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EAN : 9782706149825
160 pages
Presses Universitaires de Grenoble (06/05/2021)
4.04/5   12 notes
Résumé :
Notre monde est envahi de théories du complot. Comment les sciences permettent-elles de s'y retrouver entre vrai et faux complots, rationalité et irrationalité?
De nos jours, chaque événement majeur (attentat terroriste, pandémie, mort de célébrité, etc.) donne lieu à des théories alternatives à la version officielle, les théories du complot, qui se diffusent à la vitesse instantanée d'Internet. À la lumière de nombreuses études scientifiques, ce livre explor... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un ouvrage nécessaire pour faire le point sur les recherches autour des théories du complot et leur multiplication. Nécessaire, car il faut aller au dela du « ils y croient, ils sont bêtes ».

L'approche du livre est basée sur des recherches concrètes, contrairement à d'autres ouvrages sur le même sujet. Il offre des définitions et des outils pour comprendre le complotisme, explorant ses différentes dimensions sociétales, politiques, sociales et psychopathologiques. L'auteur analyse également les conséquences des croyances dans les théories du complot, avec un chapitre spécifique sur les théories du complot liées à la pandémie de coronavirus en 2020.

Malgré la complexité du sujet, le livre est clair et accessible. L'auteur utilise un vocabulaire scientifique et propose des outils tels que les biais cognitifs pour aider les lecteurs à comprendre les mécanismes des théories du complot.

L'ouvrage se distingue par son analyse de la motivation des gens à croire aux théories du complot plutôt que de se concentrer uniquement sur les mécanismes du complot.

En toute fin d'ouvrage et de façon trop brêve (mais les travaux sont rares), il propose également des pistes pour lutter contre la prolifération des théories du complot, telles que l'éducation sur l'évaluation des sources d'information et la réduction des inégalités sociales pour accroître la confiance envers les dirigeants démocratiques.
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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Je voudrais dans un premier temps remercier les Presses universitaires de Grenoble et Babelio pour cet envoi. J'ai reçu Psychologie des croyances aux théories du complot dans une opération masse critique, mais il est plus que probable que j'aurais trouvé à le lire d'une façon ou d'une autre. En effet, les questions liées aux complotismes, et autres représentations alternatives du monde sont actuellement récurrentes dans les médias et sur les réseaux sociaux. Pour ma part, j'éprouve un intérêt à la fois professionnel et personnel pour ces questions.
Ce livre est particulièrement intéressant. Contrairement à de nombreux ouvrages sur la question (y compris écrits par des auteurs importants), chaque élément renvoie à des recherches qui ont été effectuées. Pour autant, la première chose que j'ai pu ressentir a été la confrontation au vide de la préface. Je crois ne jamais avoir lu de préface plus vide. J'imagine qu'il fallait faire intervenir Gérald Bronner pour une raison ou pour une autre, mais singulièrement cette sorte de résumé n'a vraiment aucun intérêt.
Il me semble difficile de faire un résumé ou une explication de ce livre qui, bien que court (environ 160 pages), est extrêmement riche en informations et en orientations de recherche. Wagner-Egger nous conduit à interroger le complotisme et les complotistes, non pas comme des idiots ou des fous, mais comme des personnes comme les autres. Nous avons tous la possibilité de tomber pour une raison ou une autre dans une représentation biaisée du monde.
Dans le premier chapitre, il nous présente les définitions et les outils qui vont permettre de soutenir son travail. le second chapitre nous accompagne dans la découverte des théories du complot dans différentes dimensions : sociétales et politiques, sociales, psychopathologiques… Ensuite, le texte nous conduit à penser les conséquences possibles des croyances dans les théories du complot. le quatrième et dernier chapitre qui ouvre une fenêtre sur la pandémie de coronavirus.
S'il y a une lecture sur le sujet que je peux conseiller, c'est bien celle-là. Bien entendu, je crois qu'une petite culture en psychologie sociale et une habitude des normes APA (un lecteur qui ne serait pas habitué à ce format d'écriture scientifique pourrait être troublé) pourraient être un plus, mais je doute que cela soit nécessaire.
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Voilà un titre d'actualité, indispensable à tous ceux qui s'intéressent à la question des théories du complot et qui ont besoin de données scientifiques pour appréhender le sujet.
L'auteur a divisé son livre en 4 chapitres : la définition des théories du complot, les diverses explications, les conséquences, une étude de cas très actuelle avec les théories du complot concernant la pandémie mondiale du coronavirus en 2020. En conclusion il donne quelques pistes pour lutter contre la prolifération des théories du complot et quelques arguments à donner lors d'une discussion.
Pascal Wagner-Egger a réussi à rendre son propos très clair, propos étayé par de nombreuses ressources qui permettent d'approfondir la réflexion.
Le lecteur se familiarise avec du vocabulaire scientifique : les biais cognitifs qui trompent notre cerveau, les biais de proportionnalité, d'intentionnalité, de confirmation, l'illusion de «penser par soi-même« contre la «pensée unique», démontée par les nombreuses erreurs commises par notre cerveau qui a évolué pour la survie de l'espèce et donc la détection des dangers et non pour la recherche de la vérité. Des outils sont proposés tels le rasoir d'Ockam : les hypothèses suffisantes les plus simples doivent être préférées.
En conclusion quelques pistes donnent à réfléchir : Des études ont montré que« la ridiculisation et l'humour peuvent être des armes utiles contre la prolifération des théories du complot», l'éducation (évaluer les sources d'information et connaître les biais cognitifs), réduire les inégalités sociales comme moyen de réduire le manque de confiance envers les dirigeants des démocraties

