer le regard d'un Cameron Quenum peignant au plus près le mystère de la vie, l'oeil à la racine des choses, cumulant les détails les plus intimes pour les brûler ensuite dans le feu sacré de son imagination ? Contre quoi troquer le verbe tonitruant du prêtre vaudou Papa Legba ou la magie compassionnelle du rabbin Haïm Melki s'extasiant devant la plus minuscule créature, la prenant dans ses bras, la choyant tout en marchant d'un pas hardi, faisant sonner sur les dalles ses légers brodequins ? Tu as toujours été du côté du pauvre, du fou, de l'ange, de l'enfant, du bègue, de l'exclu et de l'étranger au costume rayé. Observatrice boulimique, tu fais feu de tout bois et tires ton nectar de toutes les fleurs.
Commenter  J’apprécie          40
Il est là, fourbu. Silencieux. La lueur mouvante d’une bougie éclaire chichement la chambre du charpentier, dans ce foyer pour travailleurs immigrés. Ce Caucasien d’ethnie suisse parle un patois allemand et prétend qu’il a fui la violence et la famine à l’ère du jet et du net. Il garde pourtant intacte l’aura qui fascina nos infirmières et nos humanitaires.
Appelons-le Yacouba, primo pour préserver son identité, deusio parce qu’il a un patronyme à coucher dehors. Il est né dans une insalubre favela des environs de Zurich, où la mortalité infantile et le taux de prévalence du virus du sida – un mal apparu, il y a bientôt deux décennies, dans les milieux interlopes de la prostitution, de la drogue et du stupre en Grèce, et devenu une endémie universelle aux dires des grands prêtres de la science mondiale réunie à Mascate, dans le preux royaume d’Oman – restent parmi les plus élevés selon les études de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), installée, comme chacun le sait, chez nous, dans la bonne et paisible ville de Banjul. Elle accueille également la crème de la diplomatie internationale censée décider du sort des millions de réfugiés caucasiens d’ethnies diverses et variées (autrichienne, canadienne, américaine, norvégienne, belge, bulgare, britannique, islandaise, portugaise, hongroise, suédoise,…), sans mot dire des boat people squelettiques de la Méditerranée septentrionale qui n’en peuvent plus de zigzaguer devant les mortiers et les missiles enténébrant les infortunées terres d’Euramérique. D’aucuns détalent, errent et s’épuisent, puis se rendent tout de go en attendant que le néant ne les fauche. Des prostitués de tout sexe, monégasques et vaticanesques mais pas seulement, s’échouent sur les plages de Djerba et dans la baie bleu cobalt d’Alger. Ces pauvres diables sont en quête du pain, du lait, du riz ou de la farine distribués par les organisations caritatives afghanes, haïtiennes, laotiennes ou sahéliennes. Des petits écoliers français, espagnols, bataves ou luxembourgeois malmenés par le kwashiorkor, la lèpre, le glaucome et la poliomyélite ne survivent qu’avec les surplus alimentaires des fermiers vietnamiens, nord-coréens ou éthiopiens depuis que notre monde est monde. Ces peuplades aux moeurs guerrières, aux coutumes barbares, aux gestes fourbes et incontrôlables ne cessent de razzier les terres calcinées d’Auvergne, de Toscane ou de Flandre quand elles ne versent pas le sang de leurs ennemis ataviques, Teutons, Gascons et autres Ibères arriérés, pour un oui ou pour un non ; parce qu’on reconnaît un prisonnier ou qu’on ne le reconnaît pas. Tous attendent une paix qui n’est pas de ce jour.
Commenter  J’apprécie          20
"Tout est rentré dans l'ordre dans cette affaire comme ce fut le cas, vingt ans plus tôt, avec le célébrissime sourire de Mouna Sylla volé, lui, par un Caucasien originaire d'un hameau toscan du nom de Florence." p131
Commenter  J’apprécie          10
Il te suffit, Malaika, de couper à travers les dunes, de marcher, de t'arrêter, de respirer pour dessiner ou écrire. Les mots, les images et les phrases montent en toi...
Commenter  J’apprécie          10
"La menace est dans le présent. Personne ne peut se sentir à l'abri, pas plus dehors dans les sous-bois que dans l'enclos de nos maisons. Quelque chose peut traverser la scène ou l'existence comme une balle perdue. Cette chose peut surgir à tout instant, ébranler les assises du monde. C'est ça qu'on appelle la vie. Ce sont des cris, des visages, des douleurs aussi. Ce que tu vous dans tes tableaux te décharge un peu de ce poids existentiel. Tu as devant toi l'essence de la souffrance étoilée d'infimes instants de bonheur." p60.61
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (164) Voir plus



    Quiz Voir plus

    L'Afrique dans la littérature

    Dans quel pays d'Afrique se passe une aventure de Tintin ?

    Le Congo
    Le Mozambique
    Le Kenya
    La Mauritanie

    10 questions
    289 lecteurs ont répondu
    Thèmes : afriqueCréer un quiz sur ce livre

    {* *}