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Roman autobiographique d'un enfant de Djibouti... qui n'était pas encore Djibouti.

En réponse à une question de sa fille, celle du titre, l'auteur remonte le passé et nous conte plus qu'il ne raconte son enfance, sa famille, la vie du quartier .

Enfant chétif, ses débuts de vie furent compliqués, heureusement une grand-mère sera son point d'appui, celle qui l'aidera à grandir. Victime toute désignée des brutes de la cour d'école, les violences subies auront de lourdes répercussions sur toute sa vie. Pourtant l'école c'est le lieu des mots, de la lecture, de l'écriture tout ce qui va ancrer l'auteur dans la vie.

Avec ses souvenirs, on traverse les anciens territoires coloniaux, les hommes politiques phares d'une époque, les changements sociaux dans les groupes autochtones, les rapports entre Français de France et Français d'Afrique...

Rien de plaintif ici, si ce ne sont les pleurs d'un bébé souffrant, une acceptation, une volonté qui lui ont donné une vie riche alors que les fées avaient un peu oublié son berceau. Une belle histoire.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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L'auteur mène sa fille de six ans, Bea, à l'école quand celle-ci lui pose la question : papa, pourquoi tu danses quand tu marches ? À partir de cet instant, ce livre se transforme. le père raconte alors son enfance, dans les années 70, à Djibouti, quartier du château d'eau, entre fièvre et silence. Une mère craintive, une grand-mère autoritaire qui semble faire la pluie et le beau temps, une tante perdue dans ses prières et un père qui passe ses journées à travailler dans sa boutique. C'est une atmosphère emplie de solitude, de colère, de honte. L'école va lui ouvrir un autre monde : « madame Annick », l'institutrice « française de France » mais surtout Johnny et sa bande de copains qui se mettent à le harceler. La peur de la maladie que l'on ne nomme pas, une honte diffuse, encore ce silence. Puis la circoncision : c'est « Omar le boucher » qui la pratiquera, sans anesthésie. le sujet est dur : l'écriture est pudique, rythmée. La suite je vous laisse la découvrir. C'est un style dynamique qui décrit simplement une violence partie de la pauvreté, de la colonisation. J'ai passé un très bon moment.
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L'auteur se lance dans un récit de ses souvenirs suite à la question posée, innocemment peut-être, par sa fille de cinq ans. Il s'adresse à elle au fur et à mesure qu'elle avance en âge: cinq ans, sept ans, neuf ans, l'adolescence et lui dévoile ce qu'a été sa vie dans le quartier indigène de Djibouti, pardon du TFAI, ancien CFS - les colonisateurs savaient alors nous faire rêver à coups de sigles-. Un enfant souffreteux, mal-aimé, souffre-douleur des caïds à l'école puis le handicap... Cette discussion à une voix lui permet d'évoquer l'adolescent amer qu'il a été mais aussi sa grand-mère Cochise dont il retrouve les conseils et les réflexions dans les philosophes qu'il étudie avec passion lors de ses études au lycée français puis en France. Une discussion qui permet de faire le point et d'assumer parfaitement aujourd'hui d'être l'homme qu'il est devenu: l'homme qui danse.
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Un jour sur le chemin de l'école, Béa, cinq ans demande innocemment à son père "Pourquoi tu danses quand tu marches ?".
Aden est pris au dépourvu et ne sait que lui répondre. Puis peu à peu il va trouver les mots, ceux qui font encore mal et qui décrivent son enfance meurtrie, ceux qu'il faut qu'elle connaisse pour savoir d'où elle vient et puisse elle-aussi se construire.
Il va laisser remonter les souvenirs de son enfance à Djibouti dans les années 70, et renouer avec l'enfant qu'il a été.
Enfant malingre, pleurnichard et toujours malade, en recherche constante d'attention, il ne connaitra la tendresse qu'auprès de sa grand-mère Nadifa, surnommée Cochise parce qu'elle est issue d'une tribu nomade et qu'elle est le chef de famille. Zahra, sa mère est très jeune et n'a pas beaucoup de patience. Elle le confie à qui veut bien de lui. Amine, son père, surnommé Papa la Tige, rêvait d'un fils qui soit solide, ce n'est pas le cas, il se détourne de l'enfant. Son travail l'accapare (il vend des bibelots aux touristes) et il rentre très tard le soir, décevant le petit enfant qui l'attend et pleure seul dans son lit. En ce temps-là, les hommes ne s'occupaient pas de la maison ni des enfants, ils étaient nombreux à ne penser qu'à leur travail. Il faut dire aussi qu'ils étaient souvent les seuls à rapporter l'argent nécessaire pour la famille.
En grandissant, alors qu'il est toujours aussi sensible et qu'il se sent différent, Aden va devenir le bouc émissaire des autres enfants qui n'hésitent pas à le harceler, en particulier Johnny, le petit caïd de la cour de récré. C'est ainsi qu'un jour, à sept ans, il se fait bousculer violemment.
A cause de ses blessures mal soignées, il contracte la polio, cette maladie qui a sévi dans son pays par manque de soins préventifs et en particulier de vaccination. Des années après, le mal est fait et il faut bien vivre avec sa patte folle, cette jambe qui ne le suit pas et qui lui donne cette démarche particulière.
C'est un enfant très seul, qui a appris à raser les murs pour ne pas se faire remarquer et donc moquer.
Heureusement, son institutrice Madame Annick, venue de France, va lui donner l'amour de la lecture et des mots ce qui va l'aider à grandir, à relever la tête, à accepter son handicap et à ravaler sa rage.

