Ce livre vient de paraitre dans le cadre de l'opération « le mois de
Lovecraft » organisée par les Indés de l'imaginaire. Cette opération a pour but de célébrer les 80 ans de sa mort qui a eu lieu le 15 mars 1937. Ce livre contient la réédition de
HPL ( 1890-1991) en français et en anglais ainsi qu'une longue nouvelle intitulée
Celui qui bave et qui glougloute.
HPL est un texte uchronique prenant comme sujet une autobiographie de l'écrivain de Providence qui ne serait pas mort en 1937 mais aurait été soigné pour son cancer et aurait survécu. Avec ce point de divergence, l'auteur rédige une biographie fictive de Howard Philip
Lovecraft qui serait alors décédé en 1991 à l'âge de 101 ans. L'idée est intéressante, tout amateur de
Lovecraft aimerait en effet pouvoir découvrir d'autres écrits de l'auteur. le début de la biographie est conforme à la réalité jusqu'à 1937 bien entendu. Roland Wagner imagine un
Lovecraft continuant à être écrivain mais rencontrant le succès et remportant même le prix Hugo.
Roland Wagner aborde aussi le côté xénophobe de
Lovecraft qui se serait atténué avec le temps au point que
Lovecraft en viendra à renier ses opinions précédentes. Il en deviendrait presque un auteur politiquement correct. C'est un point qui fait souvent grincer des dents chez
Lovecraft et certainement une version que l'auteur aurait aimé de
Lovecraft. J'ai trouvé cela un peu simpliste comme façon de procéder, faisant de
Lovecraft quelqu'un de différent qui se serait bonifié avec le temps. Cette fausse biographie est bien faite avec de nombreuses notes de bas de pages lui donnant un aspect réaliste. le texte se lit bien, part d'une idée originale et rend hommage à
Lovecraft. Même s'il est d'un intérêt assez limité, on aurait aimé pouvoir lire autant de romans de
Lovecraft qu'il y en a dans cette biographie fictive.
La seconde nouvelle est plus intéressante et s'intègre bien à l'univers de
Lovecraft mais en y ajoutant beaucoup d'humour. Elle se passe dans l'Ouest américain en 1890 avec des indiens aidés par de mystérieuses créatures venues d'on ne sait où. L'auteur y apporte de nombreuses références aux westerns avec des personnages tels que les Daltons mais également à la littérature avec
Jules Verne et bien sur
Lovecraft. le texte est assez long pour une nouvelle, environ 90 pages, mais il se lit très bien. L'humour et le côté décalé sont bien utilisés et j'ai rigolé à de nombreuses reprises. L'univers de
Lovecraft y est repris avec le fameux Necronomicon et les monstres présents mais avec un recours au second degré qui rend la nouvelle à part. On y retrouve un petit côté partie de jeu de rôle qui aurait mal tourné, un aspect déjanté qui s'intègre bien avec
le mythe de Cthulhu.
Les personnages correspondent aussi à l'univers avec un vieux professeur spécialiste du mythe, un bibliothécaire un peu particulier. Cependant, il faut un peu d'action qui est apportée par le chasseur de prime et Miss Pinkerton. On a ainsi une belle brochette de personnages qui pourraient être sortis d'une nouvelle de
Lovecraft ou d'une partie de jeu de rôle. Cette novella est ainsi un bel hommage à l'écrivain de Providence. Son côté décalé et ses nombreuses références nous offrent un véritable cocktail détonnant qui rend sa lecture très plaisante, on s'y amuse beaucoup.
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