Pour finir, je me suis régalée à la lecture de ce livre nécessaire à l'« hygiène mentale » (voir la chaîne youtube du même nom) qui apporte de nombreuses connaissances de manière précise et claire. Je le recommande grandement.
A écouter l'interview de l'auteur sur la RTS http://avisdexperts.ch/videos/view/13218
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Ce serait enfoncer des portes ouvertes que de préciser que c'est un sujet d'actualité.
Ce qui m'a intéressé particulièrement dans le choix de l'ouvrage c'est l'angle d'analyse. En effet, là où beaucoup d'ouvrages s'attachent aux mécanismes du complot Pascal Wagner-Egger s'intéresse ici à la motivation des gens à croire. Cela complète ainsi l'ensemble des paramètres à connaître pour appréhender le sujet et éviter de tomber dans un schéma de « tort ou raison ».
L'ouvrage est extrêmement documenté et le thème bien analysé. Un futur titrer de référence pour les personnes s'intéressant au sujet.
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Un ouvrage très complet sur un thème qui constitue, j'en suis convaincu, le danger de ce début de XXIe siècle. Car la perte de confiance en les institutions conduit vers les extrêmes. L'auteur rappelle les méthodes sectaires des sites complotistes, les principaux biais cognitifs, mais apporte également des réponses à certains questions, en particulier sur l'aspect psychologique. Je recommande à tous, et plus encore. Partagez svp...
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Les TC [théories du complot], comme les autres croyances, peuvent avoir des fonctions épistémiques, non pas de recherche de vérité, mais de simplification de la complexité (comme, par exemple, avec le mégacomplot), ou de justifier les comportements (comme, par exemple, les TC hori-zontales accusant l'exogroupe pour justifier des comportements de discrimination à l'égard de ses membres). Les TC vont aussi remplir des fonctions psychologiques, parfois appelées existentielles, comme restaurer le sentiment de contrôle et diminuer l'incertitude, et ainsi permettre de contrer les sentiments d'anomie; ou encore contrer l'anxiété face à la mort (d'une célébrité, par exemple). D'autres fonctions psychologiques vont être reliées au Soi ou à l'identité personnelle, comme contrer la tendance à l'ennui, ou augmenter le besoin d'unicité ou une tendance narcissique pour pallier un manque d'estime de soi. Les TC étant partagées, elles vont également remplir des fonctions sociales comme donner un sentiment d'appartenance à un groupe pour contrer un sentiment de solitude, renforcer la cohésion d'un groupe (face à un exogroupe menaçant), désigner un bouc émissaire afin de diminuer les frustrations individuelles, etc. Enfin, les TC peuvent également servir à des fins pragmatiques, comme la mobilisation politique ou pour une cause particulière (Bangerter, 2008).
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Franks et ses collègues ont également caractérisé la mentalité complotiste une «mentalité quasi religieuse», par exemple, parce que comme les religions, elle transforme des peurs non spécifiques, comme la peur existentielle ou les différents types d'anxiété recensés plus haut- en des peurs focalisées sur un coupable, le bouc émissaire, comme le rituel religieux qui identifie la cause de tous les maux à un principe diabolique
