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EAN : 9782072894695
224 pages
Gallimard (21/10/2021)
3.82/5   102 notes
Résumé :
Un matin, sur le chemin de l’école maternelle, à Paris, une petite fille interroge son père : « Dis papa, pourquoi tu danses quand tu marches ? ». La question est innocente et grave. Pourquoi son père boite-t-il, pourquoi ne fait-il pas de vélo, de trottinette… ? Le père ne peut pas se dérober. Il faut raconter ce qui est arrivé à sa jambe, réveiller les souvenirs, retourner à Djibouti, au quartier du Château d’eau, au pays de l’enfance. Dans ce pays de lumière et d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (45) Voir plus Ajouter une critique
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Un jour, alors qu'il accompagne sa fille à l'école, celle-ci lui pose une question : « Papa, pourquoi tu danses quand tu marches ?», sous-entendu, pourquoi je ne t'ai jamais vu faire du vélo ou de la trottinette. Un peu décontenancé par la question, il se met à réfléchir et les souvenirs du passé remontent. Il va les partager avec elle.

« Après le silence, tu m'as souri comme pour mettre un terme à mon angoisse naissante. Soudain, tu as lâché assez brutalement :

— Papa, pourquoi tu danses quand tu marches ?

— Euh… »

Aden n'a pas eu une enfance heureuse, c'est le moins qu'on puisse dire.

Bébé, il pleurait beaucoup, sa mère ne lui témoignait aucune tendresse et quand elle en avait assez des pleurs, elle le donnait à une autre personne de la maison, comme un vulgaire paquet (de linge sale !). Son père rentrait tard du travail, guère disponible non plus, alors c'était la grand-mère Zahra qui s'occupait un peu plus de lui.

C'était un gamin triste, maigrichon, qui très tôt a eu la mort à ses côté: on pensait qu'il était trop fragile pour vivre. En gros, cet enfant devait avoir le mauvais oeil…

Quand il est entré à l'école, il est bien-sûr devenu le souffre-douleur de Johnny, le petit caïd qui repère à distance les proies faciles. Dès le premier jour il a droit à un croc-en-jambe qui le fait tomber la tête première dans la fontaine, avec des plaies, notamment une sur la jambe. On va se contenter de suturer sans chercher plus loin.

Mais, il n'y a pas seulement la violence physique il y a tous les surnoms dont on l'affuble, du fait de son côté chétif. Entre parenthèses, il faudra plusieurs années pour qu'on le montre à un médecin et que le diagnostic de poliomyélite tombe ; il aurait suffi d'un vaccin pour éviter de souffrances…

Dans son malheur, Aden fait la rencontre de sa vie en la personne de son institutrice, Madame Annick, qui va lui donner le goût de la lecture et de l'écriture. Mais les livres ne sont pas les bienvenus à la maison, alors il fait des kilomètres à pied pour trouver des livres, même des revues style « Nous deux » pour étancher sa soif de lecture, avec le risque de tomber sur Johnny ou de se faire découvrir tout simplement.

Zahra, qu'il appelle Grand-Mère Cochise (car elle règne sur la maison, sur sa tribu, et a hérité une certaine sagesse de sa famille de Nomades), lui a donné le goût des mots, en lui racontant des histoires, éveillant ainsi sa curiosité et son amour des mots.

Quand sa mère se retrouve enceinte, sept ans plus tard, on ne lui explique rien, d'où sa surprise en découvrant un bébé dans le panier lorsqu'elle rentre à la maison. Bébé qui, bien-entendu, sera beau, souriant et captera toute l'attention. Aden, qui était délaissé le sera encore plus : comment lutter sinon en lisant, en travaillant bien à l'école…

Abdourahman A. Waberi nous replonge dans le Djibouti du temps de la colonisation, quand on parlait encore de Territoire Français des Afars et Issas alias TFAI, sur les conditions de vie de l'époque, sous le regard de de Gaulle, un personnage aussi de l'histoire, en fait.