C'est un roman émouvant sur le handicap. Il n'est jamais triste car l'auteur ne s'épanche pas sur l'injustice de la vie, il expose des faits sans pathos et nous parle avec beaucoup de pudeur et de tendresse pour son personnage, du handicap lié à cette terrible maladie.
La relation qui unit ce jeune garçon à sa grand-mère est tout simplement magnifique. Elle lui donne confiance en la vie et des clés pour mieux se défendre, tout en lui donnant le goût des mots en lui racontant des histoires, elle qui ne sait ni lire, ni écrire. Devenu père, il ne cessera jamais, à son tour, de chercher et trouver les mots pour parler à sa fille.
Ce roman est donc aussi un roman d'apprentissage qui met l'accent sur l'importance de la transmission intergénération.
Le lecteur va apprendre beaucoup de choses en lisant ce roman, car l'auteur part dans le passé et l'Histoire de son pays (et du nôtre). Il nous plonge dans l'époque de la colonisation et les conditions de vie difficiles dans les TFAI (Territoire Français des Afars et Issas).
Un livre que j'ai découvert avec grand plaisir...
Lien : https://www.bulledemanou.com..
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C'est l'histoire (autobiographique?) d'un homme qui décide de raconter à sa fille son enfance à Djibouti.
Nous rencontrons la grand-mère, la mère, le père.
L'enfant devenu adulte qui se raconte nous parle de son amour pour les livres, mais aussi des manques d'amour qu'il a ressentis, et qui malgré ses faiblesses physiques l'ont rendu plus fort.

Le style, imagé et pourtant parfois décousu, est très agréable à lire et j'ai beaucoup apprécié cette lecture, très humaine.
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Abdourahamn Waberi sur une question de sa fille Béa qui lui demande pourquoi il danse quand il marche, se remémore son enfance à Djibouti, sa difficulté à trouver sa place tant dans sa famille qu'à l'école, et à capter l'amour de sa mère et l'accident qui a endommagé sa jambe et à laissé des séquelles.

D'une enfance difficile, où il est le souffre douleur des autres enfants de l'école, une mère peu démonstrative, et un corps fragile, Abdourahman trouve la lumière dans l'attention que sa maîtresse d'école lui porte et qui lui donne le goût de la lecture.

L'auteur a développé une résilience et un optimisme indispensables pour faire face à ce manque de preuve d'amour maternel, à la pauvreté et aux conséquences de la colonisation.

J'ai beaucoup aimé ce récit, dans lequel l'auteur raconte son enfance difficile sans complaisance, sans être larmoyant avec un optimisme et une faculté à dépasser les obstacles et les drames de la vie pour n'en garder que le meilleur et transformer les difficultés en opportunités.

La plume est précise, légère malgré le sujet et lumieuse.


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C'est parce que sur le chemin de l'école, Béa, sa fille, lui demande "Pourquoi tu danses quand tu marches ?", qu'Abdourahman A. Waberi va entreprendre de lui raconter son enfance.

Né dans le TFAI, Territoire français des Afars et des Issas, d'un père peu présent et d'une mère dépassée par les besoins de cet enfant chétif, qui pleurait beaucoup, se nourrissait difficilement, l'auteur a surtout été élevé par sa grand-mère paternelle.

Cette grand-mère, il la surnommait Cochise, car elle ressemblait au grand chef indien, par sa sagesse et son grand âge, et elle lui racontait des histoires, l'histoire de son pays, d'avant la colonisation et son partage entre anglai set français, des mythes aussi ... 

Chétif, plus petit que ses congénères, bousculé dans la cour de récré, et moqué parce qu'il aimait lire, et cherchait désespérément de la lecture, son sort empirera et s'éclairera à la fois quand la polio lui attaquera sa jambe droite ! 

