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EAN : 9781569714287
96 pages
Dark Horse (27/09/1999)
5/5   1 notes
Résumé :
Collecting Devil Tracks and Devil Eyes, two acclaimed Hunter Rose stories by Grendel creator Matt Wagner that originally ran in the Comico Grendel series in 1988. These tales of corruption, paranoia, vengeance, and the Devil feature the bold, experimental storytelling that cemented Wagner`s reputation as one of the comics medium`s leading innovators. Story, art, and new cover painting by Matt Wagner, colors by Eisner award-nominee Bernie Mireault.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome regroupe les épisodes 16 à 19 de la série mensuelle parue en 1988 et éditée par Comico. Les 2 premiers épisodes forment une première histoire, et les 2 suivant une autre. Les scénarios et les illustrations sont de Matt Wagner.

Épisodes 16 & 17 - le capitaine Wiggins est maintenant à la retraite et il a décidé d'écrire des livres dans lesquels Grendel intervient. Il ne s'agit pas vraiment de ses mémoires puisqu'il évoque Hunter Rose qu'il n'a pas connu. Il se sert donc des journaux de Christine Spar. Dans ce premier livre, il narre le parcours de Lewis Polk, un détective de police qui surprend une conversation relative à des pots de vin dans les toilettes du commissariat. Polk n'ayant aucune vie sociale, il file le fonctionnaire qui soudoyé son supérieur, pendant ses heures de repos et pendant ses jours de repos. Sa surveillance lui permet de découvrir que l'argent provient d'une chaîne de courtiers en diamants. Il va mener une enquête très minutieuse et laborieuse pour mettre à jour le fin mot de nombreux pots de vin, d'un testament trafiqué, et d'un projet de contrebande de diamants.

Avec ces épisodes, Matt Wagner brise plusieurs habitudes. Pour commencer il illustre lui-même l'histoire alors qu'il avait jusqu'ici fait appel à d'autres. Ensuite, Grendel n'est qu'un personnage très secondaire dans le récit, bien qu'il occupe les pensées de beaucoup de monde. Enfin il effectue un retour en arrière en évoquant le premier Grendel (Hunter Rose). Mais à la lecture ce qui frappe le plus, c'est le parti pris radical de la mise en page. Mis à part la demi douzaine de pages consacrées à Wiggins, toutes les autres contiennent 25 cases chacune. Il n'y a aucun phylactère, juste de très courts textes sous chaque case. Ce découpage minutieux induit une densité narrative exceptionnelle. Il exige aussi des textes ramassés et concis. En s'imposant cette mise en pages inhabituelle, Wagner se contraint à ne représenter que l'essentiel dans chaque case, il faut que chaque trait soit signifiant, à cette taille il n'y a pas de place pour le superflu. le résultat est palpitant. Wagner met un nombre d'éléments impressionnant dans chaque case, sans qu'elles en deviennent illisibles. Lors d'une planque dans une gare, en 1 case il y a 2 rangées de casiers de consignes, un haut plafond donnant l'idée du volume du hall, la personne qui vient déposer l'argent et Polk en planque.

Ce récit ne se limite à un simple exercice de style réussi, l'intrigue est passionnante. Polk mène une enquête complexe dans le monde des marchands de pierres précieuses. le lecteur découvre en même temps que lui ce qui se trame réellement. Wagner n'écrit ni un thriller, ni un polar hardboiled, ni une enquête procédurale. le personnage de Polk a finalement peu de personnalité. Ce qui intéresse Wagner, c'est de montrer l'impact de l'existence de Grendel dans le monde du crime organisé. Il a donc imaginé un coup d'envergure que Polk découvre petit à petit, en recueillant des témoignages et des indiscrétions lors de conversations. Chaque dialogue est intéressant car la petitesse et la multiplicité des cases donnent un rythme soutenu à ces échanges de paroles, dans une ambiance de confidentialité. Au final, Grendel ne sert pas de deus ex machina pratique pour dénouer artificiellement l'intrigue. Ses actions impactent les plans des criminels, mais sans résoudre les conflits préexistants. Matt Wagner se servira à nouveau de cette mise en page avec de nombreuses cases (mais sans la systématiser) dans la première rencontre entre Grendel et Batman dans Batman/Grendel. 5 étoiles.

Épisodes 18 & 19 - le premier livre ayant eu du succès, le capitaine Wiggins décide d'en écrire un deuxième sur un moment clef du combat entre Grendel et Argent. L'histoire est racontée du point de vue de Tony Nuncio, un indic qui vit du produit de la vente de ses informations. Dans les toilettes d'un rade, il a surpris une conversation indiquant où et quand Grendel commettrait un meurtre commandité, et sur qui. Nuncio a bien conscience de la dangerosité de cette information. Il décide de renoncer aux profits liés à la vente du tuyau et de donner ces informations à la police. Il finit par être pris au sérieux et par être interrogé par Argent lui-même qui compte bien mettre le grappin sur Grendel en profitant de cette aubaine.

Cette fois-ci, Matt Wagner a choisi une mise en page qui repose sur une moyenne de cinq cases verticales par page. À la lecture j'ai été moins convaincu par ce choix. Bizarrement, Wagner a du mal à trouver comment utiliser ce cadrage au mieux. Chaque case ne comporte que peu d'informations et utilise mal sa hauteur. En fait, Wagner a plutôt travaillé sur une narration à 2 niveaux : en haut de chaque case, se trouvent de courtes annotations de Wiggins, en bas, le flux de pensées de Nuncio. Mais souvent, les annotations ne font que répéter ce qui se trouve dans la case, sans rien amener à la narration. Wagner profite de ce dispositif pour changer de style et essayer de dessiner au croisement de Will Eisner et de Jules Feiffer. Malgré la grande admiration que j'ai pour Wagner qui va toujours de l'avant, le résultat ne m'a pas convaincu. Il n'a pas la maîtrise sans pareille d'Eisner pour faire naître une forme ou une texture en un trait de crayon et sa mise en page n'a pas l'élégance et la légèreté de celle d'Eisner. Il n'arrive pas non plus à capturer le cynisme et l'ironie mordante des dessins de Feiffer.

Le scénario est à la fois un peu plus convenu (le pauvre indic qui est manipulé) et plus proche du mythe de Grendel. Wagner compose une structure qui maintient le suspense de bout en bout et ici Nuncio a plus de personnalité que Polk. Par contre, il faut avoir lu Devil by the Deed pour apprécier les machinations d'Hunter Rose et leurs conséquences sur Stacy Palumbo. 4 étoiles.

VOUS ÊTES ICI. - L'ordre de lecture des histoires de Grendel est rendu assez compliqué par le nombre d'éditeurs ayant publié l'oeuvre de Matt Wagner et les ravages du temps sur les planches originales qui ont en partie rendu impossible leur réédition. La liste qui suit est incomplète mais elle reprend les histoires de la série publiée par Comico. (1) Devil by the Deed, (2) Devil's Legacy, (3) The Devil Inside, (4) God and the Devil, (5) Devil's Reign, (6) War Child, (7) Devil Quest.
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