Il décrit la vie d'Aden, pendant son enfance mais aussi plus tard, au cours de sa scolarisation, avec des anecdotes sympathiques, comme un passage de relais entre lui et sa fille. le retour sur l'enfance permet de réfléchir à la manière dont on peut transcender, se sortir d'un statut de victime dans lequel on a tendance à s'enfermer et mettre en place un processus de résilience pour pouvoir transmettre plus tard à ses enfants.

Une image que je garde en mémoire: Aden prenant sa revanche sur les « tortionnaires en herbe » de son enfance en écrivant leurs rédactions.

J'aime beaucoup les histoires de transmission familiale, de résilience alors ce roman m'a beaucoup touchée, tant par le thème que par l'écriture, nous laissant imaginer les couleurs et la culture de sa terre natale. Comment résister à quelqu'un qui aime autant les livres, les mots, se les approprie, devenant le roi de la dissertation ?

Un grand merci à NetGalley et aux éditions J.C Lattes qui m'ont permis de découvrir un superbe conteur dont j'ai très envie de connaître les autres livres…

#PourquoiTuDansesQuandTuMarches #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Dès le début du roman, nous sommes plongés dans un souvenir et conduits à Djibouti, au début des années 70. Cet espace-temps constitue, pour le narrateur, le « point de départ » vers lequel sa mémoire ne cesse de le ramener. Une mémoire imparfaite qu'il a fallu apprivoiser, des souvenirs embrumés qu'il a fallu réorganiser, afin d'y voir plus clair sur sa propre enfance, pour pouvoir la transmettre, l'offrir, à cette petite fille qui demande un jour : « Pourquoi tu danses quand tu marches ? » Les fils tortueux de la mémoire sont alors déroulés et l'enfance est racontée sous forme de petits tableaux : au coeur du souvenir, des personnages hauts en couleur, comme grand-mère Cochise, « le chef suprême de la famille », ou Madame Annick, l'institutrice admirée, le sol poussiéreux de Djibouti, les courses bruyantes dans les ruelles, des relations parfois difficiles, des quolibets, des déconvenues et une blessure qui marquera à jamais la vie du narrateur. La remémoration de cette enfance à Djibouti est, en outre, une adresse à Béa, la fille du narrateur, qui est à l'origine de la question, et l'occasion d'un véritable hymne aux mots, à la langue française et à la littérature.
Pourquoi tu danses quand tu marches ? est un roman qui est très agréable à lire même si le travail sur la mémoire implique ici un côté décousu qui pourrait gêner certains lecteurs. J'ai beaucoup aimé suivre l'enfance du narrateur et comprendre l'origine de cette démarche qui intrigue sa fille, j'ai trouvé les diverses anecdotes sur la vie à Djibouti particulièrement intéressantes, mais j'ai été moins séduite par les passages où le narrateur s'adresse plus directement à sa fille. Je ne sais pas si c'est dû au style d'écriture, au fait que le narrateur raconte sans chercher l'apitoiement de son auditrice, mais je dirais que, peut-être, il m'a manqué un peu d'émotion…

Lien : http://aperto.libro.over-blo..
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Pourquoi tu danses quand tu marches ? Pour répondre à cette question que lui pose sa fille Béa, le narrateur va lui raconter le pays de son enfance et remonter le cours du temps pour remettre un peu d'ordre dans le fatras de ses souvenirs.

Nous sommes en Djibouti en 1970 la partie haute de la ville est habitée par les Français de France, la partie basse par les autochtones. Aden vit dans le quartier du Château d'eau. Tout le monde le surnomme le Gringalet ou l'Avorton. À l'âge de sept ans, la poliomyélite a affaibli sa jambe droite, elle se dérobe en permanence, sa démarche est chaloupée et il rêve de marcher droit comme tout le monde. À l'école, il doit faire face aux quolibets, aux insultes et aux coups de pied rageurs de Johnny le Salaud et sa bande.

Une fois de plus, dans ce roman, j'ai retrouvé toute la magie de l'écriture imagée des auteurs africains. Abdourahman A. Waberi nous fait revivre son quartier et les gens colorés qui y vivent. Il y a sa famille et en premier lieu Cochise la grand-mère comme le célèbre Indien c'est elle le chef suprême de la famille. Zahra, sa mère plus proche du Pygmée que du Viking. Papa la Tige, avec son odeur de sueur, de benzine et de tabac froid, son père qui vend des bibelots aux Français et aux rares touristes étrangers. Et aussi son colocataire en bien meilleure santé que lui, son petit frère Ossobleh.