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En démocratie, le droit au doute existe, mais il implique aussi des devoirs : il faut, par exemple, suivre une méthode d'investigation (journalistique ou scientifique) que ne suivent pas ceux que l'on appelle « complo-tistes»>. Chacun-e peut «penser par lui-même ou elle-même»>, mais ce droit de chacun-e à avoir un avis et à décider implique aussi les devoirs de s'informer au mieux, notamment auprès des expert-es du domaine, et pas seulement unilatéralement sur les sites critiques et mal informés d'Internet.
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Comme l'a dit de façon très imagée mon collègue Sebastian Dieguez, les théories du complot sont en quelque sorte des « théories dont vous êtes les héros», puisque gens ses adhérent-es se sentent comme des lanceur-euses d'alerte, des à la perspicacité plus grande que le « troupeau de moutons >> des «endormi-es» qui sont manipulé-es par le «Système». En réalité, les complotistes sont des « lanceurs-euses d'alerte du dimanche
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Ainsi tout le monde peut être sensible au complotisme, et ce, pour deux raisons : à la fois parce que nos raisonnements quotidiens et naïfs, que l'on appelle aussi "intuitifs", nos biais cognitifs ou, selon une expression en partie impropre, notre "cerveau" nous y poussent (...) mais aussi parce que ces récits ont quelque chose d'intrinsèquement captivant dans leur structure narrative : un aspect de dévoilement, le sentiment d'apporter une lumière dans l'obscurité du fonctionnement complexe du monde.
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Video de Pascal Wagner-Egger (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pascal Wagner-Egger
Savez-vous qu'à chaque instant, votre cerveau est victime d'erreurs de jugement qu'on appelle biais cognitifs? Ce n'est pas de votre faute: la longue histoire évolutive de l'être humain vous a autrefois doté d'un mode de pensée rapide (mais parfois trompeur) et de mécanismes sociaux afin d'assurer votre survie. Problème, les premiers âges de l'humanité sont depuis longtemps révolus. Mais vos méninges, elles, n'ont guère évolué.
Ne vous est-il en en effet jamais arrivé de penser que «c'était mieux avant», ou que votre horoscope du jour (même si, bien entendu, vous prétendez ne pas y croire) s'applique exactement à votre situation (et qu'il doit donc bien exister un fond de vrai), ou encore que votre employeur vous doit une bonne partie de la réussite de l'entreprise, contrairement à votre bon à rien de collègue ?
Personne n'échappe à l'influence des biais cognitifs et de certains processus sociaux. Chacun·e est par contre en mesure de les corriger, afin de prendre les bonnes décisions ou d'éviter de se faire manipuler, une capacité particulièrement précieuse en ces temps de «fake news». C'est ce que vous propose ce petit guide rédigé par Pascal Wagner-Egger, spécialiste des croyances, et illustré des dessins facétieux de Gilles Bellevaut.
https://www.epflpress.org/produit/1066/9782889154821/mefiez-vous-de-votre-cerveau
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