Alors les rêves de devenir un grand sportif nécessairement abandonnés, l'obligation de travailler pour subvenir aux besoins de la famille tombée à l'eau par son inaptitude physique il pourra lire, étudier, aller au collège au lycée et en fac en France.

Et sa vie sera changée ! 

Il ne saura pas faire du vélo, dansera quand il marche, mais il deviendra écrivain. 

Un chouette roman sur la résilience, la persévérance, et la chance saisie !
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Pourquoi tu danses quand tu marches ? est une question posée par une petite fille âgée de 4-5 ans à son papa, légèrement différent, un papa qui ne fait pas de vélo ou de trottinette, comme d'autres papas.

Cette question, à la fois attentionnée et dure, va plonger ce père dans ses souvenirs d'enfance, à partir des années 1960 à Djibouti, autrefois TFAI (Territoire français des Afars et des Issas, jusqu'à l'indépendance de la République de Djibouti en 1977).

Il relate alors à sa fille son enfance difficile, l'être chétif et fragile qu'il était, peu choyé, sa relation à sa mère, sa famille, ses années d'école et j'en passe. Sa mémoire parfois brumeuse, douloureuse, nous mène petit à petit à comprendre l'origine de cette jambe boiteuse. On y sent une certaine forme d'acceptation de soi et de délivrance au fur à et mesure du récit.

Abdourahman A. waberi livre à travers ce roman le portrait poignant d'un homme et d'un pays sous protectorat français. Lecture très agréable et profondément touchante, ce fût à nouveau une belle découverte !

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Beaucoup de tendresse dans ce livre ! Tendresse envers les souvenirs de Djibouti, tendresse envers Béa, la fille du narrateur.

Tout part d'une simple phrase : @Pourquoi tu danses quand tu marches ? Phrase simple d'un enfant qui ne voit jamais son père faire du vélo, qui claudique. mais d'où cela vient-il ?
C'est là que l'auteur plonge dans ses souvenirs d'enfance, où il nous décrit ses parents (dont une mère peu aimante ou du moins angoissée), une grand-mère formidable et puis cette ribambelle de gamins qui rient de son infirmité, et sa vie à Djibouti..
A côté de cela, il y a l'amour des livres, des lettres, tel un refuge. Et beaucoup de poésie dans la narration, même si certains moments sont difficiles, posent question. Et des amours enfantines : Madame Annick, Ladane (dont la mort restera une question sans réponse)
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Pour cette rentrée littéraire 2019, Abdourahman A. Waberi nous livre un roman de transmission avec « Pourquoi tu danses quand tu marches ? » paru chez JC Lattès. Pour répondre à cette question posée par sa fille un jour sur le chemin de l'école, Abdourahman A. Waberi va dérouler les souvenirs de sa jeunesse à Djibouti dans les années 70, dans le quartier du Château d'eau avec ses parents, Papa la tige et une mère un peu jeune et trop fragile, et sa tendre grand-mère Cochise.
Alors lorsque le garçon grandit plus sensible et plus fragile que les autres, avec une patte qui traîne, sa tendre grand-mère Cochise est autour de lui pour l'entourer. L'enfant qui, sans soin minima, aurait pu rabâcher toute sa vie sa rancoeur s'il n'avait rencontré la tendresse pour s'ouvrir aux mots. Pas uniquement, ceux de la littérature mais ceux de « Paris Match », de « Nous Deux », des lettres qu'il va écrire, de ces liens épistolaires qu'il va ne cesser de développer. Tous ces mots lui ouvrent des possibles avec la rencontre d'enseignantes qui changeront le regard des camarades sur le petit estropié.
Jusqu'à la réponse à la question posée par sa fille, le rappel des souvenirs m'a semblé un peu long et désordonné. Après, le récit se fait plus émouvant et tendre, le style devient plus poétique et plus ouvert. le narrateur se confie sur son amour des mots, sur la déception de ses parents à ne pas avoir un fils fort et vigoureux comme doit être l'aîné d'une fratrie, sur les histoires que lui raconte sa grand-mère qui lui a « inculqué les bons réflexes dans sa vie », sur le pardon offert à sa mère malgré sa lointaine tendresse, sur la transmission à une petite fille élevée à l'occidentale sur sa culture d'origine.
« Pourquoi tu danses quand tu marches ? » est un roman tout en pudeur et en tendresse sur le récit d'une enfance difficile. En même temps, c'est le récit d'une tradition en héritage pour sa petite fille, Béa, âgé de 9 ans.
Lien : https://vagabondageautourdes..
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