Et puis il y a les voisins, Moussa deux oeils surnommé ainsi, car il ne maîtrise pas les pluriels compliqués, les chevals, les animals et les oeils et Askar le fou, sale comme un cochon avec son odeur de bouse de vache et de caca de nomade mêlés. Mais surtout il n'a d'yeux que pour son institutrice, Madame Annick, une Française de France, blonde aux yeux couleur émeraude comme l'eau d'une piscine propre. Elle sait lire et écrire le français.
Et puis il y a les épidémies, la dysenterie, le choléra et les cyclones.

Une écriture toute simple avec les mots d'un enfant qui nous raconte sa souffrance, sa différence, la pauvreté, la colonisation, sa découverte du français et son envie d'apprendre à lire et ses rêves.
« Depuis que j'avais contracté le virus de la polio, je n'ai jamais pu recourir à nouveau. Pourtant j'avais des rêves plein la caboche. Je me voyais bien cowboy à l'âge de sept ans, footballeur à douze, marin à dix-huit. Dessinateur de bandes dessinées à vingt-deux. »

C'est frais, c'est tendre, c'est émouvant.


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Bea, 5 ans , avec la candeur et la franchise des enfants demande à son père dans le tumulte parisien pourquoi il danse quand il marche.
Aden se plonge immédiatement dans ses souvenirs qui l'amènent à Djibouti. Il va nous y raconter sa jeunesse , son parcours de sa naissance au milieu des années 60 jusqu'à aujourd'hui où l'innocence d'un enfant lui inspirera ce titre de roman.
Très beau roman , autobiographique , qui retrace donc le parcours d'un enfant 'différent'. Différent physiquement, du style à être persécuté, différent aussi de part son attrait pour les livres et l'écriture.
Avec beaucoup de tendresse, l'auteur nous invite chez lui, sous un toit de tôle où il attend avec impatience le vrombissement du solex de son père chaque soir. Où sa grand mère, Cochise, remplace une mère peu aimante, où la bonne semble le faire fantasmer.
Il nous fait côtoyer les vrais français de France, et pas des Belges :) , avec ce qu'il y a de meilleurs comme Annick, institutrice, ou de pire , avec certains légionnaires.
L'auteur explique avoir attendu la cinquantaine et la maturité pour écrire un livre sur sa vie. Et en effet, on sent du recul, une écriture apaisante pour décrire une enfance loin des critères établis.
La vision du colonialisme est elle aussi apaisée. Pas de racisme, pas de poncifs habituels , mais des français humains , ici bons à l'école et nuls à l'hôpital.
De la tendresse, un beau parcours d'enfance bien raconté, une plongée dans Djibouti, de la nostalgie , pourquoi tu danses quand tu marches est un livre qui se lit avec beaucoup de plaisir . J'ai mis un lien vers une video de l'auteur qui présente son livre et que j'ai trouvée très intéressante. Je ne sais pas trop si j'ai le droit mais 100% des gagnants ont tenté leur chance.

