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Circoncis mais pas concis, ce récit où un juif commence son errance par de longues circonvolutions l'amenant à changer trois fois de pays sans même se déplacer ! Pas banal donc cette pseudo-autobiographie d'un fétu de paille balayé par le vent turbulant de l'Histoire. Plutôt ballot, innatendu. Malheureusement par trop de juiveries me voilà tenu à distance d'un livre relativement nombriliste. D'où l'impression de traîner mes pieds dans une enième ressuée sur les deux guerres mondiales et leur concert de lamentation malgré des éclairs littéraires et une vivifiante ironie. "Loin de moi l'idée, mon cher lecteur, de te confondre avec la pauvre rosse que je dois mener sans but précis au milieu des monotones difficultés de parcours qui jalonnent l'existence mais, objectivement parlant, on jurerait que tel est bien le cas et je t'en demande pardon." p.78 Soudain bien plus qu'un éclair, une phrase rédemptrice, étincelante étoile au-dessus des nuages : "Hello, doc Joe, je sais que la guerre est une chose horrible, qui fait de l'homme son complice - tantôt conscient, tantôt inconscient. Je ne représente pas, l'instance qui prononce les arrêts, aussi laisse-moi t'assurer que je ne me souviens de toi que pour le meilleur" p.234 Là, Isaac, déjà éminemment sympathique mais impénitent bavard, prend une toute autre dimension et de me souvenir qu'il ne faudra qu'un juste pour ? ... racheter tous les autres 😏. Merveilleux petit livre plein de tendresse et d'humanité qui se termine magnifiquement sur ce : "Pardonne-moi, Stefan Zweig, vieux malin qui apprenait aux autres comment vivre mais qui prit la poudre d'escampette ! Puisque la vie nous est donnée à vivre, nous la vivrons, rien à faire !" p.284 Aussi avant de devoir allumer une bougie : Shabbat Shalom. + Lire la suite |