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La résolution de l'intrigue de Depuis le temps de vos pères, tient, stricto sensu, à un cheveu, celui qui est retrouvé sur le corps de Katie Drake, actrice de 37 ans assassinée, dont la fille Naomi, âgée d'une quatorzaine d'années a disparu. C'est peu, mais pour un auteur tel que Dan Waddell, ce point de départ capillaire est suffisant pour écrire un fameux roman, à la fois classique dans sa construction et novateur dans le choix des personnages et des thèmes abordés. Car si Grant Foster est l'archétype du policier, bon professionnel, incorruptible, humain, tenace, Nigel Barnes, que l'auteur associe dans cet opus pour la seconde fois à une enquête policière, présente une personnalité plus subtile et complexe. Jeune généalogiste, adopté dans sa prime enfance, il manque de confiance en lui, qu'il s'agisse des opportunités professionnelles que lui offrent ses compétences ou de sa vie sentimentale. L'ADN extrait du cheveu, parle. Il dit que la morte et son meurtrier partagent un ancêtre maternel, mais la science ne peut affirmer si ce mélange génétique a eu lieu il y a 10 000 ou 100 ans. Et voilà la généalogie propulsée avec beaucoup de talent dans le champ du polar, en tant qu'auxiliaire de police, nouvelle technique d'investigation. Les recherches malheureusement lacunaires effectuées par Nigel dans les services de l'état-civil, puis dans les registres paroissiaux, l'entraînent finalement outre-Atlantique, à Salt Lake City, où sous une montagne de granit, les Mormons ont enterré et alimentent la plus importante base de données généalogiques du monde. Dan Waddell fournit de nombreuses informations sur la secte mormone, remonte aux origines de sa fondation, en passant par l'évocation du massacre de Bear River, le 29 janvier 1863, journée au cours de laquelle les colons mormons assistés par l'armée américaine, ont anéanti les indiens Shoshones. Mais ce n'est pas tout, il y a aussi le suspense, la course contre la montre engagée par Nigel, Grant et Heather, pour arrêter le tueur-vengeur dans son circuit meurtrier, Katie n'étant que sa première victime. L'épilogue conforme à la qualité du roman, n'est pas tiré par les cheveux ! « Tout a un rapport avec ce qui est arrivé dans le passé » (p. 135) + Lire la suite |