Lien : https://www.youtube.com/watc..
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Je remercie chaleureusement les éditions J.-C. Lattès pour l'envoi, via net galley, de Pourquoi tu danses quand tu marches ? d'Abdourahman A. Waberi. Il fait partie de leur rentrée littéraire 2019.
Un matin, sur le chemin de l'école maternelle, à Paris, une petite fille interroge son père : « Dis papa, pourquoi tu danses quand tu marches ? ».
La question est innocente et grave. Pourquoi son père boite-t-il, pourquoi ne fait-il pas de vélo, de trottinette… ?
Le père ne peut pas se dérober.
Il faut raconter ce qui est arrivé à sa jambe, réveiller les souvenirs, retourner à Djibouti, au quartier du Château d'eau, au pays de l'enfance. Dans ce pays de lumière et de poussière, où la maladie, les fièvres d'abord puis cette jambe qui ne voulait plus tenir, l'ont rendu différent, unique.
Il était le « gringalet » et « l'avorton » mais aussi le meilleur élève de l'école, le préféré de Madame Annick, son institutrice venue de France, un lecteur insatiable, le roi des dissertations....
Dis papa, pourquoi tu danses quand tu marches ? est un joli roman de cette rentrée littéraire. Je ne connaissais pas du tout Abdourahman Waberi et j'ai beaucoup aimé sa plume.
Le narrateur nous emmène avec lui dans son enfance, dans ses souvenirs à Djibouti. Il saute parfois du coq à l'âne car il retourne en arrière, il parle à sa fille, lui explique plein de choses.
Je ne connais pas Djibouti, son enfance a été très différente de la mienne et j'ai trouvé ça très intéressant. Son enfance a été difficile, les enfants sont souvent cruels entre eux, on le sait. On oublie que les adultes aussi peuvent parfois être cruels...
L'enfant qu'il était a mal été soigné, voilà donc pourquoi il danse quand il marche, comme on le découvre au fur et à mesure que nous tournons les pages.
J'ai trouvé ce roman très touchant, avec un narrateur attachant. J'imagine sa petite fille écouter attentivement ses explications et découvrir avec surprise, et intérêt l'histoire de son papa.
Pourquoi tu danses quand tu marches ? n'est pas tout à fait un coup de coeur, mais je lui mets quatre étoiles et demie. C'est une bonne surprise de cette rentrée littéraire :)
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critiques presse (3)
LaLibreBelgique
07 janvier 2020
De Djibouti à Rouen, de "gringalet" à "Jack Lang", le fabuleux parcours d’Abdourahman A. Waberi.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LePoint
19 novembre 2019
La langue est simple, non larmoyante, mais précise jusqu'à être crue. Waberi avait besoin d'un interlocuteur pour se dire à la première personne, et il écrit à sa fille avec amour, car ce livre est aussi et surtout un cadeau.
Lire la critique sur le site : LePoint
LeFigaro
24 octobre 2019
Il y a des romans dont l’auteur ne se gausse pas, n’est pas boursouflé par son ego. Vous ouvrez ces livres, et ils vous emportent avec eux, par la grâce d’une écriture, d’un style, d’une histoire. Avec une simplicité qui n’est pas le contraire du talent. Le nouveau titre d’Abdourahman Waberi est de cette compagnie-là.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (60) Voir plus Ajouter une citation
Tout m’est revenu.
Je suis cet enfant qui nage entre le passé et le présent. Il me suffit de fermer les yeux pour que tout me revienne. Je me souviens de l’odeur de la terre mouillée après la première pluie, de la poussière dansant dans les rais de lumière. Et je me souviens de la première fois où je suis tombé malade. Je devais avoir six ans. La fièvre m’a fouetté toute une semaine. Chaleur, sueur et frissons. Frissons, chaleur et sueur. Mes premiers tourments datent de cette période.
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Pas de doute, Ladane était innocente. Elle venait de la brousse, ses parents ne pouvaient plus la garder auprès d’eux parce qu’ils étaient pauvres ou morts. Je ne comprenais pas comment des adultes pouvaient faire des dizaines d’enfants et après les laisser partir où les déposer ici ou là comme s’ils étaient une valise encombrante. J’étais enragé par des adultes et j’imaginais que plus jeunes, les parents de Ladane était de l’espèce terroriste de Johnny et sa bande qui ne semaient que la violence sur leur chemin. Dès que j’évoquais ses parents, la bonne Ladane me regardait avec des yeux de chiot apeuré . Pourtant elle n’était plus une gamine. C’était une jeune femme désirable qui allait sur ses dix-sept ans. Enfin c’est ce qu’elle disait à tout le monde car elle venait de la brousse et là-bas, dans les djebels, personne ne connaissait sa vraie date de naissance. Personne n’avait poussé de chanson le jour de sa naissance. Personne n’avait préparé un gâteau comme Madame Annick pour ses enfants. Personne n’avait prévenu l’imam ou l’officier de l’état-civil. Mais où est-ce que j’avais la tête Béa, il n’y avait pas de mosquée dans le djebel. Les ouailles devaient se débrouiller toutes seules dans les gourbis, c’est-à-dire dans des trous dans la montagne qui n’avait ni électricité ni vaisselle. Elles ne profitaient pas de la science religieuse pour les aider à grandir. Je savais par grand-mère Cochise que ces gens-là avaient tous les yeux un peu rapprochés, les sourcil en accent circonflexe. Ils avaient l’air idiot car toutes les nuits, les enfants cherchaient la lumière dans leur gourbi plus sombre que le cul de Satan. Même que certains n’essuyaient pas la bave qui leur pendait aux lèvres, on les appelait les crétins du djebel. Ils finissaient bouchers ou assassins. Heureusement que Ladane avait échappé à la sécheresse et à la famine du djebel. Même si chez nous, elle devait travailler du chant du coq au coucher du soleil. Même si elle courait dans le coin de la cour qui servait de cuisine pour faire tinter les casseroles et remettre à maman le plat de haricots blancs ou la soupe de pois chiches que mon paternel adorait. Dès qu’elle entendait le boucan d’enfer de la Solex de mon père, Ladane bondissait comme un fauve. Elle restait en faction jusqu’à la fin du dîner. Ensuite, elle devait laver les ustensiles et ranger la cuisine. Si papa la Tige laissait quelque chose au fond de son assiette, il fallait le remettre à la matrone. Grand-mère rappelait à Ladane qu’il ne fallait pas se gaver de nourriture dans la nuit car ce n’était pas très bon pour la digestion sauf pour les enfants comme Ossobleht qui devaient se goinfrer à toute heure et laisser comme preuves des cacas bien souples et bien malodorants. Grand-mère adorait les humer avec joie et émotion. Elle préférait les cacas verts et jaunes d’Ossobleh qui allait vers ses cinq ans à mes crottes de bique. Ce n’était pas de ma faute si je n’aimais pas manger, si ma jambe me faisait toujours mal, si la visite au médecin n’avait rien donné ou six cette guibole me remplissait de honte. Ce n’était pas de ma faute si Ladane avait atterri chez nous et si j’aimais les yeux châtaigne de cette fille du djebel qui était beaucoup plus âgée que moi. Dans un an ou deux, grand-mère lui trouverait un mari, un boucher du djebel peut-être. Et moi je devais trouver un mur contre lequel j’irai me cacher, sangloter et pousser mais lamentations à l’abri de la matrone.
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La mémoire est une force impérieuse, un courant qui emporte tout sur son passage. Impossible de la contrôler, impossible de lui échapper. Elle me fait revivre, en cet instant même, ces images vues et vécues qui me serrent le cœur et qui me trempent de sueur.
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Je n'avais jamais vu Les Mystères de Paris, Les Lettres de mon moulin, Les Trois Mousquetaires, Les Misérables, Le Petit Chose ou Sans famille traîner dans mon quartier. Les choses qui se passaient à l'école n'arrivaient jamais à s'introduire dans nos foyers. Inversement les odeurs et le boucan d'enfer de notre quartier ne franchissaient pas les grilles de l'école du Château-d'Eau. Seuls les enfants passaient le matin du quartier à l'école. Puis rebroussaient chemin en fin d'après-midi.
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Dans les pays chauds, les gens s'habillent de la tête aux pieds.Il n'y a que les occidentaux pour se mettre à poil dès qu'ils sentent le soleil leur chauffer un petit peu la couenne.
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Vidéo de Abdourahman A. Waberi
Alain Mabanckou a quant à lui co-signé avec l'historien Pascal Blanchard, et l'écrivain Abdourahman Waberi, "Notre France Noire, de A à Z". Un abécédaire qui porte la vision d'une France que beaucoup ont oublié, aimeraient effacer ou se refusent à voir, une vision de la France que nous n'avons pas l'habitude de voir dans nos manuels scolaires. Quatre siècles d'une histoire aussi violente que fructueuse entre la France et les populations noires, entre domination et révolte, rencontres et échanges. Les auteurs signent une célébration et réhabilitation de la mémoire et de l'histoire des populations noires dans la France d'hier et d'aujourd'hui. 
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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